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564 infractions enregistrées depuis le début Ramadan

Huit tonnes de viandes rouges et neuf tonnes de volailles avariées ont été saisies.

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Du début du mois de Ramadan, le 12 août, à mardi dernier, 564 infractions ont été relevées en matière de prix et de pratiques restrictives de la concurrence par les agents de contrôle. C'est ce qui ressort du rapport de la commission interministérielle chargée du suivi de l'approvisionnement et du contrôle de la qualité et des prix, qui s'est réunie avant hier. Par branche d'activité, 559 infractions ont été enregistrées dans le commerce des produits agroalimentaires, tandis que cinq seulement ont concerné les services. Par nature d'infraction, c'est encore une fois l'affichage des prix qui fait défaut avec 515 PV et 38 pour la facturation. L'on remarque que les mises en demeure saisonnières des contrôleurs des différents départements n'ont pas eu raison de cette pratique qui fausse les règles du marché. Un client distrait ou novice devient ainsi une proie facile de cette entente tacite entre commerçants.

Selon Hassan Bousselmame, directeur de la concurrence et des prix au ministère des Affaires économiques et générales, durant la même période, 1567 visites de contrôles ont été opérées. Ce ne sont pas moins de 1485 visites qui ont concerné les points de vente, 416 dans les restaurants collectifs et 60 dans les unités de production. Ces opérations ont révélé l'existence de 685 kg de produits périmés, 8250 kg de viandes rouges, 13 tonnes de poissons, 9 tonnes de viandes blanches, 583 kg de charcuteries et 3.000 plats préparés impropres à la consommation. La saisie a concerné, également, 21.000 bouteilles d'huile d'olive et 2400 kg de lait et produits laitiers avariés, indique-t-on. S'agissant du contrôle de la qualité de certains produits aux postes frontières, il a concerné 80.000 tonnes dont 11.500 tonnes de dattes, 27.000 tonnes de beurres, 1.600 tonnes de miel et 3010 tonnes de concentrés de tomates.

Par ailleurs et comme ce fut le cas pour les ramadans précédents, le bilan des services extérieurs des départements concernés fait état d'un bon approvisionnement du marché en produits de large consommation. Plus encore, il s'est avéré que l'offre dépasse la demande. Chose qui explique les prix bas de certains ingrédients qui en pareille période connaissent une flambée. C'est le cas de la tomate ronde dont le prix moyen au détail a été de 1,80 DH. L'oignon coûte 3,60 DH à Casablanca et 4 DH à Errachidia, tandis que la pomme de terre se vend à 4,50 à Casablanca et 6,10 DH à Rabat.

Quant aux viandes rouges et bien qu'il y ait eu rumeur sur la hausse de leurs prix en début du mois du jeûne, ces derniers ont varié de 70 à 75 DH le kilo pour le bovin et entre 60 à 65 DH pour l'agneau. Par contre, fait marquant, le caprin a gagné en valeur avec une moyenne de prix à la vente au détail de 65DH. Les spécialistes l'expliquent par ses vertus avérées, principalement pour les diabétiques. Ces rumeurs qui enflent juste avant le mois sacré sont entretenues par le lobby de l'abattage clandestin, explique-t-on.

Contrairement à ce qu'on aurait pensé, c'est ce même lobby qui est responsable de l'affolement des prix. En infiltrant les négociations de prix au sein des abattoirs, il fait circuler un prix qui finalement oblige les professionnels de s'y aligner même s'ils auraient voulu vendre moins cher. Enfin, si toutes les bêtes destinées à l'abattage entrent aux abattoirs, le prix serait plus accessible au consommateur puisque l'offre sera alors abondante. C'est un peu le même stratagème suivi par les vendeurs clandestins de fruits et légumes qui préfèrent spéculer au lieu de passer par le marché de gros.

Justement, en imposant aux commerçants de fruits et légumes d'avoir la facture du marché de gros, la commission interministérielle comptait récupérer les 40% de la production écoulée dans l'informel. Quant au poulet dont le prix a grimpé suite aux fortes chaleurs qui ont causé des pertes considérables pour les aviculteurs, la moyenne aujourd'hui est de 18 DH le kilo.
Il est également lieu de réitérer que le rush des citoyens sur certains produits très consommés au mois de ramadan est une des raisons de la flambée des prix et la spéculation. Difficile de changer un tel comportement du moment où toute opération de sensibilisation se heurterait aux us et coutumes qui meublent depuis toujours le mois de ramadan.

Le non affichage des prix contribue, également, au surenchérissement des prix. En 2008 où le contrôle s'est particulièrement durci, 4000 infractions concernant le non affichage des prix ont été enregistrées. Toutefois, cela n'a pas été suffisant pour convaincre les commerçants à suivre la bonne voie et rendre visible leurs prix.
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