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Le progrès conjugué au féminin pluriel

Le Royaume célèbre le 8 mars, qui coïncide cette année avec le quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing.

Le progrès conjugué au féminin pluriel
Un tournant qualitatif important dans l'institutionnalisation de l'égalité entre les sexes.
A l'instar de plusieurs pays de par le monde, le Royaume célèbre, ce 8 mars, la Journée internationale de la femme qui coïncide cette année avec le quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing adoptés par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en 1995. La Journée a pour thème cette année «Droits égaux-opportunités égales : progrès pour tous». Au Maroc, il y a lieu de rappeler que la prise en compte de l'égalité entre les sexes et de l'intégration de la dimension genre dans les lois et politiques de développement constitue une préoccupation de plus en plus affirmée au Maroc puisqu'elle représente un enjeu lié à la bonne gouvernance, à la croissance économique et à l'édification d'une société démocratique. Les dix dernières années du règne de S.M le Roi Mohammed VI ont marqué un tournant qualitatif important dans l'institutionnalisation de l'égalité entre les sexes et l'intégration de la dimension genre dans les politiques publiques. Dans ce sens, de nouveaux programmes ont été lancés et de nouvelles politiques ont été mises en place.

Le caractère transversal de la question des rapports sociaux homme-femme étant reconnu, de nouveaux dispositifs ont été créés, des stratégies ciblées ont été formulées et mises en pratique et des points focaux genre ont été désignés dans différents départements ministériels. Pour célébrer cette journée, le HCP aura contribué à l'évaluation des progrès accomplis en matière de promotion des droits de la femme et d'égalité des sexes, en éditant un dépliant intitulé : « Femmes et hommes en chiffres 2010». Un document d'autant plus exhaustif qu'il renferme des données permettant d'appréhender la portée de certains écarts entre les hommes et les femmes dans divers domaines (démographie, éducation, emploi, niveau de vie, etc.).

C'est ainsi que, sur le plan démographique, les femmes représentaient en 2009 un peu plus de la moitié de la population marocaine (50,7%). Elles vivaient plus longtemps que les hommes (leur espérance de vie est de 74.2 ans contre 71.6 pour les hommes), se mariaient de plus en plus tardivement (26,4 ans contre 17,5 ans en 1962) et mettaient au monde moins d'enfants que par le passé (2,23 enfants par femme contre 7,2 en 1962). Il en ressort également qu'elles dirigeaient 19,3% des ménages contre 11,2% en 1960. Dans le domaine de l'éducation et de la formation, rappelle le HCP, le taux d'analphabétisme féminin a connu une baisse remarquable de 96% en 1960 à 50,8% en 2009, alors que l'écart par rapport à l'analphabétisme masculin reste encore élevé (près de 23 points). Le taux spécifique de scolarisation des filles de 6 à 11 ans est passé de 74,2% en 1999-2000 à 89,9% en 2008-2009, un taux légèrement inférieur à celui des garçons (93,3%). Le taux de féminisation des lauréats de l'enseignement supérieur universitaire est passé de 42,8% en 1999-2000 à 52,3% en 2007-2008. Ce taux est particulièrement élevé dans certaines filières telles que les sciences de l'éducation (77%), la médecine dentaire (73,3%) ou la médecine et pharmacie (63,6%). Au plan de l'activité économique, la participation réelle de la femme continue d'être insuffisante.

C'est ainsi qu'elle représente un actif sur quatre et un taux d'activité trois fois inférieur à celui des hommes (25,8% contre 75,3%). Les femmes actives sont plus exposées au chômage dans les villes. C'est ainsi que le taux de chômage des femmes enregistre, en milieu urbain, 19,8% contre 12,1% pour les hommes. L'activité des femmes est surtout agricole. Elles occupent dans ce secteur quatre emplois sur dix, trois emplois sur dix dans l'industrie et deux emplois sur dix dans les services. Dans le secteur informel non agricole, les femmes dirigent une unité de production sur dix et représentent 10,8% de l'emploi global de ce secteur. Sur le plan du niveau de vie, la dépense moyenne par an et par ménage est plus élevée chez les ménages dirigés par des hommes avec 60.389 DH contre 45.515 DH pour les ménages dirigés par les femmes. En revanche, du fait que la taille moyenne des ménages dirigés par les femmes est moins élevée, la dépense annuelle par personne est légèrement plus élevée chez ces derniers avec 11.801 DH contre 11.149 DH pour les premiers. Avec un taux de pauvreté de 7,4%, les ménages dirigés par des femmes souffrent moins de ce phénomène que ceux dirigés par des hommes (9,2%).

Il en est de même de la vulnérabilité dont le taux est de 16,4% pour les premiers contre 17,6% pour les seconds. Ceci étant signalé, nonobstant de telles avancées, l'accès équitable et égal des femmes et des hommes à la prise de décision économique et leur intégration dans la vie professionnelle ainsi que l'établissement des conditions nécessaires pour assurer une distribution plus juste des ressources sont autant de moyens qui augmentent sensiblement les opportunités d'amélioration de l'emploi et des revenus.

L'effet INDH

En termes de gouvernance, les femmes siègent aux comités locaux et contribuent à la prise de décision à hauteur de 10%. En termes d'incidence genre de l'INDH, près de 2 millions de femmes ont bénéficié de 18.000 projets depuis le lancement de l'initiative, dont on peut citer la construction ou aménagement de près de 313 foyers féminins, le lancement de plus de 2600 AGR ayant bénéficié à plus de 208 000 femmes surtout en milieu rural, la construction d'environ 533 Dar Talib et Taliba, où plus de 8 000 filles ont bénéficié de logement, alimentation et cours de soutien et le lancement de 1140 projets concernant la santé pour permettre un accès de proximité à environ 91.000 femmes.
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