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Pour l'amour de la science…

Des clubs scientifiques seront implantés dans 8 lycées de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs. Les passionnés pour la science seront servis.

Pour l'amour de la science…
Les clubs scolaires, tous centres d'intérêt confondus, sont devenus à la mode. Après les clubs d'environnement et de presse installés depuis peu d'années dans plusieurs établissements du collégial et du secondaire, c'est au tour des clubs scientifiques et technologiques de faire leur entrée dans 8 lycées au total à la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs sur la période 2009-2012, à raison de deux clubs par an. Cette année, les lycées Omar Al Khayyam à Rabat et Oued Eddahab à Tiflet ont été choisis pour abriter les deux clubs programmés pour l'an 2010. Mercredi 3 novembre, une convention de partenariat a été signée entre l'Académie régionale d'éducation et de formation et l'Université Mohammed V-Agdal pour fixer les engagements de chaque partie. L'AREF va ainsi assurer le local et l'encadrement, tandis que l'université va prendre en charge tout ce qui se rapporte au financement et à l'équipement.

Le budget annuel alloué à chaque club est assez important : 100.000 dirhams pour l'acquisition du matériel requis pour la réalisation de montages didactiques et de modèles scientifiques et technologiques, plus 10.000 dirhams pour couvrir les besoins de fonctionnement et pour produire des documents scientifiques. Et c'est pour la bonne cause. En effet, les initiateurs du projet ainsi que les directeurs des lycées impliqués mettent de grands espoirs sur les clubs créés pour « développer la culture scientifique et technologique dans les lycées et collèges de la région » et « susciter la curiosité des jeunes pour la science et la technologie », comme l'indique le texte de la convention.

Cette démarche s'avère de grande nécessité à l'ère de la société d'information et des grandes révolutions en matière de TIC, comme le souligne le président de l'Université Mohammed V-Agdal. Et M. Hafid Boutaleb Jouti de préciser que le projet de création et d'animation de clubs scientifiques fait partie d'un programme mis en place par l'université et visant à jeter les passerelles de coopération avec les établissements d'enseignement secondaire. Bien évidemment, l'inscription aux clubs sera libre et gratuite. Les horaires d'ouverture seront fixés en dehors du temps scolaire afin de faciliter l'accès à toutes les personnes intéressées, qu'il s'agisse des élèves ou des professeurs.

C'est que selon Tijania Fertat, directrice de l'AREF, l'ambition est de faire des clubs institués « des espaces d'apprentissage actifs ouverts à tous les élèves et enseignants désirant s'investir dans les domaines de la recherche scientifique et de l'invention ». Certainement, l'impact sur les résultats scolaires des élèves ciblés n'en sera que positif. Ahmed Assini, directeur du lycée qualifiant Omar Al Khayyam en est convaincu : « En donnant aux élèves un espace et des outils de travail appropriés et en leur laissant un grand champ de manœuvre pour faire des recherches thématiques, on peut être sûr que leurs acquis seront renforcés et que leurs résultats en matières scientifiques seront meilleurs ».

Le directeur considère que le projet s'inscrit en droite ligne avec la politique gouvernementale dans le domaine de l'enseignement, visant à orienter les deux tiers des élèves du secondaire vers les branches scientifiques et techniques. En attendant l'affectation des budgets ratifiés par la convention, les préparatifs vont bon train dans les lycées concernés pour l'accueil des nouvelles structures. La semaine prochaine, une annonce sera publiée dans ce sens à l'intention des élèves ayant des penchants scientifiques. Les « candidats » à l'intégration des clubs seront choisis sur proposition de leurs professeurs. Et enfin, un programme d'activités sera établi de manière à ne pas gêner le déroulement normal des cours.

Notons bien que le projet d'installation des clubs scientifiques n'est qu'un maillon dans la chaîne d'autres projets destinés à faire aimer la science et la technologie aux lycéens. Il s'agit notamment d'un partenariat avec l'UNESCO pour promouvoir l'apprentissage actif en sciences physiques, et d'un autre avec l'Académie Hassan II des sciences et techniques portant sur la création de deux clubs scientifiques et technologiques.

Suprématie...

Les branches scientifiques, mathématiques et techniques ont le vent en poupe ces derniers temps, et ce au détriment des branches littéraires qui sont de plus en plus boudées par les élèves. Les résultats du baccalauréat de l'année 2010 entérinent l'écart entre lesdites branches. Alors qu'en filières scientifiques, mathématiques et techniques, le taux de réussite s'est établi à 48,67%, soit une augmentation de 5 points comparativement à la session normale de 2009, les filières littéraires et d'enseignement originel ont, quant à elles, gardé ‘'les drapeaux en berne'' avec un taux de réussite ne dépassant pas 30,81% contre 24,43% en 2009. La Charte d'éducation et de formation, adoptée par le gouvernement, consacre, en effet, la suprématie des filières scientifiques et techniques.

En vertu d'elle, ces filières vont désormais accaparer les deux tiers des nouveaux inscrits dans les universités. Il s'agit, en effet, d'un choix tout à fait justifiable. Le besoin en ressources humaines, surtout dans les domaines économique et industriel va crescendo au fur et à mesure que de nouveaux chantiers structurels sont lancés : Initiative 10.000 ingénieurs, Plan pour l'émergence industrielle, Plan Maroc vert, projet Tanger-Med… et la liste est loin de s'arrêter là. Seulement, il faut se poser une question cruciale : qu'en sera-t-il des branches littéraires qui sont en perte de vitesse continue ?
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