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Une perte sèche de 15% en 2020

Sous l'effet de la récurrence des sécheresses et la tendance à la réduction des précipitations, les ressources en eau aussi bien superficielles que souterraines devraient connaître une baisse estimée entre 10 et 15 % environ à l'horizon 2020.

Une perte sèche de 15% en 2020
Le volume de ces ressources continuerait de baisser, notamment dans les régions du Centre et du Sud qui sont à la limite du stress hydrique.
Selon le HCP, le volume de ces ressources continuerait de baisser, notamment dans les régions du Centre et du Sud qui sont à la limite du stress hydrique.
Il en résulterait une forte réduction des fournitures d'eau aux périmètres irrigués et une remise en cause du rythme actuel de création et d'équipement de nouveaux périmètres. L'extension de l'aridification et la récurrence des sécheresses vont accentuer la détérioration continue de l'offre d'eau. «Ces menaces placent déjà le Maroc parmi les pays menacés par le stress hydrique. Les disponibilités en eau renouvelable par habitant et par an ne dépasseraient guère 680 m3 à l'horizon 2020», estime le HCP.

La croissance des besoins agricoles, urbains, touristiques et industriels, conjuguée aux impacts des changements climatiques, se traduirait par un déficit en eau estimé à près de 5 milliards de m³ à l'horizon 2030. Ce déficit pénalise l'ensemble de l'économie, ses répercussions sont importantes sur l'accès de la population, surtout rurale, à une eau salubre de qualité, ce qui pourrait avoir des impacts sur l'état de santé des citoyens ainsi que sur la scolarisation des enfants ruraux appelés à assurer la corvée de l'eau.

En effet, dans les zones arides et semi-arides du pays, les changements climatiques vont affecter la quantité et la qualité de l'eau, ce qui aura un impact sur l'alimentation et la santé humaine. Ces effets toucheront de plus en plus de communautés, surtout rurales, tout l'écosystème, ses équilibres et sa durabilité. Parallèlement, la dégradation des cultures, des parcours et des sols conduirait à un fort accroissement du taux d'envasement des retenues des barrages, qui pourrait dans de nombreux bassins versants dépasser 1% par an du volume de la retenue du barrage.

Les pertes annuelles en capacité des retenues des barrages sont estimées à 75 millions de m³, soit l'équivalent de la capacité d'un grand barrage ou de la quantité nécessaire pour l'irrigation de 10.000 ha. Les pertes par érosion éolienne et par salinisation sont aussi très élevées. Elles sont évaluées actuellement à 500.000 ha.
Par ailleurs, le Maroc a connu plusieurs inondations sous forme de crues éclaires ou massives qui ont provoqué des pertes en vies humaines et des dégâts économiques importants.

Cette dernière décennie, le phénomène de crues s'est accentué (Ourika en 1995, Tétouan en 2000, Mohammedia en 2002, Merzouga en 2006, Tanger, Nador, Al Hoceima, Fnideq en 2008, Errachidia et Rabat en 2009, les régions d'El Gharb et du Souss en 2010). Les dégâts matériels ont atteint 200 millions de dollars en 2002 suite aux inondations qu'ont connues les villes de Mohammedia et Settat et 9 millions de dollars suite à celles d'Ourika en 1995. Pour l'agriculture, la sécheresse représente depuis une trentaine d'années une donnée structurelle se traduisant par la précarité des exploitations essentiellement basées sur la céréaliculture. Ces exploitations sont de type vivrier (moins de 5 ha) représentant 71% des exploitations nationales. Les cultures pluviales seront particulièrement affectées par les changements climatiques.

En effet, la production céréalière peut vaciller de 100 millions de quintaux pour une bonne pluviosité (1995-1996) à 18 millions de quintaux pour une année sèche (1994-1995) et les rendements de 17qx/ha à 4 qx/ha. Ce secteur est également affecté par d'autres risques climatiques, géographiquement limités certes, mais dont les incidences économiques sont importantes. La grêle (les dégâts peuvent atteindre environ 200 MDH), gel (campagne 2004-2005 où la superficie touchée a été de près de 200 mille hectares dont environ 50 mille hectares totalement perdus). Dans le futur, les pertes de rendement des céréales risquent de causer l'exode de près de 6 millions d'habitants. Les scénarios du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estiment ces pertes à 50%.

De même, la population riveraine de l'espace forestier verrait son niveau de vie se détériorer du fait de la dégradation de l'espace forestier qui participe, souligne le HCP, à hauteur de 30% au bilan énergétique national, de 17% aux besoins alimentaires du cheptel et génère directement environ 15.000 emplois par an. Cet espace connaît une régression de plus de 31.000 ha par an, perte devant s'accentuer davantage en raison de l'accroissement des épidémies parasitaires, des incendies, de la pression sur les parcours, du défrichement et des prélèvements effectués pour le bois de feu.
Particulièrement, 8,3 millions ha de parcours concentrés dans la zone de l'Oriental, l'arganeraie et les zones sahariennes et présahariennes, sont fortement dégradés.

Le plan d'action 2010-2030

Un fonds national de lutte contre les effets des catastrophes naturelles a été institué en 2009 pour contribuer au financement des actions de secours et d'assistance des sinistrés et la réparation des infrastructures endommagées. Pour le renforcement des infrastructures hydrauliques, le plan d'action 2010-2030 vise la réalisation de 59 grands barrages et d'un millier de petits et moyens barrages. Ce programme sera renforcé par le développement d'usines de dessalement de l'eau de mer utilisant l'énergie solaire ou éolienne et permettant de mobiliser 400 millions de m³ par an. Dans le même cadre, il est prévu également la réutilisation des eaux usées qui présentent un potentiel de 300 millions de m³ par an à l'horizon 2030. Pour remédier aux situations de déficits de certains bassins hydrauliques, il est envisagé le transfert d'eau Nord-Sud pour le soutien du développement socio-économique des bassins de Bouregreg, Oum Er Rbia et du Tensift (1re phase : 400 millions de m³/an à partir du Sebou, 2e phase : 400 millions de m³/an à partir du Loukkos-Laou sur la période 2011-2030).
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