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Se dissocier de tous les objectifs politiques

Les organismes humanitaires doivent avoir accès aux populations vulnérables «conformément aux principes humanitaires fondamentaux» et se «dissocier clairement de tous les objectifs politiques», a affirmé, jeudi à New York, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Mohamed Loulichki.

Se dissocier de tous les objectifs politiques
«L'accès des organismes humanitaires et à leur tête le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), à la population vulnérable qu'ils sont censés protéger et auxquelles ils doivent avoir accès, conformément aux principes humanitaires fondamentaux d'impartialité, de neutralité et d'indépendance, est au coeur de la mission humanitaire qui est leur raison d'être», a déclaré l'ambassadeur devant la session de fond du Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC).

Ces organismes sont appelés à se «dissocier clairement de tous les objectifs politiques, de se montrer transparent en ce qui concerne les programmes et les motivations de leur intervention, et de ne pas se laisser instrumentaliser, à des fins politiques, par une quelconque partie au conflit», a souligné M.Loulichki en se référant au rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par les organismes des Nations Unies.

+Prévention, préparation et renforcement des partenariats+ Le Maroc «souscrit pleinement à l'approche, selon laquelle, le système d'intervention humanitaire international doit continuer à gérer les événements ponctuels, tout en appréhendant les vulnérabilités structurelles dont la dynamique est lente telle que la sécheresse ou celles provoquées par les crises financières ou alimentaires», a dit le diplomate qui s'exprimait dans le cadre du débat de l'ECOSOC consacré à l' «assistance économique spéciale, l'aide humanitaire et le secours en cas de catastrophe».

Le déclenchement de l'intervention humanitaire sera, dans ces cas, «déterminé par une situation de rupture, dont l'évaluation reposera sur des indicateurs fiables et précis dans le cadre d'une optique de développement au sens large», a suggéré l'ambassadeur.
Ceci suppose, a-t-il poursuivi, «qu'on mette l'accent davantage sur la prévention, la préparation, l'analyse des vulnérabilités et qu'on renforce les partenariats entre les gouvernements, les acteurs de développement et les autres parties prenantes».

Dans ce contexte, une attention particulière devrait être, selon lui, accordée au «renforcement des capacités des pays en développement dans le domaine de la réduction des risques des désastres et les efforts de préparation aux catastrophes naturelles».

Il louera, à cet égard, les efforts déployés par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires en vue de renforcer les capacités des gouvernements, à la demande des pays concernés, pour faire faire face aux urgences humanitaires, en étroite collaboration avec les principaux mécanismes opérant dans ce domaine, notamment, l'Initiative pour le renforcement des capacités d'intervention en cas de catastrophe, le Groupe Consultatif international de la recherche et du sauvetage ainsi que les Missions de planification préalable du Système des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophes.

Il s'est, de même, félicité «des résultats enregistrés dans le cadre du principe du +Guichet unique+ qui permet d'assurer un contact direct et permanent entre les autorités locales, les intervenants humanitaires et les acteurs du développement». Pour l'ambassadeur, «l'importance, l'efficacité et l'impact de l'action humanitaire internationale demeurent tributaires des moyens tant humains que logistiques et financiers pouvant être mobilisés».

Cependant, tout en enregistrant une augmentation notable des contributions au titre de la procédure d'appel global qui ont atteint presque sept milliards de dollars en 2009, et l'accroissement des contributions de certains Etats, l'aide fournie demeure en deçà des besoins réels, a-t-il regretté.

«Au moment où des efforts tangibles sont fournis par l'ONU pour rationaliser les coûts et responsabiliser les intervenants, les Etats membres sont appelés à assurer un financement régulier, prévisible et suffisant de son action humanitaire afin de lui permettre de répondre aux besoins des populations vulnérables et contribuer à l'avènement d'un nouvel ordre humanitaire international plus solidaire et plus compatissant», a-t-il insisté. +Ampleur des besoins urgents+ Les chiffres alarmants des cinq milliards d'individus négativement affectés par la crise alimentaire et de 27 millions de déplacés à l'intérieur de leurs propres pays, illustrent, selon lui, l'ampleur des besoins urgents que la communauté internationale est appelée à satisfaire pour venir en aide aux populations sinistrées. La conjugaison des conflits armés, des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et financières, crée une situation qui «interpelle notre conscience collective et met à l'épreuve notre devoir de solidarité et notre humanité», a fait observer le diplomate.

D'autres questions…

Le diplomatate marocain a tenu à rappeler que le tremblement de terre qui a frappé Haïti, il y a 6 mois a causé un dommage économique évalué à 120 pc du produit intérieur brut de 2009 de ce pays, soulignant que si «la réponse de la Communauté internationale à commencer par celle du Royaume du Maroc, a été prompte et massive, beaucoup reste à faire pour le retour de la population de ce pays meurtri à une vie normale». Il s'est dans ce sens dit convaincu que «les enseignements qui seront tirés par le système des Nations Unies et par les autres intervenants, de cette douloureuse expérience, ne manqueront pas d'améliorer le dispositif de réponse opérationnelle» de la Communauté internationale aux catastrophes naturelles. Abordant la question de l'insécurité qui menace le personnel humanitaire, il a fait part de son indignation devant les «obstacles dressés» devant sa mission.
«C'est le lieu pour ma délégation de dénoncer et condamner les actes d'agression dirigés contre le personnel humanitaire et les obstacles dressés devant leur mission», a-t-il dit, faisant part de son espoir de voir l'étude du Bureau de coordination de l'assistance humanitaire qui sera publiée à la fin de 2010, comporter «des arrangements et des mesures efficaces susceptibles de préserver la capacité des organisations humanitaires à agir efficacement, dans le respect des principes fondamentaux de l'action humanitaire».
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