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Aïd Al Fitr et rentrée scolaire… le gouffre financier

Cette année, Aïd Al Fitr tombe à pic avec la rentrée scolaire. Deux occasions qui nécessitent de mettre la main à la poche.

Aïd Al Fitr et rentrée scolaire… le gouffre financier
Les dépenses d'Al Aïd terminées, il faut faire face à la liste interminable des fournitures scolaires. Deux événements qui, même séparés, peuvent ruiner le budget de la famille
Décidément, cette année est vraiment exceptionnelle. Le Ramadan coupe les vacances d'été et Aïd Al Fitr précède la rentrée scolaire seulement de quatre jours. A l'occasion du mois béni, les commerçants se frottent bien les mains. Ce mois est celui de la consommation par excellence et qui dit consommation, dit dépenses. «D'habitude, j'essaye de faire des économies, mais pendant ce mois de Ramadan, j'ai dépensé une grande partie de mon salaire et celui de mon épouse, rien que pour la nourriture. Le pire c'est que ce n'est pas encore fini. Il reste les vêtements de l'Aïd et la fourniture scolaire pour mes deux enfants», affirme Imad, fonctionnaire et père de famille. «Je crois que je vais finir ce mois en mendiant», ajoute-t-il en souriant désespérément.

En effet, beaucoup de personnes auraient du mal à gérer leur bourse en cette période. Leur budget est quasiment épuisé après tout ce qui a été dépensé pendant le mois de Ramadan. Il faudrait dire que la plupart des Marocains ne se privent pas pendant le mois sacré et ne s'impose aucune restriction budgétaire. Maintenant, le mois sacré presque fini, les gens doivent faire face à d'autres frais. «Je viens d'acheter des vêtements pour mes deux filles. Elles ont grandi et elles sont de plus en plus exigeantes, ce qui m'a coûté une petite fortune. Reste maintenant leur fourniture scolaire et j'ignore qui pourrait me prêter de l'argent. Cela me préoccupe énormément», lance Mohamed, concierge.

S'endetter serait la seule solution pour certains afin de parvenir aux exigences sévères de cette période. Déjà, le mois de Ramadan est caractérisé par une hausse flagrante des prix de tous les produits. Par la suite, il faut faire face aux dépenses d'une occasion aussi sacrée que ce mois : Aïd Al Fitr, à savoir des vêtements neufs pour les enfants, une coutume qui garde toujours sa place au sein des foyers des Marocains. Pendant le mois de Ramadan et surtout vers la fin, les prix des vêtements, particulièrement ceux des enfants flambent mais se vendent quand même comme des petits pains. Beaucoup de gens ne savent plus où donner de la tête. Les bourses ont seulement l'espace de quatre jours pour souffler. A peine les dépenses d'Al Aïd terminées, il faut faire face à la liste interminable des fournitures et des affaires scolaires.

Deux événements qui, même séparés, peuvent ruiner le budget de la famille. «D'habitude, j'achète de nouveaux habits à mes enfants à l'occasion de la rentrée scolaire. Cette année, ils mettront les vêtements d'Al Aïd», lance Fatiha, femme au foyer et mère de deux filles et un garçon. «C'est trop. A elle seule, la rentrée nécessite une bonne préparation. A cause de l'enchaînement hyper rapide de tous ces événements (vacances, Ramadant et rentrée scolaire) nous n'avons plus de moyens pour aller plus loin» confie-t-elle tristement. Un grand nombre de familles essayent d'éviter cette surcharge de dépenses en s'y prenant à l'avance. Il en est ainsi pour Zakia, mère de deux garçons. « J'ai acheté la fourniture scolaire de mes deux fils dès que j'ai reçu la liste à la fin de l'année dernière. Je suis donc tranquille, au moins en ce qui concerne cette partie des dépenses», lance-t-elle. Même si certains essayent de devancer les événements, il est difficile de pouvoir gérer son budget quand on doit faire face à des évènements qui entraînent des dépenses aussi importantes.

Crédit à la consommation

En cette période de rentrée, qui coïncide avec Ramadan et Aïd Al Fitr, les prix flambent et les besoins se multiplient, avec des conséquences directes sur les finances. Les familles marocaines se tournent de plus en plus vers les organismes de crédit. Ces derniers semblent alors être le moyen idéal de faire face à toutes ces dépenses. Les publicités de différents organismes de crédits se multiplient en cette période pour attirer un plus grand nombre de clients qui n'hésite pas beaucoup avant de contracter un crédit. Des familles peuvent même contracter plusieurs crédits à la fois. Pour de nombreuses personnes, peu importe le taux d'intérêt ou la durée de remboursement car le plus important pour elles est de trouver de l'argent rapidement. Cependant, il ne faut pas négliger certains aspects pouvant conduire au surendettement et analyser avec vigilance les différentes offres.

* Journaliste stagiaire
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