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Promesses tenues grâce à la qualité des intervenants

L'atelier a discuté de l'articulation théorique et opérationnelle entre le développement humain, incluant le combat contre la pauvreté, et la lutte contre les inégalités sociales à travers des instruments de redistribution socialement équitables et économiquement productifs.

Promesses tenues grâce à la qualité des intervenants
Réunissant plus de 1700 personnalités nationales et internationales de grande envergure, organisations internationales, milieux scientifiques, mouvement associatif international, Fonds internationaux, associations, agences et fédérations internationales, la séance plénière scientifique du premier Forum international du développement humain, tenue sous la Haute présidence de S.M. le Roi Mohammed VI, dans la matinée du 1er novembre à Agadir, a tenu toutes ses promesses par la qualité des intervenants qui se sont succédé, pour expliquer la philosophie du développement humain et de la redistribution des richesses. L'atelier a discuté ainsi de l'articulation théorique et opérationnelle entre le développement humain, incluant le combat contre la pauvreté, et la lutte contre les inégalités sociales à travers des instruments de redistribution socialement équitables et économiquement productifs. Il a abordé, notamment à la lumière des expériences étrangères et dans une perspective de politiques publiques intégrées, les questions de l'équité du système socio-fiscal, l'efficacité des logiques de transferts monétaires directs conditionnés et les moyens de lutter contre les inégalités en termes de capacités et d'accès…

Présidée par Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib, cette séance a été marquée par les interventions de Dominique Strauss-Khan, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, Shamshad Akhtar, vice-président, Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale (BM), et Cheikh Ahmed Mohamed Ali, président de la Banque islamique de développement (BID). Selon le dernier rapport annuel de la BM, le Maroc lutte contre la pauvreté avec une approche orientée vers le développement humain. Dominique Strauss-Khan qui s'est réjoui de sa présence au Maroc, son «deuxième pays» après la France, a lancé un véritable plaidoyer en faveur d'une nouvelle mondialisation pour un monde nouveau, basé sur le développement humain et qui mettra fin aux inégalités sociales.

Pour lui, le monde a passé sans grand dégât les conséquences de la crise économique et financière. Cependant, «la reprise est fragile et inégale, et elle est fragile parce qu'elle est inégale. En Asie et en Amérique latine, la situation est plutôt bonne. Même en Afrique, où la plupart des pays d'Afrique subsaharienne ont retrouvé la croissance bien plus vite que par le passé », a-t-il assuré. Par la suite, le DG du FMI a procédé à l'analyse de l'effet positif que peut avoir toute politique de développement humain sur le processus de redistribution des richesses. L'exemple du Maroc est, pour lui, très éloquent grâce à la mise en place de l'INDH.
En effet, S.M. le Roi Mohammed VI a annoncé, en mai 2005 à Fnideq, le lancement d'une nouvelle approche destinée à réduire la pauvreté et à mettre fin à l'exclusion sociale dans les zones rurales et urbaines en s'appuyant sur la demande de la population et la proximité. L'initiative a donné lieu à la mise en place de plus de 700 comités régionaux, provinciaux et locaux de développement humain, composés à parts égales de représentants de la société civile, des gouvernements locaux et des ministères.

Les 11.000 membres des comités décident quels sont les projets qui répondent le mieux aux besoins de la population, notamment des personnes les plus pauvres et vulnérables. Dans son bulletin d'information destiné au pays de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, et sous l'intitulé «Le Maroc lutte contre la pauvreté avec une approche orientée vers le développement humain», la BM a souligné que depuis son lancement, l'INDH (Initiative nationale du développement humain) a financé plus de 20.000 sous-projets et touché plus de 4,6 millions de bénéficiaires, dans 264 quartiers urbains et 403 communes rurales. Tous les projets ont concerné des secteurs vitaux, comme les infrastructures, la promotion des compétences et des activités génératrices de revenus. Lancée il y a cinq ans, l'INDH est dotée d'un budget de 10 milliards de dollars, dont 100 millions provenant de la Banque mondiale. Le bulletin de la BM a, dans ce cadre, précisé que cette initiative vise à offrir aux démunis des soins de santé, un soutien psychologique, une éducation et une formation professionnelle adaptées, ainsi qu'à favoriser leur réinsertion dans la société.

La BID a, de son côté, fait un don de 1 million de dollars pour financer les projets de développement engagés par l'INDH, en 2009. Ce don a essentiellement été utilisé pour promouvoir les activités génératrices de revenus par l'achat de matériel et pour le financement de services de consulting. La BID, institution financière de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), qui regroupe 56 pays, a pour objectif le développement économique et social des Etats et des communautés islamiques dans le monde.

A noter que les travaux du Forum se sont poursuivis dans l'après-midi au cours desquels une deuxième thématique, modérée par Mustapha Bakkoury, président du directoire de MASEN et animée entre autres par Louis Solari, ancien Premier ministre du Pérou. Cette session s'est penchée sur la relation de causes à effets entre les programmes de développement humain et la préservation de l'environnement dans le cadre de politiques de développement durable. Quant à la troisième séance, elle a été présidée par Mohamed Berrada, ancien argentier du Royaume, avec l'intervention de Fadela Amara, secrétaire d'Etat française chargée de la politique de la ville, et de Yaya Hamidou Amara, ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation du Cameroun. Les participants y ont débattu des rôles que peuvent jouer les régions dans la lutte contre la pauvreté et la précarité.

A signaler que la deuxième journée des travaux de ce Forum sera consacrée à cinq panels d'analyse et de discussion autour de problématiques de développement humain.
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QUESTIONS À : Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al Maghrib.

«Notre pays sera au rendez-vous à l'horizon 2015 pour la réalisation
des engagements pris dans le cadre des OMD »

Quelle est votre contribution dans les discussions entamées dans le cadre de la séance plénière scientifique ?

Le Forum international sur le développement humain intervient à l'occasion du 5e anniversaire de l'INDH. D'éminentes personnalités participent à cette grande manifestation. J'ai l'honneur de présider la première séance consacrée à la distribution équitable des richesses. Cette séance connaît la participation de plusieurs intervenants dont Dominique Strauss-Khan, directeur général du Fonds monétaire international, Shamshad Akhtar, vice-président, Moyen-Orient et Afrique du Nord de la BM, Cheikh Ahmed Mohamed Ali, président de la BID, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances et moi-même. Nous essayons de dégager quelles voies et quels moyens, le Maroc pourra contribuer à travers son expérience dans le domaine du développement humain à améliorer cette distribution des richesses. Nous rappelons bien évidemment tout ce qui a été fait dans le cadre de l'INDH.

Justement, quel bilan faites-vous de la première phase 2005-2010 ?

Le bilan est très positif si on le compare par le nombre de projets réalisés qui s'élève à 22.000. Ces derniers projets ont été initiés au profit de 5 millions de bénéficiaires directs, dans les domaines les plus divers de l'accès aux infrastructures de base, des équipements collectifs, de l'amélioration des conditions et du cadre de vie, du renforcement des capacités, de la formation professionnelle et de l'apprentissage, de l'aide à la création d'activités génératrices de revenus de la gouvernance…. Plus de 360 Communes rurales ont été identifiées pour bénéficier du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural, ainsi que 264 quartiers au niveau des 30 villes éligibles. C'est aussi un budget de 10 milliards de dirhams qui a été mis en œuvre.

Cette initiative a touché tous les quartiers urbains pauvres et les communes rurales les plus démunies. Le projet est donc très innovant puisqu'il a fait participer les populations elles-mêmes à la définition de leurs priorités. Sur le plan de la gouvernance, celle-ci a été celle de la proximité et les résultats ont été soumis à une évaluation et un audit. A côté de cela, d'autres actions ont été menées sur les plans de la lutte contre l'analphabétisme, la scolarisation des enfants de 5 à 11 ans, de la santé… Tout cela fait du Maroc le pays qui sera au rendez-vous à l'horizon 2015 pour la réalisation des engagements pris dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.
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