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Fès peu attractive malgré ses atouts

Une étude baptisée «Boostin'Fès» révèle que Fès est peu attractive aussi bien pour les investisseurs que pour les touristes.

Fès peu attractive malgré ses atouts
Rien ne va à Fès est la conclusion d'une étude baptisée «Boostin'Fès», menée par un bureau d'étude pour le compte du Conseil de la ville. Résultat d'une série de rencontres avec les acteurs locaux, services extérieurs, opérateurs économiques et société civile, cette étude brosse un tableau presque noir de la vie économique, sociale et culturelle de Fès. Les maux cités sont entre autres, déficience dans la politique industrielle locale, un secteur Textile en crise, une politique touristique déficiente, des difficultés majeures de l'Artisanat et de la production agricole, un transport urbain défaillant et des déficiences de l'environnement global de la ville. Autrement dit, la ville ne présente aujourd'hui, d'après l'étude, aucun avantage comparatif aussi bien pour l'investisseur que pour le touriste selon l'étude. Et ce, malgré le fait qu'elle soit parmi les premières villes du Royaume à se doter de programmes de développement local : PDRT, PDRA, PDRI et plan de développement régional agricole. «Les ZI existantes sont saturées, installées à l'intérieur du périmètre urbain et difficilement accessibles. Elles sont valorisées à 40% maximum et sont objets de spéculation alors que les vrais industriels sont en locatif. Les nouvelles zones ne répondent pas aux attentes des industriels et l'objectif reste purement marchand (Ain chgag, projet de ZI de OMRANE est dépourvu de cahier des charges et sans orientation). Résultat : les projets émigrent ailleurs faute de zones industrielles valables (ex : l'agro-industrie demande 5000m2 minimum alors que la ZI AïnChqaf offre au maximum des lots de 1500 m2 : des surfaces d'atelier)», expliquent les concepteurs lors de la présentation les 18 et 19 mai de cette étude à la presse et à des acteurs locaux. Pis encore, le PDRI est, selon l'étude «à l'état papier». Concernant le secteur textile, fierté depuis belle lurette de l'industrie fassi, l'étude révèle qu'il ne tourne qu'à 20% de sa capacité et les conditions de travail dans les quartiers industriels sont lamentables (services, transports, route d'accès, sécurité, éclairage public…). «Ceux qui sont installés à Tanger sont plus réactifs et si Fès disposait d'un port sec et d'une zone franche, avec une liaison directe par autoroute avec Tanger le secteur n'aurait pas connu de crise. A cela s'ajoute les coûts de facteurs élevés (Energie et main d'œuvre…) et la forte concurrence étrangère qui ont contribué à la perte de prés de 16,4% dans le secteur par rapport à 2008», expliquent les concepteurs de l'étude. Les industriels du secteur présents lors des ateliers de présentation de l'étude avancent aussi la perte de 5% du CA lors du change ( obligation de l'Office des Changes) alors qu'en Egypte il n'y a pas cette obligation (au profit des banques: commissions de change).. Le tourisme sur lequel table la ville comme levier de développement se trouve aussi en difficulté. A l'origine, l'étude avance une politique touristique déficiente au niveau de la vision générale. Et là, l'on cite le problème réel du foncier (disponibilité, prix) pour les hôteliers futurs, l'éloignement des zones hôtelières programmées de la Mèdina, le harcèlement des touristes, Capacité hôtelière limitée ; et des structures qui ne sont pas adaptées aux touristes. A cela s'ajoutent le manque d'animation, l'insécurité en Médina avec des agressions de touristes et des coûts toujours élevés du transport aérien et de l'hébergement notamment pour les nationaux (les plans Azur, Kounouz-biladi, Madain ne marchent pas), l'absence d'un palais des congrès pour le développement de l'événementiel et d'un réel investissement privé. «Le champ de course est à l'arrêt, Oued Fès projet porté par MedZ n'a aucun postulant à cause de la cherté du foncier. Ouislane et Fès shore sont aussi à l'arrêt et il n y a aucune attraction pour les enfants et les jeunes », précise t-on dans l'étude. Les concepteurs révèlent aussi que la ville est condamnée à l'enclavement, sans autoroute Fès/Tanger-Med pour avoir un accès sur la Méditerranée. L'artisanat est de son côté en difficulté (Défaillances au niveau des projets PDRA, protection du produit de l'artisanat d'art, Accès difficile pour le mono artisan au client final..) et l'agroalimentaire demeure sous exploité malgré son fort potentiel au niveau de la région indique l'étude. Pour sortir Fès de cette impasse, dynamiser son économie et la booster, le bureau d'études préconise une série de mesures. La Bonne gouvernance, en tête, de ces mesures implique selon les concepteurs de l'étude le renforcement du partenariat entre la commune et le privé (Elaboration d'un schéma directeur des commerces et des industries et l'établissement de programmes de partenariat économique entre les acteurs économiques de la ville et chaque ville jumelée avec Fès et relance de Rawaj..) d'une part et les services extérieurs d'autres part. Les services extérieurs et le privé sont aussi appelés à collaborer davantage pour la création des pôles d'excellence. Il est aussi question dans le cadre des priorités d'ordre social, citées dans l'étude, de restructurer le profil urbain de la ville via l'élaboration d'un schéma directeur global, de doter la ville d'un grand projet économique de type port sec et d'une liaison directe par autoroute Fès/Tanger et d'intégrer l'Université dans le tissu urbain. Les priorités d'ordre économique impliquent entre autres, un développement économique plus global sans faire l'impasse sur l'arrière pays, l'activation du Parc Oued Mehraz (Espace vert) et la définition de l'identité visuelle de la ville de Fès. Les concepteurs proposent aussi la mise en place d'un plan global de déplacement urbain, d'un grand programme économique « Fès hub international» avec la création d'un parc industriel intégré, une autoroute Fès / Tanger-med, un TGV et une liaison ferroviaire rapide et directe Fès/Tanger-med, une plateforme logistique et une zone franche avec un port sec, raccordés par autoroute au port Tanger-med. Il est question aussi de créer un véritable pôle de compétitivité dédié à l'artisanat et la relance du tourisme, une meilleure organisation de l'activité de production agricole. Les concepteurs de l'étude insistent sur l'agriculture comme levier de développement. Et ce, en développant l'arrière pays des projets agroalimentaires à forte valeur ajoutée et la mise en place d'une couronne d'irrigation autour de la ville (le barrage de Oued Mdaz peut irriguer 2000 ha à Saïss ainsi que la mise en valeur des produits locaux comme les « câpres » et l'olivier. Outre l'approvisionnement de la région en produits agricoles et le développement de l'export, la mise en valeur de l'agriculture peut contribuer à la maitrise du phénomène de l'exode rural et de là, à la lutte contre le chômage et la criminalité qui sévit à Fès.
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Insatisfaction des résultats de l'étude

Le président du Conseil de la ville de Fès, Hamid Chabat qui a commandé l'étude «boostin'Fès» pour relancer l'attractivité de la ville, n'a pas caché son insatisfaction des résultats de cette étude. Il a indiqué lors de la présentation de l'étude que Fès a tous les atouts d'une grande ville industrielle, culturelle et spirituelle et n'a d'égale nulle part ailleurs…
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