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Le Maroc prône la coopération régionale

Pour commencer, des experts marocains ont appelé à l'accroissement des échanges dans ce secteur au niveau maghrébin.

Le Maroc prône la coopération régionale
Face à la menace des crises alimentaires, les pays arabes, dont ceux du Maghreb, sont acculés à activer la solution incontournable de la coopération régionale.
C'est l'un des messages forts que des experts marocains ont exprimé lors d'un colloque sur la sécurité alimentaire dans le monde arabe, qui s'est tenu cette semaine à Amman.
Pour étayer leurs propos, les participants marocains ont rappelé à ce sujet la crise alimentaire mondiale de 2007 qui a malmené les pays de la région et s'est traduite par une prise de conscience de l'importance de la réalisation de la sécurité alimentaire.

Ce qui nécessite une action arabe collective dans un monde de plus en plus globalisé, ont souligné Abdeslam Eddebbarh, secrétaire général de l'Association des ingénieurs agronomes marocains (AIAM), et Larbi Firdaoussi, membre du bureau de l'association.
Pour commencer, ces experts ont appelé à l'accroissement des échanges dans ce secteur au niveau maghrébin.
Pour ce faire, insistent-ils, il faudra dépasser les entraves à la coopération entre ces pays dans ce domaine pour pouvoir faire face au défi de la globalisation.
Par ailleurs, il est à rappeler que la crise alimentaire mondiale de 2007 a remis au devant de la scène la question de la sécurité alimentaire dans les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Les institutions internationales intéressées par la question alimentaire n'en finissent pas d'émettre des mises en garde contre le laxisme à ce sujet.
En fait, la Banque mondiale, en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (IFAD), ont publié il y a quelques mois une nouvelle étude intitulée "Renforcer la sécurité alimentaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord".
Ce nouveau travail a focalisé, entre autres, sur le problème de la rareté de l'eau.

Selon cette étude, l'utilisation croissante de l'eau, combinée à l'accroissement de la population, a contribué à la raréfaction de la ressource hydrique dans les pays arabes, dont le Maroc. Le constat est alarmant, d'après les auteurs de l'étude.
Des années 50 à aujourd'hui, les ressources renouvelables en eau par habitant ont diminué d'environ 75%. Et ce n'est pas fini. En effet, ajoutent-ils, ces ressources devraient diminuer de 40% de plus par rapport aux niveaux actuels d'ici 2050, sous l'effet des changements climatiques.

Pour y faire face, ils recommandent aux pays concernés d'adopter des approches différentes pour aborder la rareté d'eau quant à leur accès à l'irrigation.
Ces experts ont donné l'exemple des pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie et Tunisie), où la proportion de terres irriguées varie de 7 à 18 % du total des terres cultivées.
Ils relèvent un constat contradictoire. En fait, expliquent-ils, malgré la prédominance du climat sec, de nombreux pays arabes dépendent principalement des cultures alimentées par les eaux pluviales. Que ce soit au Maroc, en Algérie, en Iraq, en Jordanie, au Liban, en Libye, en Mauritanie, au Soudan, en Syrie, en Tunisie et au Yémen, la culture sèche (culture alimentée par les eaux pluviales) est pratiquée sur plus de la moitié des terres arables, relève l'étude.

Or, d'après celle-ci, les prévisions sur les changements climatiques indiquent que la moyenne annuelle des précipitations pourrait diminuer de 10 % au cours des 50 prochaines années.
La sécheresse et les vagues de chaleur seront plus fréquentes avec l'accélération du cycle des saisons. Par conséquent, conclut-on, « la production des cultures sèches fluctuera de plus en plus au fil du temps et la moyenne des rendements commencera à baisser.
On prévoit une diminution de 20 % dans les pays arabes en général et près de 40 % en Algérie et au Maroc ».

Solution par « Maroc Vert »

Le Royaume a déjà commencé à prendre à bras le corps le défi de la sécurité alimentaire, avec le lancement du plan « Maroc Vert ». Celui-ci vise à doter le pays d'un secteur agricole moderne, bien structuré et performant.
Surtout que cette ambitieuse stratégie se propose, entre autres, de moderniser le secteur de l'irrigation, moyennant un programme d'investissement qui porte sur près de 50 milliards de DH, soit 50% de l'enveloppe dédiée au Plan Maroc vert sur les 10 prochaines années.
Ce programme vise notamment l'économie d'eau, la résorption du décalage entre les barrages et l'équipement des superficies en infrastructures d'irrigation ainsi que l'extension de la petite et moyenne hydraulique.
Pour ce faire, l'Etat marocain finance à peu près 60% des coûts de l'irrigation localisée dans l'objectif d'atteindre 550.000 hectares.
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