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La centrale d'Amaoui en cure organisationnelle

A l'abri des regards, la CDT remet de l'ordre dans ses rangs. Jusqu'en mars 2011, la centrale de Noubir Amaoui, continuera de tenir les congrès de ses bureaux locaux et syndicats nationaux.

La centrale d'Amaoui en cure organisationnelle
Objectif : renouveler ses structures, reconquérir sa popularité d'antan et défricher le terrain pour l'organisation du prochain congrès national. Contacté, Mustapha Chtatbi, membre du Bureau exécutif de la Confédération, le prévoit pour 2011, mais pas avant le mois de mars où les élections du bureau de Rabat doivent boucler ce cycle organisationnel. En effet, le syndicat n'a pas tenu d'assises nationales depuis le congrès de Laâyoune en 2001. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis cette date et le cinquième congrès qui devait avoir lieu en 2008 a été reporté pour des raisons souvent incomprises. Aujourd'hui, le syndicat fort de la fonction publique veut tourner la page de la volte-face qu'il a essuyée de la part de ses dirigeants les plus en vue.

Tout le monde se remémore cet épisode d'incertitude où quatre parmi les neuf conseillers ayant démissionné de la deuxième chambre en avril 2008 ont violé le pacte établi par le conseil national pour retrouver leurs sièges. Le choc était terrible d'autant plus qu'il s'agissait de noms ayant leur poids et des responsabilités au sein du syndicat, comme Mohamed Daidaâ qui chapeautait le syndicat national des finances/CDT et Abdelmalek Aferiat. Ces deux responsables ont été les premiers à rebrousser chemin vers la coupole suivis par Abderrahim Remmah et Mohamed Lachgar.

Des voix estimaient alors que d'autres ex-conseillers hésitaient à franchir le pas au risque d'affaiblir encore plus un syndicat qui croyait pouvoir revenir sous les feux de la rampe en boudant le Parlement. A l'époque, la décision du Conseil confédéral de quitter le Parlement se motivait par la faiblesse de l'institution législative, la vacuité des questions orales et l'absentéisme et des conseillers et des ministres aux séances parlementaires. Pour Chtatbi, ces griefs portés par son syndicat sont ceux-là mêmes dont l'institution législative est encore aujourd'hui accablée. Ceci ne l'empêche pas de pointer du doigt l'absence de soutien, à l'époque, de la part de certains partis comme l'USFP ou le PPS. Le deuxième coup de gueule d'Amaoui a eu lieu en mai 2010 lorsqu'il a claqué la porte du dialogue social.

Avant cela, la centrale a pris la décision de boycotter les élections de renouvellement du tiers sortant de la Chambre des conseillers, le 2 octobre 2009. Entre ceux qui y ont vu un geste de bravoure et ceux qui redoutaient cette politique de la chaise vide, peu de militants ont osé tirer la sonnette d'alarme.
Le repli qu'a connu la CDT, mais aussi d'autres syndicats, est symptômatique, explique Chtatbi, d'un malaise politique général. Pour lui, les législatives de 2007 ont donné naissance à un gouvernement faible qui n'arrive pas à s'engager dans un dialogue social fructueux. Ce climat aurait déteint sur l'ensemble de l'échiquier syndical, voire aussi politique. En tout cas, il paraît qu'une lame de fond est en train de traverser le vieux syndicat pour le rendre plus rayonnant à l'orée des législatives de 2012. D'ailleurs, son bras politique, le parti du Congrès national ittihadi (CNI), unique formation issue d'un syndicat, serait aussi en pleins préparatifs de son prochain congrès.

Ainsi et malgré le semblant d'atonie que l'on croit sentir chez les confédérés, la CDT est toujours gratifiée par des taux de représentativité honorables. Chtatbi nous rappelle que la CDT a décroché la première place à l'issue des élections des commissions paritaires de mai 2009, idem pour le Conseil supérieur de la fonction publique où la Confédération occupe plus de la moitié des sièges dédiés aux syndicats. Toujours, selon Chtatbi, la CDT est le seul syndicat représenté dans les départements de l'Industrie, du Tourisme et des Relations avec le Parlement.
En 2003, elle était parvenue à s'accaparer plus du tiers des résultats, occupant la première place en termes de sièges des délégués (34,08%). Celle que l'on qualifie de pourvoyeuse de syndicats renouerait-elle avec sa force d'antan ? Tout est possible après une traversée du désert dont la CDT en est sortie avec des leçons pour l'avenir. Reste une question : le « zaïm » rempilerait-il une nouvelle fois après plus de trois décennies à la barre ?
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