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Une atonie certaine de l'épargne nationale

Toute proportion gardée et contrairement à l'an dernier, «l'activité économique nationale en 2010 devrait bénéficier aussi bien du redressement de la demande mondiale adressée au Maroc que de la consolidation de la demande intérieure». C'est, en substance, ce qui ressort du dernier Budget économique prévisionnel 2010 livrée en fin de semaine par le HCP (Haut commissariat au Plan).

Une atonie certaine de l'épargne nationale
Bien que l'on estime  que l'économie marocaine  demeure fragilisée par un certain nombre de facteurs structurels, on augure pour des moteurs de la croissance économique le maintien d'une certaine vitesse de croisière. Avec optimisme mesuré, on ne perd pas de vue le fait selon lequel l'économie marocaine serait acculée à faire face à des contraintes internes et externes, notamment la faible compétitivité des exportations et la détérioration du solde du compte courant de la balance des paiements, les risques pesant sur la maîtrise du déficit budgétaire ainsi que de nombreux déficits sociaux. De tels aléas  ne sont nullement relégués au second plan et encore moins occultés par les conjoncturistes du HCP qui s'attendent à ce que l'économie nationale soit  en mesure  de s'accroître de 4,1% en 2010. «Pour la deuxième année consécutive, la campagne agricole s'annonce prometteuse, avec un niveau de pluviométrie supérieur à une année normale.

Le cumul pluviométrique, enregistré jusqu'au début du mois de janvier, a dépassé de 74% celui d'une année normale et les barrages ont enregistré un taux de remplissage de 91% au lieu de 67% durant la même période en 2008 ». Sur la base de l'hypothèse retenue pour la campagne agricole de cette année, la valeur ajoutée du secteur primaire connaîtrait une baisse de 5,3% par rapport à 2009. Une certaine éclaircie que l'on impute à certains pans du secteur agricole qui bénéficient actuellement du lancement des premiers projets de la stratégie « Plan Maroc Vert » qui,  déclinée en 16 programmes régionaux d'agriculture, prendrait  en considération la spécificité de chaque région. Encore faut-il ne pas omettre que le secteur agricole, malgré les importants efforts entrepris, reste caractérisé par une faible productivité et est toujours dépendant des aléas climatiques, comme le montre la volatilité, bien qu'en baisse significative, de la croissance de sa valeur ajoutée.

Les activités non agricoles connaîtraient une reprise de 5,9% en 2010 au lieu de 1,6% enregistrée une année auparavant. Et quoique hypothétique, «cette reprise serait due essentiellement au redressement de la demande mondiale adressée au Maroc».

Les stratégies de développement sectoriel  corrélées à la reconduction de certaines mesures engagées dans le cadre du Comité de veille stratégique pour atténuer les implications de la crise économique mondiale de 2009 sur les activités exportatrices joueraient pleinement dans cette configuration. Le secteur secondaire (industries, mines, énergie, bâtiment et travaux publics) dégagerait une valeur ajoutée en augmentation d'environ 5,1% en 2010 au lieu d'un repli de 2,8% en 2009.

Autrement dit, ce secteur devrait retrouver son niveau de croissance antérieure à l'année 2009. Le revenu national brut disponible, enregistrerait une hausse de 6,7% en 2010 au lieu de 4,9% en 2009. Cette amélioration s'explique par l'accroissement du PIB nominal de 6,5% et des revenus nets en provenance du reste du monde de 9,7%. Il convient de noter que ces revenus nets ont régressé de 8,8% en 2009, sous l'effet de la baisse des transferts des MRE induite par l'accentuation du chômage dans la plupart des pays à forte communauté marocaine.

Parallèlement, la consommation finale nationale connaîtrait un ralentissement de son rythme de progression, en reculant de 8,3% en valeur en 2009 à 5,1% en 2010. Tenant compte de l'évolution plus rapide du PIB nominal, l'épargne intérieure serait en hausse de 11,5% en 2010 au lieu d'une légère régression de 1,6% en 2009 et représenterait 22,1% du PIB au lieu de 21,1% en 2009. L'épargne nationale, qui prend en considération, outre l'épargne intérieure, les revenus nets en provenance du reste du monde représentant 7,2% du PIB au lieu de 7% en 2009, devrait atteindre 29,3% du PIB en 2010 au lieu de 28,1% du PIB en 2009.

Toutefois, ce niveau d'épargne nationale serait insuffisant pour soutenir les efforts d'investissement, dont le taux brut atteindrait l'équivalent de 34,5% du PIB au lieu de 32,6% du PIB en 2009.
Le compte épargne-investissement dégagerait, en conséquence, pour la quatrième année consécutive un déficit de financement en accentuation, qui passerait de 4,4% du PIB en 2009 à 5,1% du PIB en 2010, au lieu des excédents réalisés durant la période 1998-2006. Grosso modo, donc, l'année en cours se présente sous le signe d'un «léger mieux».

Néanmoins, cet insoutenable défi  de la texture à renforcer sa capacité à faire face aux chocs exogènes se posera, sans conteste, avec autant d'acuité. Nombreux sont les observateurs, les plus avertis en tous les cas, qui avancent un raisonnement pour le moins imparable. 
«Le Maroc doit continuer à mener des politiques macroéconomiques saines tout en rehaussant la cohérence globale et l'efficacité». Entendez par là, qu'il est  plus que déterminant d'approfondir et d'élargir les champs des réformes, en particulier celles liées au relèvement de la compétitivité afin d'améliorer la productivité des entreprises et la qualité du capital humain. La planche de salut reste aussi tributaire du maintien des équilibres fondamentaux et des réponses appropriées aux déficits sociaux.
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