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Cinq régions créent plus de 60% de la richesse

Cinq régions créent plus de 60% de la richesse
L'étude démontre que quatre régions réalisent près de 56% de la valeur ajoutée en BTP
Pour accompagner et enrichir le débat en cours sur la régionalisation avancée, le Haut Commissariat au Plan (HCP) a réalisé une étude relative aux comptes régionaux. Les résultats ont été rendus publics hier à Rabat. Selon Ahmed Lahlimi, le Haut commissaire au plan, l'importance et l'opportunité de cette étude ne sont pas à démontrer. «C'est une étude inédite réalisée suivant une approche scientifique, mais sur la base des données déjà disponibles.

Elle permet de déterminer avec précision le PIB de chaque région, sa contribution à la création des richesses au niveau national, ses atouts et ses contraintes… », a-t-il souligné, précisant que ce projet permettra de mieux cerner les régions susceptibles de se suffire à elles-mêmes et celles qui, au contraire, entretiennent des relations de dépendance vis-à-vis des autres. Les résultats de cette étude permettraient donc aux concepteurs du projet de régionalisation avancée «de savoir quelles sont les régions nanties et celles défavorisées et éventuellement ce qui peut se faire pour réparer les injustices». A bien des égards, l'étude apporte des éclaircissements très instructifs sur les disparités régionales et sur les inégalités qui caractérisent leur poids économique et social.

L'on apprend ainsi qu'en 2007, cinq régions sur 16 créaient près de 60.6% de la richesse nationale. La région du Grand Casablanca vient en tête du classement en y contribuant à hauteur de 21.3 %. Rabat-Salé Zemmour-Zaër, occupe la deuxième place avec une contribution de l'ordre de 13.6%. L'étude s'intéresse aussi à la répartition du PIB régional par secteurs d'activité. Là aussi, les disparités sont mises en évidence. Deux régions seulement assurent plus des deux tiers des activités de transport et de communication : Rabat-Salé Zemmour-Zaër (38%) et le Grand Casablanca (30.2%). De même, près des trois quarts des activités financières sont assurés par deux régions : le Grand Casablanca (57.5 %) et Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (15.4%) S'agissant des capacités d'hébergement et de restauration, deux régions assurent près de 60% des activités : Marrakech-Tensift-Al Haouz (32.1%) et Sous-Massa-Draa (26.6 %) Dans le même ordre d'idées, l'étude démontre que quatre régions réalisent près de 56% de la valeur ajoutée en BTP. Il s'agit des régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Grande Casablanca, Marrakech-Tansift-Al Hoauz et Tanger-Tétouan.

En outre, quatre régions dominent l'activité de pêche avec près de 72% (les trois régions du sud à hauteur 63% et Souss-Massa-Dra à hauteur de 35.6%). Concernant le poids des secteurs d'activités dans les économies régionales, l'étude souligne que les régions présentent des profils différents, ce qui se répercute par la force des choses sur leur contribution au PIB national.
Ainsi, trois régions se caractérisent par une prédominance des activités agricoles. Il s'agit de Taza-Al Hoceima-Taounate (30%), Gharb Chrarda Beni Hssen (26.9%) et Tadla-Azilal (23.4%). En revanche, les activités industrielles dominent les économies de quatre régions : La Grand Casablanca (28.4%), Doukala-Abda (26.6 %) et Chouia-Ourdigha (25.9%) et Fès-Boulemane (17.9%).

Et comme les activités économiques n'ont pas la même importance dans toutes les régions, les richesses créées diffèrent d'une région à une autre. En 2007, le PIB régional par habitant dépasse dans quatre régions la moyenne nationale (20.000 DH). Ce PIB se montait à Casablanca à 35.000 DH, à Rabat-Salé-Zemmour-Zaër à 33.000 DH, dans les la région du Sud à 24 000 DH et dans celle de Tanger Tétouan à 21.000 DH.

Les quatre régions où le PIB par habitant est le plus faible sont Taza-Al Hoceima Taounate (10 200DH), Tadla-Azilal (11.000 DH), Gharb Chrarda (12.600 DH), Meknès-Tafilalet (14.700 DH). L'étude du HCP souligne que les régions peuvent être classées en deux groupes, les régions à économie diversifiée. On trouve dans cette catégorie: le Grand Casablanca, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Tanger-Tétouan. Dans la catégorie des régions à économie faiblement diversifiée, on trouve Taza-Al Hoceima-Taounate, Gharb Chrarda Beni Hssen et Tadla-Azilal. L'étude précise aussi que les régions qui ont le PIB le plus élevé ont globalement la part la plus faible des dépenses de consommation par rapport au PIB. Ces régions disposent, selon les conclusions de l'étude, toujours d'un potentiel en matière d'épargne et d'investissement. Pour les régions à faible PIB/tête, des parts importantes du revenu sont consacrées aux dépenses de consommation.

En produisant cette étude, le HCP apporte sa contribution à la réflexion en cours sur la régionalisation.
«Notre rôle n'est pas de proposer un schéma de la régionalisation, mais d'enrichir le débat en dotant les concepteurs de ce projet de quelques outils d'analyse scientifique», précise le Haut commissaire au Plan.

Evolution du PIB régional

Selon l'étude du Haut Commissariat au Plan, le PIB régional s'est accru en termes nominaux de 6.9% entre 2004 et 2007.
Les régions émergentes à économie diversifiée, disposant de secteurs à fort potentiel (BTP, transport, tourisme..) ont contribué substantiellement à cette évolution en réalisant des taux d'accroissement supérieurs à 10 % ; en revanche, les régions à dominance agricole et faiblement diversifiées ont enregistré les plus faibles augmentations du PIB régional.

Paradoxalement, la région du Grand Casablanca a réalisé un des rythmes d'évolution les plus faibles (3.1%). Selon Ahmed Lahlimi, le Haut commissaire au Plan, cela s'explique par la politique publique qui focalise les efforts de développement dans les régions les moins nanties et aussi par l'effet de saturation».
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