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Le Maroc et la lutte antiterroriste

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A Salvador de Bahia, au Brésil, où s'achève une session de réflexion des Nations unies sur le thème de la lutte contre le terrorisme, la justice pénale et la prévention du crime, le Maroc a plaidé pour une meilleure concertation internationale. Par la voix de Mohamed Naciri, ministre de la Justice, il a souligné la nécessité de mettre en place une stratégie de lutte contre le crime et la prévention contre le crime. Il a également présenté son expérience en la matière et sa vision de défense des droits de l'Homme. Tout à sa rigueur et à sa longue expérience, Mohamed Naciri a fait un plaidoyer «pro domo» des dispositions mises en œuvre par le Maroc, et de manière générale de la politique menée contre le crime organisé, le blanchiment d'argent, le trafic en tous genres et la criminalité.

Il a notamment appelé à une coopération régionale et interétatique pour mieux coordonner les actions entre les gouvernements et en assurer une meilleure efficacité. La présence du Maroc à la session organisée au Brésil témoigne de son attachement à la philosophie de concertation internationale.

La méthodologie choisie par la délégation marocaine pour y participer est d'autant plus inédite et efficiente qu'elle consiste à marquer sa présence au niveau de toutes les instances de la session : les représentants du Maroc ont occupé les ateliers du colloque, noué les contacts nécessaires et n'ont rien laissé au hasard.

D'une séance plénière à un simple atelier de réflexion, ils ont anticipé même sur ce qui devait virtuellement advenir et, ce faisant, rompu avec la tentation de la «chaise vide». A Salvador, la présence du Maroc a été marquante, le discours de Mohamed Naciri, l'intervention de son conseiller et autres exposés constituant un fort engagement. « La politique du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme, a souligné le ministre, se base sur son adhésion aux diverses conventions et initiatives prises dans le cadre de l'ONU ou de ses organes spéciaux, l'appui aux efforts régionaux et bilatéraux, le renforcement de l'entraide judiciaire et l'ouverture sur les expériences visant à créer des réseaux de coopération judiciaire».

Le propos du ministre recouvre une dimension plurielle, il met en évidence l'adhésion du Maroc à toutes les dispositions, à toutes les formes de coopération pour lutter contre le phénomène du terrorisme et le crime organisé, pour renforcer également la coopération judiciaire avec ses partenaires. Victime d'attentats terroristes en mai 2003, notre pays a réagi en promulguant une loi dont l'efficacité sur le terrain s'appuie sur un arsenal juridique cohérent destiné à la fois à prévenir et à punir, sur le plan interne, toute tentative terroriste. Comme tous les autres Etats, surpris par l'émergence et le développement de ce fléau, il a adapté sa législation et ne cesse de promouvoir une coopération régionale et internationale. Le Maroc apporte aussi sa solidarité aux autres pays victimes du phénomène terroriste et s'inscrit dans une démarche collective, sur le plan judiciaire notamment.

Le gouvernement marocain n'a pas attendu la propagation du phénomène terroriste pour réagir et sensibiliser les autres pays des dangers qu'il implique. Pour ne citer que la région du Sahel, mitoyenne au Sahara, il n'a de cesse d'en appeler à une concertation régionale pour apporter la meilleure riposte au déferlement terroriste d'al-Qaïda au Maghreb ou autres organisations actives. En mettant en exergue la nécessité d'une «démarche partenariale et participative», le ministre de la Justice a plutôt interpellé les participants au Forum de l'ONU dans un langage qui ne souffre aucune ambiguïté. Il a sérié également les priorités : lutte contre le crime organisé, renforcement de la justice pénale, de l'entraide judiciaire entre les gouvernements, harmonisation des législations nationales avec les principes d'orientations préconisés par les Nations unies.

C'est à vrai dire fort de son expérience et des acquis d'une politique audacieuse et novatrice en la matière que le Maroc a participé au Congrès des Nations unies organisé à Salvador. Celui-ci a constitué une plateforme idoine pour la délégation marocaine afin de présenter les avancées réalisées en matière de promotion des droits de l'Homme, de lutte contre la criminalité technologique et informatique, le trafic d'organes, le travail des enfants, la maltraitance, le trafic de drogues et le blanchiment d'argent. Au niveau du trafic des stupéfiants, notre pays a mené une lutte sans merci et, récoltant les fruits de son engagement, il a obtenu des résultats d'autant plus impressionnants que l'ONUDC ( Office des Nations unies de lutte contre la drogue et le crime) lui a rendu hommage dans son dernier rapport.

L'exposé fait ensuite par Abdallah Hammoud, conseiller au ministère de la Justice, sur les avancées réalisées par le Maroc en matière de lutte contre les organisations criminelles de traite des êtres humains, relève d'un exercice pédagogique. Le Maroc mène une lutte sans merci contre le trafic d'êtres humains, contre les réseaux liés à l'immigration clandestine, par l'adoption notamment de mesures législatives et institutionnelles qui visent à limiter le phénomène, conformément aux conventions et aux recommandations de l'ONU.

L'immigration clandestine étant devenue depuis quelques années un fléau supplémentaire, prétendue menace pour les uns-notamment les pays européens-et poids économique et social pour d'autres, comme le Maroc, elle est perçue également sous l'angle des libertés et des droits de l'Homme. Or, le Maroc, qui est passé du stade «d'émetteur de migrants à celui de pays de transit et de récepteurs de flux migratoire en provenance de l'Afrique subsaharienne», est aujourd'hui confronté à un phénomène inédit : l'arrivée en masse de candidats, leur encadrement, leur sécurité et leur protection. Dans ce contexte, il a mis en place des structures de gestion comme la Direction de l'immigration et de contrôle des frontières, l'Observatoire national des migrations et développe une coopération responsable avec l'Union européenne.

En participant à Salvador de Bahia aux travaux du XIIème congrès des Nations unies pour la justice pénale et la prévention du crime, le Maroc prend acte de son rôle, de son poids d'Etat souverain qui promeut l'action préventive, privilégie aussi la primauté de la loi et le partenariat transnational.
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