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Nouveau débrayage en janvier prochain

Le syndicat national brandit le spectre de l'année blanche si le dialogue est définitivement rompu.

Nouveau débrayage en janvier prochain
Le syndicat appelle au règlement de la situation des professeurs naturalisés qui ont accédé à la fonction publique sous contrat.
Énième débrayage dans le secteur de l'enseignement supérieur. A un mois seulement d'une grève de deux jours qui a eu lieu le 15 et 16 décembre dernier, le bureau national du Syndicat national de l'enseignement supérieur a appelé l'ensemble des fonctionnaires de l'enseignement supérieur à observer une grève de trois jours, cette fois les 18, 19 et 20 du mois de janvier prochain. D'après le secrétaire général de leSNESUP, Mohammed Derouich, la décision de ce débrayage général intervient suite à plusieurs mois d'attente de l'évolution du cahier revendicatif des enseignants chercheurs et l'avancement du dialogue avec la primature. Selon le même responsable, plusieurs étapes ont été franchies pour améliorer les conditions de travail des fonctionnaires de l'enseignement supérieur.

Toutefois, ces initiatives demeurent insuffisantes en l'absence de l'implication des autres départements concernés, notamment la primature et le ministère de l'Economie et des Finances pour régler certains dossiers à grande sensibilité.
En effet, malgré l'accord signé il y a plusieurs mois par le SNESUP et le ministère de l'Education nationale, relatif à la révision du statut des enseignants-chercheurs, le Syndicat national de l'enseignement supérieur est resté sur sa faim. Ce dernier appelle aujourd'hui à l'adoption d'un projet de décret par le ministère de l'Economie et des Finances et le ministère de la Modernisation des secteurs publics relatif à la prise en compte des années d'ancienneté (en moyenne 9 ans) accumulées par 4.500 enseignants-chercheurs. Des années qui n'ont pas été prises en considération lorsque ces fonctionnaires ont été affiliés au statut général de la fonction publique. Selon le secrétaire général de le SNESUP, ces enseignants s'attendaient à plus d'un règlement de leur situation. « Les professeurs soulignent la nécessité d'adopter un statut équitable permettant une évolution logique, après un nombre déterminé d'années de travail dans un grade inférieur », explique-il.

Le syndicat appelle aussi au règlement de la situation des professeurs naturalisés qui ont accédé à la fonction publique, sous contrat, et qui ont été, par conséquent, affiliés au régime collectif d'allocation de retraite au lieu de la CMR. Ces enseignants qui n'ont pas encore vu leurs dossiers réglés exercent dans l'enseignement supérieur depuis 15 ans. « Il s'agit précisément du cas de 7 professeurs d'origine maghrébine qui risquent de percevoir 3.500 DH de pension après leur retraite», indique M. Derouich.
Par ailleurs, les autres revendications du syndicat portent sur la réhabilitation de la situation des titulaires de doctorat de troisième cycle et l'élaboration d'un nouveau statut dans le cadre de la fonction publique en prenant en considération les nouvelles missions des enseignants, notamment depuis 2004, date de l'entrée en vigueur de la nouvelle réforme universitaire.

D'après le secrétaire général de le SNESUP, le lancement de la réforme dans l'enseignement supérieur engage forcément la mise en place d'un nouveau statut pour les enseignants universitaires. « La réussite du défi de la réforme passe par la motivation des professeurs. Il devient indispensable d'assainir tous les dossiers qui bloquent toujours l'avancement de la recherche dans le pays. Les négociations ont trop duré. Cela fait deux ans que nous sommes en attente de décisions sérieuses », indique M. Derouich. La centrale syndicale appelle également au règlement des dossiers de promotion de 2006 et d'une partie des promotions de 2007. Le SNESUP menace donc de recourir à d'autres formes de pression au cas où la rupture du dialogue avec le ministère de l'Education nationale se poursuit.

Parmi les cartes à jouer, le syndicat brandit celle de l'année blanche, dernier recours pour la centrale syndicale en l'absence d'une nouvelle initiative pour assainir le dossier revendicatif. « Nous pensons arrêter le travail à partir du mois de février si jusque-là aucune solution n'est trouvée », conclut M. Derrouich. Pour Abdelhafid Debbagh, secrétaire général du département de l'enseignement supérieur, « il n'est pas dans l'intérêt des étudiants, en particulier, et des citoyens marocains, en général, que cette politique de bras de fer se poursuive ». Selon ce responsable, plusieurs revendications sont en voie d'être satisfaites, notamment le dossier relatif à l'extension de l'âge de la retraite à 65 ans, proposé par les enseignants, ou encore le règlement des années d'ancienneté (en moyenne 9 ans) accumulées par 4.500 enseignants-chercheurs, une revendication qui a pu être approuvée par le ministère de l'Enseignement et qui attend l'accord du ministère de l'Economie et des Finances.

«Le Syndicat doit cesser de mettre la pression sur le ministère. La plupart des dossiers figurant dans le cahier revendicatif se trouvent en circuit d'approbation, mais il faudra plus de temps pour les régler car il s'agit de dossiers complexes et dont l'assainissement nécessite l'intervention d'autres départements. Maintenant, si le syndicat brandit le spectre de l'année blanche pour contraindre le ministère à répondre à ce cahier revendicatif, il devra assumer les conséquences d'une telle décision puisqu'il en va de l'avenir de nos étudiants », souligne M. Debbagh sur un ton ferme. La prochaine session universitaire s'annonce très chaude. En attendant la satisfaction du cahier revendicatif des enseignants, les étudiants n'ont qu'à prendre leur mal en patience et gérer comme ils le peuvent leur emploi du temps lors des prochaines grèves…

Le débrayage de décembre suivi à 100 %

Selon le secrétaire général du bureau national du Syndicat national de l'enseignement supérieur, Mohammed Derouich, la dernière grève observée le 15 et le 16 du mois de décembre dernier a connu un franc succès, puisque le taux de participation à ce débrayage a dépassé les 90%. Rappelons que ce débrayage s'est accompagné d'un sit-in organisé devant le siège du département de l'enseignement supérieur au quartier Hassan à Rabat. L'objectif était de faire entendre la voie des enseignants et défendre un enseignement supérieur au service de l'avenir.
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