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«La capacité de dialogue international du Maroc est un grand atout»

Il y a une décennie, du 6 au 8 septembre 2000 à New York, 147 chefs d'Etat et de gouvernement adoptaient au Sommet du millénaire la «Déclaration du Millénaire» dans laquelle les dirigeants de la planète s'engageaient à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à 2015, en réalisant les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

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Le document fixait les objectifs à atteindre au cours de la décennie à venir, à savoir la réduction des trois quarts de la mortalité maternelle; la diminution des deux tiers de la mortalité des enfants de moins de cinq ans; la mise en place d'un accès facilité à l'éducation de base de tous les enfants de la planète; la maîtrise de la pandémie du sida et du «fléau du paludisme», la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et l'intégration des principes du développement durable dans les politiques nationales. Un cri d'alarme avait été lancé à l'époque, «plus de 1,2 milliard d'hommes et de femmes vivent dans la plus grande pauvreté avec moins de 1 dollar par jour, essentiellement en Asie du Sud et en Afrique, un continent ravagé par les guerres et le fléau du sida qui y fera 40 millions d'orphelins en 2010», lisait-on dans la déclaration.

Une décennie plus tard, le 21 septembre 2010 et à 5 ans de la date butoir, un sommet spécial, avec 140 chefs d'Etat, se réunissait sous l'égide de l'Assemblée générale des Nations unies pour faire le bilan et mettre en perspective l'avenir des Objectifs du Millénaire. On connaît les grandes lignes du discours royal prononcé à cette occasion, qui évalue les avancées notamment de l'INDH, sur lesquelles revient le coordonnateur du Système des Nations unies et représentant résident du PNUD au Maroc qui résume ainsi le bilan du Maroc : « Reconnaissons-le, le Maroc est une de nos success story, nous nous réjouissons de pouvoir continuer à contribuer au développement du Maroc ». Il revient également sur l'autre partie du discours royal mettant en exergue le rôle régional du Maroc. Le Maroc, avait déclaré le Souverain, « qui marque son adhésion à la promotion d'un partenariat mondial pour un développement solidaire, a inscrit le développement humain et la réalisation des Objectifs du Millénaire au cœur d'une politique de coopération Sud-Sud, aussi concrète que novatrice, surtout en direction des pays africains frères ».

C'est ce rôle d'acteur du développement régional que souligne M. Pouëzat : « Sur le marché des compétences, nous dit-il, le Maroc est à la fois preneur, en accueillant l'appui de partenaires du monde entier, mais il est aussi donateur. Les Nations unies ont justement le mandat de soutenir cet échange de compétences Sud-Sud où le Maroc joue déjà un rôle important avec les pays subsahariens. Nous soutenons certains efforts du Maroc qui a un bon réseau dans ces pays pour la coopération dans le domaine de l'investissement, la gestion de l'eau et de la formation…Nous voyons un pays du Sud devenir un acteur du développement au niveau mondial. Le prochain forum d'Agadir sera l'occasion de faire bénéficier d'autres pays de son expérience et d'apprendre de leurs expériences. Cette capacité de dialogue international, et en échange la perméabilité du Maroc à vouloir apprendre des autres, est un gros atout». L'attribution au Maroc d'un prix d'honneur par l'ONU-Habitat et la prochaine visite du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki moon, au Maroc est une manière de reconnaître implicitement ses efforts dans ce dialogue international et la paix dans la région.
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Entretien avec Bruno Pouëzat, coordonnateur du Système des Nations unies et représentant résident du PNUD au Maroc

Le Maroc a dépassé certaines de ces cibles et se donne aujourd'hui des cibles plus ambitieuses que celles exigées par la Déclaration du Millénaire.

LE MATIN : Un mot, un ressenti peut-être sur le discours royal à New York?

Bruno Pouëzat :
Le Maroc a réalisé des progrès considérables sur toute la gamme des OMD qui sont un échantillon réductif des dimensions du développement. Il fallait commencer par des domaines où il y avait un consensus international et où l'on disposait des outils de mesure et de suivi et où l'on pouvait se donner raisonnablement des cibles tangibles et atteignables dans un horizon limité. Là, il n'y a pas de doute et le mérite du discours royal a été de clore un chapitre. Celui d'un « désaccord » sur les résultats du Maroc et la preuve en est le discours royal soutenu par le rapport préparé par le HCP en concertation avec les agences des Nations unies, les ONG et qui est sans discussion. Le Maroc a dépassé certaines de ces cibles et se donne aujourd'hui des cibles plus ambitieuses que celles exigées par la Déclaration du Millénaire. Dans ce même rapport du HCP figure en préface un extrait du discours royal prononcé à Fès : «Quelle qu'en soit la portée, l'amélioration de ces indicateurs socio-économiques ne devrait pas occulter, souligne le Souverain, le chemin long et ardu qu'il reste à parcourir pour concrétiser le dessein qui est le nôtre». Le discours royal de New York reconnaît également qu'il y a des domaines où le Maroc doit continuer à faire des progrès. C'est heureux pour nous, car le mandat des Nations unies au Maroc est de soutenir les efforts nationaux. Ce qui rend l'expérience intéressante au Maroc, c'est que le Maroc a mis les OMD tout en haut de la liste de ses priorités et a engagé des ressources considérables pour les atteindre : ressources financières, mise en place d'outils et d'institutions, y compris les institutions de suivi, comme l'Observatoire national de développement humain.

Le Maroc a dépassé, dites-vous, certaines cibles fixées par les OMD. Vous pensez à quelles cibles ?

L'adduction d'eau dans les zones rurales. Le programme d'alimentation groupée en eau potable rurale (PAGER) a permis de faire passer le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural de 14% à plus de 90% aujourd'hui ! Même chose pour l'alimentation en électricité. Il faut mesurer ces efforts en pensant que près de 48% de la population vit en zone rurale et de manière dispersée. Quand on pense à la difficulté du relief et à la taille du pays, les résultats sont remarquables comme le sont les impacts sur la vie quotidienne de ces populations en particulier les femmes.

A contrario, quels sont les domaines où le chemin reste ardu ?

La santé maternelle, l'éducation, même si des stratégies ont été mises en œuvre. Malgré l'engagement de ressources considérables, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Le dernier discours du Trône fait état des secteurs qui doivent redoubler d'efforts. Ce sont des domaines où les Nations unies peuvent aider le Maroc pour réduire la mortalité maternelle notamment dans le monde rural et la déperdition dans le système éducatif. Il faut aussi s'assurer de la qualité de la formation qui doit préparer les jeunes au marché du travail de demain. Le Maroc de demain va être différent de celui d'aujourd'hui et il faudra s'y préparer. Cela demande une transformation du système éducatif pour à la fois répondre aux besoins du marché et pour avoir la capacité d'adaptation et d'apprentissage continu qui les gardera utile pour le marché du travail de demain.

Certains discours des représentants de pays donateurs nous laissent sceptiques quant à l'aide qui pourrait être espérée ?

Le 8e objectif des OMD, c'est le partenariat global qui introduit une redevabilité mutuelle. On peut continuer à dire aux pays en voie de développement qu'il faut qu'ils atteignent les OMD en 2015, mais il faut aussi que de l'autre côté, les pays donateurs acceptent leurs responsabilités et contribuent à cet effort. Pour que ces pays engagent des budgets importants en cette période de crise, il faut qu'ils puissent justifier auprès de leurs opinions publiques que ces fonds sont utilisés de manière efficace et qu'ils impactent la vie quotidienne des populations des pays en voie de développement. C'était le mérite des 7 autres objectifs des OMD d'introduire des marqueurs d'une transformation tangible de la vie des gens. En matière d'aide au développement, certains pays avaient atteint la cible de 0,7% du PIB, les pays nordiques l'ont dépassé depuis longtemps, d'autres étaient à la traîne. On ne peut qu'applaudir un pays comme l'Espagne qui se débat dans une crise économique importante et qui a créé un fonds de soutien aux objectifs OMD dont le budget continue à croître pour atteindre la cible de 0,7%.

2010 marque une étape importante : une décennie s'est écoulée depuis l'adoption de la Déclaration du Millénaire qui énonçait les 8 Objectifs du millénaire pour le développement. Nous sommes à 5 ans de la date butoir qui a été fixée à 2015, et les effets économiques de la crise mondiale financière se font sentir dans les pays dits émergents qui auront forcément un impact sur les OMD au Maroc. N'y a-t-il pas une crainte de ralentissement des efforts, si l'aide venait à se ralentir ?

Au Maroc, les engagements sont en bonne voie d'être tenus. Il faut reconnaître cependant que le chemin qui reste à parcourir est long, raide et ardu pour reprendre les termes utilisés par le Souverain. L'aide au développement accordé en 2009 au Maroc, selon les critères de l'OCDE, est aux alentours de 2 milliards de dollars. La contribution du système des Nations unies est de 29 millions de dollars et ce n'est pas en soi la contribution la plus déterminante. Notre contribution est notre apport en termes de compétences. Sur le marché des compétences, le Maroc est à la fois preneur en accueillant l'appui de partenaires du monde entier mais il est aussi donateur. Les Nations unies ont justement le mandat de soutenir cet échange de compétences Sud-Sud où le Maroc joue déjà un rôle important avec les pays subsahariens. Nous soutenons certains efforts du Maroc qui a un bon réseau dans ces pays pour la coopération dans le domaine de l'investissement, la gestion de l'eau et de la formation…Nous voyons un pays du Sud devenir un acteur du développement au niveau mondial.

Un mot sur la campagne 8 pour 8 que vous lancerez prochainement ?

Le Maroc a déjà récolté des fruits au niveau des différents objectifs. Pour les 5 années qui restent de la campagne du millénaire, les choses deviennent plus difficiles. Les poches de retard vis-à-vis des objectifs deviennent en effet plus difficiles à identifier. Cela exigera de la part de l'Etat une capacité de ciblage d'où l'importance de la carte de la pauvreté réalisée en 2005 par le HCP, en collaboration avec le PUND, qui sert de base à l'INDH et à l‘allocation de ressources d'autres programmes. Cela exigera également un effort de coordination entre les initiatives sectorielles des différents ministères et au niveau local. Plus les cibles d'effort en matière de lutte contre la pauvreté, l'analphabétisme, la mortalité infantile deviennent petites, plus l'Etat a des difficultés à les atteindre. C'est là où la société civile devient un instrument indispensable au développement. L'INDH dans ce sens a fait œuvre utile en légitimant le travail entre l'Etat et la société civile, permettant aux énergies locales de bénéficier du cadre légal, des ressources financières, des expertises du gouvernement pour offrir des services aux femmes isolées, aux personnes âgées qui restent dans les douars, aux enfants qui veulent aller à l'école. Il y a au Maroc un mouvement de la société civile très vaste qui a permis un partenariat authentique qui s'est développé avec une appréciation mutuelle des contributions de chaque partie. Certains, une minorité, pensent que la société civile est un mal nécessaire mais temporaire. Ils découvriront rapidement que le gouvernement ne peut plus fonctionner sans la société civile et sans sa capacité de mobilisation.

Dans son discours à New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dévoilé une stratégie globale pour la santé maternelle et infantile, annonçant que plus de 40 milliards de dollars ont été promis par la communauté internationale pour la mise en œuvre de cette stratégie qui intéresse au plus haut point un pays comme le Maroc. Comment optimiser dans ce domaine sa coopération avec le PNUD?

Le Maroc bénéficie aujourd'hui d'un programme d'assistance dans le domaine de la santé soutenu par l'UE, la Banque mondiale, par des donateurs bilatéraux comme la France et l‘Espagne. L'aide extérieure est bienvenue mais 2 milliards de dollars pour le total de l'aide c'est peu de choses dans le budget annuel du Royaume. Le fonds des ressources vient du gouvernement mais pas seulement, il vient de la mobilisation de toutes les ressources, d'où l'importance de la coordination. Comment mettre en place un système d'assurance, la contribution du secteur privée, comment assurer une complémentarité entre le système de base et des systèmes plus spécialisés, pour la femme, pour les personnes âgées ? Il faut trouver des mécanismes qui ne dépendent plus des ressources des donateurs mais de mécanismes internes du Maroc moderne. Nous avons dans le cadre de la coopération entre le ministère de la Santé et l'Unicef un exemple réussi, celui de Dar El Oumouma qui, dupliquée dans les régions éloignées, pourrait aider à lutter contre la mortalité maternelle dans le monde rural.

Vous êtes depuis peu au Maroc, puisque vous avez été nommé par Ban Ki Moon le 5 mai dernier. Vous avez eu le temps d'observer le Maroc. Quelle est, selon vous, la résistance la plus forte qui empêche le développement et sur laquelle il faudrait travailler ?

Avant de répondre à votre question, je voudrais rendre crédit au Maroc qui a obtenu un développement rapide en l'absence de ce carburant qui alimente le changement. Le Maroc sans pétrole appuie son développement sur des ressources renouvelables nationales au long terme, sur la ressource humaine notamment. Maintenant je vous dirai que l'une des inerties que l'on retrouve un peu partout dans le monde c'est le comportement quotidien de chacun, quel que soit le niveau de développement du pays.
La caricature de ce comportement c'est jeter un papier dans la poubelle. Historiquement, ce n'était pas un problème, tous nos déchets étaient biodégradables. Dans une économie moderne, ces déchets ne le sont plus et il faut changer nos comportements pour que chacun prenne l'habitude de ramasser ses déchets, de les séparer pour en permettre le compostage. Tout le monde doit participer à cet effort. L'économie et les technologies changent rapidement, ce n'est pas le cas des mentalités. Au Maroc, tout le monde est dans une logique de changement rapide, on s'attend à ce que tout soit fait demain sans implication de chacun. Cela ne marche pas comme cela. Avec toutes les ressources humaines et financières mobilisables, il faut que chacun, par son effort personnel, contribue à faire évoluer les choses, d'où l'importance de l'éducation.

Le forum annoncé par le Souverain est prévu au mois de novembre à Agadir. Un mot sur ce forum ?

Le Maroc est aujourd'hui dans une position où il n'est plus seulement un bénéficiaire mais un acteur de développement pouvant contribuer au développement d'une région. Le forum sera l'occasion de faire bénéficier d'autres pays de son expérience et d'apprendre de leurs expériences. Cette capacité de dialogue international et en échange la perméabilité du Maroc à vouloir apprendre des autres est un gros atout.

Le prix d'honneur obtenu par le Maroc et annoncé au Souverain par le SG Ban Ki moon a été salué comme un encouragement dans la lutte menée par le Royaume contre la pauvreté urbaine. Dans ce domaine de restructuration de l'habitat social et de lutte contre les bidonvilles, les cibles deviendront de plus en plus difficiles à définir ?

C'est un bon message et un encouragement pour un problème qui ne trouvera pas de solutions miracle. En France pour l'éradication de l'habitat insalubre, il aura fallu une génération pour en venir à bout. Si on va trop vite on risque de tuer les structures sociales, la base économique et la cohésion qui fait que les villes sont le moteur du développement économique. Or la ville est le chaudron qui regroupe les ressources du pays. Là aussi, il faut admettre que le Maroc a obtenu des résultats rapides mais que les poches de bidonvilles qui demeurent dans certaines villes vont prendre plus de temps pour être résorbées, mais cette résorption lente est la plus durable qui alimentera le développement des villes. Je suis ravi que le Maroc ait reçu une validation internationale, il faut persévérer en acceptant que cela prendra du temps.

Vous venez d'engager la formulation de votre plan d'action des Nations unies 2012 -2016. Que peut attendre le Maroc de ce plan ?

Ce plan est un effort conjoint de toutes les agences du système des Nations unies pour revisiter les priorités nationales et nos avantages comparatifs. Nous avons fait une revue à mi-parcours des activités en cours pour en extraire pour les cinq prochaines années, les domaines de concentration des Nations unies au Maroc. C'est un dialogue que nous menons avec le gouvernement dans son ensemble, avec la société civile, les donateurs pour formuler d'ici la fin de l'année notre document. A ce stade, je ne peux pas préjuger des conclusions de ces efforts mais je peux confirmer que les Nations unies dans leur ensemble demeurent engagées pour soutenir le développement du Maroc. Reconnaissons-le, le Maroc est une de nos success story, nous nous réjouissons de pouvoir continuer à contribuer au développement du Maroc. Cela demande de notre part un effort d'adaptation pour suivre le Maroc en mouvement et nous nous réjouissons d'amener cet exercice à son terme.

Dans sa dernière chronique hebdomadaire, mon confrère Larbi Jaïdi résumait cette problématique par une question de fond : comment agir efficacement, collectivement et effectivement ?

Exactement. Nous, système des Nations unies, faisons face à une difficulté interne de coordination car les agences ont été créées pour répondre à un besoin particulier qui peut être identifié, ajusté, et nous sommes soutenus dans ce sens par le gouvernement qui lui-même fait face à cette difficulté pour ses activités.

Vous êtes là en tant que coordonnateur des agences du système des Nations unies ?

Oui, et nous sommes soutenus par le gouvernement qui engage des efforts importants dans ce sens. Nous disposons par exemple de données sur la contribution des donateurs au Maroc et à leur répartition grâce au travail du ministère des Finances qui a mis en place les bases de données d'un système géographique d'information qui va garder la trace de tous les projets en fonction de leurs secteurs d'activité et de la zone géographique. C'est un tableau de bord des projets soutenus par les donateurs et des projets nationaux. Cet effort d'efficacité conjugué à d'autres efforts nous permettra une plus grande pertinence de la coopération et de l'assistance des Nations unies et des donateurs.

Une coopération qui est relancée après moult incidents «diplomatiques»?

L'intérêt que l'on porte à cette coopération avec les Nations unies est révélateur et en même temps flatteur pour notre potentiel. En témoignent les différentes manifestations qui ont lieu en face de notre siège comme ce matin, celle des avocats demandant la libération d'Ould Salma. Le message est clair, légitime, nous serons le conduit de ce message auprès des Nations unies. C'est pour nous un vote de confiance dans la capacité des Nations unies à garder ces problèmes sur l'agenda de l'échiquier international. Comme je l'ai dit au début de cet entretien, le mérite du discours royal à New York a été de clore ce chapitre.
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Dar Al Oumouma signifie «la maison des mères»

La maison d'accouchement permet ainsi une maternité sans risque pour les femmes de la région, souvent domiciliées dans des villages reculés sans accès à un médecin. La ville de Tazarine est une commune rurale de la province de Zagora, dans la région Souss-Massa-Drâa, dans le sud du Maroc. Tazarine est le chef-lieu d'un secteur qui couvre six communes rurales dont la population totale s'élève à 43000 habitants. La maison a été créée en partenariat avec l'Unicef dans le cadre du Projet sur l'amélioration de l'accès aux soins obstétricaux en milieu rural du Programme de coopération Maroc-Unicef 2002-2006 (partenariat entre l'Unicef et le Comité espagnol). Elle a ouvert ses portes en février 2005, une des quatre premières du Maroc. Le bâtiment a été construit par l'Unicef. L'ONG espagnole El Monte a également contribué à l'équipement et l'installation de la maison. Elle est gérée par l'association Dar Al Oumouma, créée le 18 mars 2004, dont tous les membres sont bénévoles. Au cours de leur séjour à Dar Al Oumouma, les femmes reçoivent des cours de sensibilisation à l'hygiène de la mère et du bébé, à l'allaitement, aux maladies infantiles, aux principes de prévention, dispensés par les animatrices-santé. En cas de problème trop grave pour être traité au centre, elles peuvent être immédiatement emmenées aux hôpitaux de Ouarzazate ou Zagora, grâce à une des ambulances de Tazarine. La proximité de l'équipe médicale permet de réduire les délais d'intervention en cas de problème et d'apporter un support médicalisé ainsi qu'une formation à l'hygiène de base. En 2005, 85 femmes ont été accueillies et hébergées, 162 femmes en 2006, environ 200 en 2007 et 285 en 2009. Un quart d'entre elles a bénéficié d'une intervention médicale et/ou d'un transfert à Ouarzazate.
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