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Des signes de régression tangibles

Les marchés immobiliers internationaux subissent de plein fouet les répercussions de la crise internationale.

Des signes de régression tangibles
Les difficultés du marché du crédit et la régression des revenus des ménages freinent la demande de l'immobilier résidentiel. Celui-ci a cependant connu une stabilisation en 2009, grâce notamment aux initiatives publiques en faveur du secteur. Dès lors et pour 2010, les nouvelles dispositions prises par les pouvoirs publics, qui ambitionnent de relancer l'investissement dans le segment du logement social, peuvent donner un nouveau souffle pour le secteur du BTP. «Des mesures incitatives ont été prises dans le but de redynamiser ce segment et, par conséquent, tout le secteur du bâtiment qui semble conclure sur une année peu favorable », peut-on lire dans la dernière note de conjoncture du HCP. Les anticipations des professionnels du secteur laissent présager une stabilisation de l'activité au quatrième trimestre 2009, bien que leurs achats en ciment semblent rebondir au dernier trimestre 2009. Dans ce contexte, des glissements trimestriels, de la valeur ajoutée du secteur, de -1,9% et 2,1% sont prévus, respectivement, pour le quatrième trimestre 2009 et le premier trimestre 2010.

Le ralentissement de l'activité, prononcé depuis le début de l'année 2009, rappelle le HCP, s'est accentué au troisième trimestre, maintenant toujours l'activité en dessous de sa tendance de long terme (-0,1% de la valeur ajoutée, en glissement annuel). Le fléchissement, enregistré au niveau des différents indicateurs, confirme la continuité du climat défavorable qui règne sur le secteur. Ce constat semble partagé par l'ensemble des opérateurs économiques, qui prévoient le prolongement de cette tendance pour le restant de l'année. Globalement, l'année 2009 se présente, d'ores et déjà, comme étant une année de concrétisation de la décélération de l'activité, ressentie depuis la deuxième moitié de 2008. D'après les professionnels du secteur, cette situation est contrastée entre la branche du bâtiment et celle des travaux publics. En effet, le segment du bâtiment s'avère plus concerné par cette décélération que celui des travaux publics qui enregistre une croissance soutenue depuis l'année 2008, malgré une légère stabilisation au troisième trimestre 2009. La branche du bâtiment a subi l'effet de l'accalmie enregistrée au niveau de la demande adressée au secteur (essentiellement au secteur de l'immobilier).

La crise économique et les problèmes freinant la relance du programme du logement social sont autant de facteurs qui continuent d'influencer la demande du secteur. Au troisième trimestre 2009, les carnets de commandes se sont resserrés de plus en plus (selon la dernière enquête de conjoncture), et les crédits immobiliers continuent de ralentir 14,5% en variation annuelle, soit le taux le plus bas depuis 2004). Les investissements directs étrangers adressés au secteur immobilier ont, quant à eux, baissé de près de 36%, en glissement annuel. Cette situation s'est répercutée sur l'utilisation des matériaux de construction. Les chefs d'entreprises se veulent unanimes quant au niveau bas de l'utilisation des matières premières (ciment et acier), en phase avec la baisse notable de l'indice de production des minéraux de carrières. En effet, ce dernier a fléchi de 8,5%, en glissement trimestriel, ramenant ainsi son niveau largement en dessous de sa tendance de long terme. Les ventes du ciment ont, également, affiché une régression de 4,3% en glissement trimestriel.

Du côté de la main-d'œuvre, l'emploi généré par le secteur a enregistré une légère amélioration, comparativement aux réalisations des deux premiers trimestres 2009. Avec une variation de 2,2% par rapport au trimestre précédent, le secteur continue, néanmoins, d'évoluer en dessous de son potentiel de croissance. Selon les chefs d'entreprises enquêtés, le secteur a connu des corrections des prix devenues plus importantes au troisième trimestre 2009. A l'origine de cette situation, le repli de la demande qui a conduit à une augmentation des stocks des logements non vendus et qui attendent la commercialisation (surtout en logement haut standing). Les achèvements de construction ont marqué une sensible rétraction, pénalisant les capacités de production non utilisées qui semblent augmenter au cours du troisième trimestre. Globalement, l'indicateur synthétique, qui retrace l'évolution des principaux soldes d'opinion, continue d'enregistrer des niveaux bas par rapport au point atteint au premier trimestre 2009.

En effet, la poursuite du ralentissement qui a été prévue par les professionnels, pour le troisième trimestre, a été réalisée, et les anticipations pour le quatrième trimestre 2009 tablent sur une quasi-stagnation de l'activité du secteur du bâtiment et des travaux publics.

Le grand revirement

Dans une conjoncture externe difficile, le Maroc qui a attiré en 2008 près de 3 milliards d'euros d'investissement étrangers, aurait connu en 2009 une baisse de l'ordre de 30% de ces investissements. Selon le CMC, l'immobilier, qui figure parmi les secteurs les plus touchés, a enregistré une baisse des investissements directs étrangers de l'ordre de 32,9% au premier trimestre 2009. L'écroulement de l'immobilier et des marchés financiers a provoqué de lourdes pertes pour les fonds souverains du Golfe avec des pertes cumulées pour quatre de ces fonds, estimées à 350 milliards de dollars. Résultat, ces fonds prennent moins de risque, renouent avec la prudence et ont tendance à se tourner vers les marchés locaux.
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