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Royal Air Maroc interjette appel et prévoit un arrêt des activités d'Air Sénégal International

Royal Air Maroc interjette appel et prévoit un arrêt des activités d'Air Sénégal International
Comme on s'y attendait, le Tribunal régional de Dakar a rendu le lundi 6 avril l'ordonnance dans le conflit opposant Royal Air Maroc à la compagnie Air Sénégal, confortant en tous points cette dernière. Cette ordonnance est assortie d'une part de la décision de désigner un expert judiciaire pour un nouvel audit et, d'autre part, d'interdire à la RAM de se retirer de la gestion d'Air Sénégal International jusqu'à la fin de la mission de l'expert. Faute de quoi, elle sera soumise à une «astreinte financière excessivement lourde ». Le communiqué que la compagnie aérienne a rendu public mardi souligne à la fois le dépit et la consternation et Driss Benhima, président de Royal Air Maroc, a estimé qu'il « est impossible à quiconque de maintenir le pavillon aérien sénégalais sans le concours minimal de ses premiers responsables ».

Royal Air Maroc a donc décidé de faire appel de la sentence du Tribunal régional de Dakar. Elle le fait la mort dans l'âme, sachant pertinemment qu'il ne s'agit là que d'une étape supplémentaire dans le durcissement du conflit et de l'inéluctable détérioration entre les responsables des deux compagnies. Les dirigeants de Royal Air Maroc, qui ne cessent d'être surpris et pris de court par le déroulement de la procédure judiciaire engagée à Dakar sans recours, estiment qu'il s'agit d'une manière détournée mais explicite, et ce qui est curieux par voie judiciaire, d'obliger la RAM à garder la gestion de la compagnie sénégalaise. Ils s'étonnent d'autant plus que ce sont les responsables sénégalais eux-mêmes, à commencer par le ministère du Transport, qui avaient il y a quelques mois exigé le retrait de la RAM et invoqué leur droit à reprendre le contrôle d'Air Sénégal International (ASI).

Un retournement de position des autorités sénégalaises des transports, recourant aujourd'hui à la justice pour imposer le maintien de la RAM après avoir exigé d'elle de se retirer ? C'est le moins que l'on puisse dire. La question urgente est la suivante : quel sera le sort de la compagnie Air Sénégal dans l'immédiat et à plus ou moins long terme ? Inéluctablement, les protagonistes s'acheminent vers une rupture, les difficultés financières se profilant et s'installant de toute évidence. L'Agence sénégalaise chargée de récupérer les taxes aéroportuaires , appelée à les restituer par un Conseil de ministres, continue de bloquer les comptes de la compagnie sénégalaise, menaçant l'activité et renforçant le climat de suspicion. Au niveau de Royal Air Maroc, on estime « être aux limites des possibilités pour préserver les activités de la compagnie sénégalaise et d'avoir tout mis en œuvre pour que le transfert de la gestion aux partenaires sénégalais se déroule conformément à leurs vœux».
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