Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Des personnalités œuvrent pour le bon voisinage

Des acteurs politiques, des entrepreneurs, des acteurs de la société civile ainsi que des intellectuels représentant le Maroc et l'Espagne se sont retrouvés à Casablanca avant hier, dans le cadre d'une rencontre de haut niveau.

Des personnalités œuvrent pour le bon voisinage
L'objectif a été de discuter des voies à emprunter pour consolider et encourager les relations entre les deux pays voisins. D'ailleurs, le thème autour duquel tous ces acteurs se sont prêtés au jeu de la franchise et de la critique constructive a été le « dialogue de voisinage dans un monde global», rencontre qualifiée, première du genre. En effet, c'est une première puisqu'elle ne relève pas d'actions officielles de la part de responsables en fonction, mais plutôt d'acteurs, qui ont certes du poids dans leurs pays respectifs, mais qui agissent à titre personnel. Ce qui a fait que ce débat a mis le point sur ce qui ne marche pas loin de toute complaisance et de la langue de bois.

Ce qui donne aussi de l'importance à cette rencontre, dont les organisateurs veulent en faire une tradition annuelle, c'est qu'elle est organisée par des entités qui sont connues par leur crédibilité. Il s'agit de la Fondation Tanja qui est une institution ayant pour objectif de favoriser le dialogue et le développement de projets communs entre le Maroc et l'Espagne et aussi le « Círculo de Economía » (le cercle économique) qui est une entité de référence en Espagne, fondée à Barcelone depuis 1958 considéré comme une institution prestigieuse dont les avis sont très pris en considération chez le voisin ibérique.

Lors de ce débat animé par une importante délégation espagnole qui a fait le déplacement au Maroc et des leaders d'opinion marocains ainsi que des responsables et des ministres, il n'a pas été question uniquement de politique. En effet, l'économie a été amplement à l'ordre du jour de cet évènement. Par ailleurs, l'une des principales organisatrices de cette rencontre, Rosa Cañadas, présidente de la Fondation Tanja a souligné l'importance d'un tel évènement pour rapprocher les deux pays voisins. « Je pense que le Maroc et l'Espagne ont un rôle très important à jouer dans l'espace de la Méditerranée. Si on ne met pas la main dans la main on ne pourra pas être des acteurs importants. Ceci devient plus primordial en période de crise, ce qui nous impose, plus que jamais, d'essayer de trouver des espaces communs pour une intégration économique… », a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse tenue jeudi dernier pour montrer l'importance de cet évènement et ses objectifs. Les objectifs de cette rencontre c'est justement de pouvoir développer les relations entre les deux pays au niveau économique et social. « Le but cherché ce n'est pas d'en faire une initiative ponctuelle.

Nous voulons qu'il y ait une continuité de sorte que ce soit tenu une fois au Maroc et une fois en Espagne. C'est un projet qu'on avait depuis un certain temps et qu'on voulait faire. Les derniers six mois ont été intenses pour qu'on puisse y arriver. L'objectif cherché c'est de mettre fin aux équivoques qui planent. Il s'agit de cette vision sur le Maroc de pays peu accueillant, cet équivoque sur les femmes et plein d'autres stéréotypes qu'on entend et qu'on perçoit en Espagne comme trop négatifs au sujet du Maroc… », avance-t-elle. Justement, intervenant dans le cadre d'un panel dédié à la question «comment favoriser le dialogue entre voisins, perceptions et équivoques », l'ancien ambassadeur du Maroc en Espagne et actuel président de la Commission consultative de la régionalisation (CCR), Omar Azziman, n'a pas été complaisant. De prime abord, après avoir rappelé tout l'amour qu'il a pour l'Espagne et les Espagnols, il a lancé en s'adressant aux participants : « les relations entre le Maroc et l'Espagne ont toujours été sous le signe du paradoxe. C'est un élément qui entrave le bon fonctionnement des relations entre les deux pays et fait prévaloir un climat pervers. L'image du Maroc en Espagne reste négative au moment où l'image de l'Espagne au Maroc évolue positivement », a-t-il affirmé lors d'un discours franc.

Il a quand même admis qu'il y a des fondations espagnoles qui œuvrent pour le dialogue entre les deux voisins, des intellectuels, des institutions qui aiment le Maroc au point de se spécialiser pour corriger les mauvaises perceptions qu'ont les Espagnols du Maroc. Or, « malgré cela, la perception et l'image du Maroc restent négatives. C'est vrai qu'elle ne l'est pas auprès du monde économique, auprès des dirigeants et chez des intellectuels et quelques journalistes… Cependant, cette image reste négative auprès des partis politiques nationalistes, auprès de l'homme de la rue, l'opinion publique et les leaders de l'opinion publique… Il y a toujours des réserves, des incompréhensions, des réticences, des amalgames et des idées préconçues… Il y a une profonde méconnaissance du Maroc. Alors que si on regarde les relations économiques de l'Espagne avec le Maroc, les relations politiques, le flux touristique… on croit que le Maroc est très bien connu en Espagne.

Mais ce n'est pas le cas », a-t-il expliqué en donnant des exemples de stéréotypes qui prévalent en Espagne au sujet du Maroc notamment dans la presse… Il a interpelé les Espagnols en disant qu'il est temps de corriger cette perception qui a ses raisons dans l'Histoire. «Mettons nous ensemble pour revisiter cette histoire qui hypothèque nos relations », a-t-il appelé.
Pour sa part, le conseiller de S.M. le Roi, André Azoulay, qui a été amplement remercié par la Fondation Tanja pour avoir facilité la tenue d'une telle rencontre, est allé dans le même sens en s'dressant tout particulièrement aux entrepreneurs des voisins ibériques. « Vous ne pouvez pas rester passifs devant ce tableau dissymétrique.

On n'est pas condamné à ce que cela continue », a-t-il dit. Mais avant de dire cela, il a mis en avant tous les secteurs d'activité sur le plan économique dans lesquels le Maroc et l'Espagne peuvent travailler ensemble et « devenir des leaders mondiaux et régionaux », a-t-il dit. Il a parlé des secteurs des services, de l'agroalimentaire et de l'énergie.

Les organisateurs

La première rencontre, «dialogue de voisinage dans un monde global» qui a eu lieu à Casablanca avant-hier, est le fruit d'un partenariat entre la Fondation Tanja et le Cercle Economique (Círculo de Economía) qui sont deux institutions espagnoles. La Fondation Tanja a été créée en 2007 avec pour objectif de favoriser le dialogue et le développement de projets communs entre le Maroc et l'Espagne. Son comité d'honneur est composé de personnalités espagnoles et marocaines comme Jordi Pujol, André Azoulay, Josep Borrell, Omar Azziman, Josep Piqué… Le Cercle Economique est lui une institution prestigieuse en Espagne fondée à Barcelone en 1958 dans le but de contribuer à la modernisation de l'Espagne et favoriser son rapprochement l'Europe. Cette institution compte actuellement quelque 1400 associés et des personnalités du monde de l'entreprise, de la politique et de l'économie.
Lisez nos e-Papers