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La Xe édition du FIFM, une grandeur des peuples

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La Xe édition du FIFM, une grandeur des peuples.
Alors qu'un flot ininterrompu d'ovations et d'hommages couvre les innombrables et diverses réalisations accomplies par le Royaume du Maroc, qu'un large concert de louanges accompagne son irrésistible marche vers le progrès, la Xe édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) leur répond en écho, en confirmant une autre dimension, un autre visage : l'universalité d'une manifestation qui, au fil du temps, ne le cède en rien à celle de Cannes, Venise ou autres. Et c'est d'autant plus significatif que le FIFM, pour être encore jeune, n'en a pas moins atteint d'ores et déjà sa vitesse de croisière.

Il se positionne sur le podium mondial du gotha cinématographique et culturel. Chaque année apporte son lot d'innovations, une liste encore plus impressionnante de stars et de réalisateurs. C'est peu dire que le festival embrasse un large spectre en termes de nationalités et de talents. C'est peu dire également qu'il a gagné ses lettres de noblesse et devient incontournable pour les professionnels du monde entier.

A présent, et la Xe édition nous en fournit la preuve, le FIFM donne en quelque sorte la réelle mesure de l'évolution du cinéma à travers les réalisations et les productions chaque année les unes plus impressionnantes et significatives que les autres. La palette de titres, la présence institutionnalisée de grandes et emblématiques figures du cinéma, l'adhésion aussi, et ce n'est pas le moindre signe, d'un large public national et international, confèrent au Festival une forme de consécration. C'est le Maroc entier qui se reconnaît dans cette vitrine où la créativité côtoie la générosité et le talent la gloire. Dire, en effet, qu'elle constitue le miroir du Maroc moderne, qu'elle s'inscrit également dans l'exigence démocratique et la volonté d'un Roi, en l'occurrence Sa Majesté Mohammed VI, qui en assure le Haut patronage, c'est à l'évidence mettre en exergue l'une des avancées majeures de notre ouverture sur le monde, sur les arts et la culture.

Le Festival du film de Marrakech a cette particularité d'être né et d'évoluer sur une terre d'Islam et de la Méditerranée, autrement dit au carrefour d'exigences dont on sait à la fois le poids et la tradition. Ensuite, d'avoir comme cadre une ville impériale, devenue depuis une citadelle du cosmopolitisme et des brassages, un panthéon où-reprenant une vieille tradition du patrimoine-se conjuguent rencontres entre les hommes, réceptacle d'idées croisées et confluences vers le futur commun. Comme le reflet scintillant d'une réalité bigarrée, il traduit la volonté de notre pays de s'enraciner dans la modernité, certes, mais surtout dans l'exigence de liberté, de cette indépendance de l'art et de l'esprit que le cinéma incarne depuis plusieurs décennies et qui est aux peuples ce que le rêve et l'enchantement sont à la conscience. Mais il y a plus, en effet, pour ce qui est du Royaume du Maroc et, en particulier, de la ville de Marrakech, aujourd'hui et plus que jamais capitale du 7e Art, haut lieu de la réflexion et de l'échange complice et fructueux sur la problématique du cinéma. On doit ce positionnement du Festival international du film de Marrakech à la fois à la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont la sollicitude à l'égard de cet événement annuel ne s'est jamais démentie, ensuite aux organisateurs et à ces dizaines d'employés dévoués, soutiers de l'ombre qui en assurent la continuité et pérennisent une dimension et la vivacité d'un art qui n'a de cesse de fasciner le public.

A un moment où « la guerre des mondes », idéologique, culturelle, spirituelle même, incline à nous faire accroire au pire, Marrakech prend le contre-pied, nous conforte avec l'antidote de la convivialité créative, du pacifisme et surtout de l'épanouissement de l'art comme un viatique. Le Festival du film, tout à son originalité et son enracinement dans les grandes annales, se transforme en une sorte d'agora parce qu'il réinstaure le débat interdisciplinaire et donne au brassage culturel une dimension. Le cinéma fait désormais partie de l'Homme, et plutôt qu'une sorte de prolongement de sa conscience fantasmatique, il s'accommode et s'instille dans l'actualité de ce dernier en l'incitant à affronter le destin qui la dépasse. Le cinéma est lié à l'Homme et à son destin, qu'il épouse diverses formes techniques, n'enlève rien à sa finalité esthétique et, surtout, à sa mission de s'adresser à la grande foule.

Le Festival international du film de Marrakech porte sur ses fonts baptismaux l'exigence suprême de la qualité parce qu'il n'entend rien concéder et encore moins céder à ses principes fondateurs que sont la diversité, le mélange positif et une volonté d'associer toutes les cultures, sans exclusive et sans discrimination. C'est le Festival des cinq continents et de toutes les tendances, il exprime la communion des peuples, l'idéal démocratique et fraternel des hommes et des femmes.
Une fois de plus, il nous fournit la preuve et dévoile sous nos yeux les constellations lumineuses d'une cité embellie par la présence de dizaines de figures et de célébrités, connues mais pour certaines demeurées méconnues et que le public marocain, comme aussi celui des autres pays, découvriront en direct grâce aux chaînes de télévision du monde entier.

De nouveau, la cité magique de Marrakech, ivre d'éternité, s'enfièvre dans un multiculturalisme qui est son propre et qui est à l'image du Royaume. « Puissiez-vous dire de nous, siècles futurs, que nous avons construit la cité la plus célèbre et la plus heureuse…». Le propos, sous forme d'oracle, est de Périclès à propos d'Athènes. Comme un apophtegme, il s'applique bel et bien à la ville ocre que le Festival illumine à l'instar de l'Acropole et dont la portée plus que symbolique n'a d'égale que son rayonnement planétaire et fédérateur. La grandeur du FIFM, cette irascible originalité éprouvée et prouvée chaque année d'un continent l'autre, il ne faut pas les chercher uniquement dans la place qu'occupe la ville dans l'imaginaire des peuples, du mythe qui s'attache à son nom, mais dans sa vocation nouvelle que cette manifestation lui donne chaque année. C'est le silencieux message qu'il livre aux peuples, celui de les fédérer dans un même mouvement de partage.
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