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Les intermédiaires

"Nous attendons cette occasion depuis un an", lance Safia de l'association Tamounte pour le développement de la femme en milieu rural du douar Tiouine Amerzgane à proximité de Ouarzazate.

Les intermédiaires
L'activité artisanale de ces femmes, notamment le tissage des habits, couvertures ou tapis génère une bonne partie du revenu familial
"Nous sommes ici pour présenter nos produits artisanaux : tapis, carpettes et d'autres objets brodés à la main, œuvres des femmes de notre association", ajoute-t-elle en marge d'une journée organisée, à la salle Bahnini à Rabat, par l'association des professeurs de la langue japonaise au Maroc.
Lors de cette journée, organisée dans le cadre de la 11e édition d'un concours d'expression orale en japonais en partenariat avec l'Agence japonaise de la coopération internationale (JICA), les femmes de l'association Tamounte ont exposé leurs produits. S'activant dans les quatre coins du monde, La JICA opère dans les domaines de la santé, l'éducation et la réduction de la pauvreté en milieu rural. "Nous sommes entrés en relation avec l'agence japonaise en 2008", se souvient une membre de la même association. Et d'ajouter : "Malheureusement, la période de coopération va bientôt se terminer".

Le partenariat a été signé en novembre 2008, pour une période de trois ans, d'après cette membre, afin d'aider la population locale à administrer ses projets et à utiliser ses compétences pour augmenter ses revenus.
"Le but de ce projet est d'augmenter le niveau de vie parmi les communautés rurales dans, entre autres, les provinces d'Errachidia, Ouarzazate, Guelmim, en créant des plans pour le développement provincial et commun, concentrés sur la génération de revenus ainsi que la réduction de la pauvreté", souligne Yuriri Ann, coordinatrice du projet au sein de l'agence japonaise.

Sur les lieux, l'enthousiasme se lit sur les visages de toutes ces femmes qui venaient de très loin. Zahra Amzil, de l'association Afous Rhoufous de douar Lmdint sur la route nationale menant de Marrakech à Ourzazate, ne cache pas ses émotions : "L'Agence japonaise nous a rendu de grands services.
En travaillant avec nous depuis plus de deux ans, elle nous a appris les méthodes de travail et comment devenir autonome." Et Zahra de préciser que les associations travaillent en conformité avec un agenda bien précis. Des ateliers et des rendez-vous mensuels sont organisés pour dresser les bilans et les stratégies futures.

Les femmes exposantes n'ont pas oublié de présenter les difficultés qu'elles rencontrent. "Notre grand problème est le manque de lieux d'exposition. Nous voulons exposer et vendre nous-mêmes nos produits sans passer par des intermédiaires", précise Fatima de l'association Mezguida pour l'éducation, la culture et l'œuvre sociale qui s'active à Errachidia. Même son de cloche chez Laziza, d'une association de la région de Guelmim. " Nous préférons que les 'bazaristes' et les commerçants viennent acheter directement chez nous sans passer par les intermédiaires".
Elle a précisé, également, que cette chaîne de médiateurs ne doit pas exister: "Ils essayent de négocier et acheter à un prix bas. Ce qui constitue un manque à gagner pour les femmes travailleuses qui ne récoltent pas des fruits de leurs efforts", ajoute-elle.

Il faut noter que les "bazaristes" achètent à un prix deux ou trois fois supérieur à celui déboursé par les intermédiaires.
Un objet acheté à 50 DH chez nous, explique-t-elle, est vendu à 150 DH, voire plus aux "bazaristes". "Après l'exposition, nous envisageons de faire un tour dans l'ancienne médina afin de vendre nous-mêmes nos produits", conclut-elle.

Mesures d'appui

Une multitude de projets nationaux doit viser à renforcer le secteur d'artisanat. Des programmes doivent se concentrer sur la réduction de la pauvreté en mettant en place des mesures génératrices de revenus et en renforçant l'autonomie des femmes artisanes qui s'activent dans des conditions difficiles. Elles vivent, avec leur famille, dans la précarité. Pourtant, elles essayent, à travers leur savoir-faire, de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Les mesures d'appui doivent viser également l'augmentation de la capacité de rendement des associations artisanales. La majorité des artisanes sont des femmes et celles-ci sont particulièrement touchées par la pauvreté. Il est donc obligatoire d'entamer des actions vis-à-vis de ces groupes. A côté de l'élaboration de stratégies et de mesures d'appui dans le domaine de l'artisanat, l'amélioration de la commercialisation doit passer par une bonne gestion du secteur pour éliminer les intermédiaires qui s'enrichissent au détriment de ces femmes travailleuses.

Il faut les aider pour qu'elles puissent participer au développement de leurs villages. Par conséquent, si leurs revenus augmentent, cela va permettre de créer de nouvelles opportunités d'emploi pour d'autres personnes dans leurs douars.
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