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Abbas avertit Israël

Le président palestinien Mahmoud Abbas a de nouveau fait porter dimanche à Israël l'entière responsabilité de l'échec des négociations de paix s'il reprenait la colonisation en Cisjordanie occupée et dans la partie orientale d'Al-Qods.

Abbas avertit Israël
La reprise d'un dialogue direct entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas succède à plusieurs mois de négociations indirectes infructueuses.
"Je dois vous dire aujourd'hui, en toute clarté et franchise, ce dont nous avons informé toutes les parties, y compris le parrain américain des négociations avant d'accepter d'y participer, que le gouvernement d'Israël assumera l'entière responsabilité du risque d'échec et d'effondrement des négociations si les activités de colonisation continuent dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés en 1967", a-t-il déclaré. M. Abbas s'exprimait dans une allocution diffusée par la télévision officielle palestinienne, à quelques jours de la reprise le 2 septembre à Washington des négociations directes avec Israël, interrompues depuis 20 mois.
"En ces moments décisifs de l'histoire de la région, nous espérons trouver en Israël un partenaire capable de prendre des décisions responsables et existentielles sur la voie de la fin de l'occupation et la garantie d'une sécurité véritable pour les peuples israélien et palestinien", a-t-il ajouté. "Nous reconnaissons le besoin de sécurité d'Israël et de notre peuple, mais celle-ci ne doit pas rester un simple prétexte pour justifier les activités de colonisation et l'accaparement de terre et des droits des autres", a souligné M. Abbas. "Notre position sur la colonisation et son illégalité n'a pas changé", a-t-il souligné.

M. Abbas a dit que l'Autorité palestinienne avait accepté l'invitation à Washington lancée par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton sur la base du communiqué publié simultanément par le Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU). Ce texte affirme selon lui "la nécessité de mettre fin à l'occupation qui dure depuis 1967, la non-reconnaissance de l'annexion de la partie Est d'Al-Qods ou de toute mesure visant à modifier le caractère de la ville, la nécessité d'établir un Etat palestinien indépendant et viable, et le refus de la colonisation, y compris ce que l'on appelle la croissance naturelle" dans les colonies.

"Nous nous rendons à ces négociations armés de ces positions et engagements et nous n'en dévierons pas. Nous allons mettre toutes les parties sans exception devant leur responsabilité de s'y conformer et de les appliquer, si elles veulent vraiment parvenir à une paix viable et solide", a-t-il dit. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu envisage de prolonger le moratoire partiel de la construction en Cisjordanie qui s'achève le 26 septembre dans les implantations isolées, mais pas dans les grands blocs qu'Israël compte annexer, selon les médias israéliens. Sous intense pression américaine pour reprendre les négociations directes, l'Autorité palestinienne a renoncé à son exigence de garanties, en particulier sur la colonisation dans la partie orientale de la Ville Sainte et en Cisjordanie, qui compromet selon elle la viabilité du futur Etat palestinien, mais a averti que la non-reconduction du moratoire scellerait le sort des pourparlers.

Pour que l'administration Obama parvienne à relancer cette semaine à Washington le processus de paix israélo-palestinien, il faudra qu'elle se tienne prête à intervenir pour proposer des compromis dans les discussions directes entre Israël et Palestiniens, d'après les analystes. L'envoyé spécial de Barack Obama au Proche-Orient, George Mitchell avait assuré que les Etats-Unis seraient «des partenaires actifs». Il avait promis que Washington ferait «des propositions de conciliation» si les discussions venaient à bloquer. De fait, pour Daniel Kurtzer, ancien ambassadeur américain en Israël et en Egypte aujourd'hui professeur à Princeton, le degré d'intervention de l'administration Obama sera «le seul et le plus important indicateur du sérieux de cette nouvelle série de négociations».

La reprise d'un dialogue direct entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas succède à plusieurs mois de négociations indirectes infructueuses. Menées par George Mitchell, ces discussions indirectes ont montré, selon les experts interrogés par l'AFP, que les Etats-Unis ont tardé à réagir et se sont montrés réticents à émettre leurs propres idées pour sortir de l'impasse. «Nous savons par expérience que si nous laissons les deux parties toutes seules, il n'y a aucun moyen qu'ils surmontent leurs divergences», assure M. Kurtzer à l'AFP.

George Mitchell va devoir se montrer un «habile diplomate» pour contourner les réticences de M. Netanyahu à renouveler le moratoire et les menaces de M.
Abbas de quitter la table des négociations si la colonisation reprend, explique à l'AFP Robert Danin du Council of Foreign relations, un think tank à Washington. «Il est très difficile de concilier ces deux perspectives mais ce n'est pas impossible», a-t-il évalué. Dans le même temps MM. Abbas et Netanyahu vont devoir accepter «une solution imparfaite» pour que les négociations se poursuivent. Si George Mitchell et son équipe, soutenu par le président Obama et sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton, présentent des propositions détaillées de compromis lorsque les discussions achoppent, ces négociations pourraient constituer «un degré d'engagement supplémentaire et sans précédent» pour les Etats-Unis, a ajouté M. Danin.

Union pour la Méditerranée

Le président Nicolas Sarkozy s'entretiendra lundi à Paris avec son homologue égyptien Hosni Moubarak de la situation au Proche-Orient avant les négociations de Washington et de l'Union pour la Méditerranée (UPM), a indiqué dimanche la présidence française. Le journal officiel égyptien Al-Ahram avait annoncé vendredi la rencontre entre les deux chefs d'Etat.
Elle aura lieu à 12h30 (10h30 GMT), précise dans un communiqué le palais présidentiel de l'Elysée.
Les deux chefs d'Etat aborderont notamment la situation au Proche-Orient à la veille des rencontres de Washington cette semaine, qui marqueront la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens. Ils évoqueront également l'Union pour la Méditerranée, dans la perspective du sommet de novembre prochain à Barcelone, et le rôle de l'UPM dans le cadre des efforts de relance du processus de paix, indique encore la présidence.
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