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Un formidable challenge

Rabat, cet «écrin de verdure», cette «cité jardin» qui a su préserver son patrimoine naturel et culturel est à l'honneur. Au même titre que Washington DC, New York, Buenos Aires, Tokyo ou Calcutta, Rabat, placée sous les feux des projecteurs, a été choisie pour lancer les festivités du 40ème anniversaire de la Journée de la Terre.

Un formidable challenge
A travers sa capitale, «c'est tout le Maroc qui a été sélectionné pour ses efforts en faveur de l'environnement pour accueillir le 40ème anniversaire de la Journée de la Terre, événement international fêté dans plus de 181 pays à travers le monde et qui marque l'engagement des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens en faveur de la protection de l'environnement». Autre événement passé quelque peu inaperçu : Rabat a été choisie comme ambassadrice de la campagne mondiale urbaine d'ONU- Habitat pour les villes durables.

Pour promouvoir un urbanisme durable, ONU- Habitat a en effet lancé au récent forum mondial urbain qui s'est tenu à Rio de Janeirio « L'initiative des 100 villes » qui fait partie de la campagne mondiale pour des villes meilleures. Cette initiative a retenu 25 premières villes parmi lesquelles Rabat pour tester une nouvelle approche décentralisée et des nouvelles pratiques en matière de développement urbain : dépollution du littoral et du fleuve, transport en commun propre, parc Technopolis, parc industriel Ain Jouhra...

Au-delà de ces honneurs, de ces mises en perspective de la capitale, de la mobilisation autour de ces événements et du lancement de centaines d'actions vertes, d'expositions, de tables rondes, que retenir de ce déploiement vert ? Que ce sont là des opportunités qui agissent comme un moteur, un levier, qui forcent la sensibilisation et l'émulation, qui invitent la ville à se réinventer, à se développer, à mieux gérer ses innombrables tensions sociales et économiques, à se mettre en réseau et bien sûr à introduire la question de l'environnement dans l'agenda de Rabat qui lance prochainement son plan communal de développement. Avec in fine l'objectif de faire de la capitale une ville à échelle humaine où il fait bon de vivre, éco- compatible, ouverte et compétitive qui puisse accueillir des sièges de décision, d'institutions internationales, des instituts et centres de recherche. Une capitale qui tout en préservant son riche patrimoine culturel et naturel s'ouvre au monde par les technologies et les transports, la recherche...

C'est là un challenge, en ce sens aussi où des événements comme la journée de la terre sont considérés comme des outils de la démocratie populaire qui rappellent l'importance de la démarche participative et de la gouvernance dans les stratégies de villes qui doivent être partagées par les décideurs mais aussi par les ONG. C'est le sens du « jouer collectif » évoqué par le maire de Lyon, Gérard Colomb, qui lors de la signature de convention et de jumelage avec la ville de Rabat me confiait l'importance du travail en synergie et en partenariat. « Les villes, dit-il dans un entretien à la revue Futuribles, sont au cœur des enjeux de développement durable parce qu'elles concentrent plus que la moitié de la population mondiale, la majorité des activités économiques et des flux de transports et qu'elles sont à l'origine de l'aggravation de la pollution. Mais si les villes, dit-il, sont une des sources de problèmes, elles disposent aussi des leviers à leurs résolution.

Mais pour cela elles doivent « jouer collectif », à travers des groupes de gouvernance, économie, transports et par la participation de la population civile, Agenda 21 à la définition des cadres réglementaires et des programmes d'action. Soutenir l'innovation dans tous les secteurs de l'habitat durable, des transports, des technologies vertes, de l'insertion, se montrer solidaires, devenir des espaces d'expérimentation pour que puissent se diffuser les bonnes pratiques »…
En s'engageant dans cette voie, le Maroc, avec son statut avancé, pourra prétendre aux bénéfices de certains programmes européens, comme le programme Urban ou aux subventions du fonds Jessica, initiative commune de la commission et de la BEI ...Le Maroc pourrait alors envisager d'adhérer à la Charte d'Alborg ou à la Charte de Leipzig.

Les engagements d'Alborg qui portent sur la gouvernance, la gestion locale vers la durabilité, les biens naturels communs, la consommation responsable, la planification; la mobilité améliorée, la santé, l'économie locale vivante et durable, l'équité sociale et justice et du local au global sont autant de leviers qui s'ils fonctionnent permettront au Maroc de s'insérer dans une politique urbaine communautaire. Le plus grand chantier porte sur « un fondamental » la cohésion sociale qui donne à tous un droit à la ville et qui donne tout son sens au « vivre ensemble ». Le chemin à parcourir dans ce sens est encore long, très long…
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