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Stabilisation du taux directeur à 3,25%

«Dans un environnement international marqué par des visions divergentes en matière de politiques monétaires et d'assouplissement en période de crises, qu'est ce qui justifie le maintien d'un taux directeur stable par la Banque centrale marocaine ? », une question que se sont posés les analystes de la Banque des marchés d'Attijariwafa bank.

Stabilisation du taux directeur à 3,25%
La banque centrale maintiendra son taux directeur à 3,25% pendant toute l'année 2011.
L'inflation est l'un des éléments surveillés de très près par les autorités monétaires. C'est d'ailleurs, l'agrégat déterministe des orientations de Bank Al Maghrib en terme de décision de taux. En suivant son évolution depuis des mois, cet indicateur se maintient toujours à des niveaux faibles. En effet, selon les dernières statistiques publiées par le HCP (Haut Commissariat au Plan), l'indice des prix à la consommation (IPC) a connu une légère hausse mensuelle de 0,3% en mai après la baisse de 1,1% observée en avril.

Pour sa part, l'indicateur de l'inflation sous-jacente (IPCX) de Bank Al-Maghrib, qui exclut les produits alimentaires volatils et administrés, s'est légèrement apprécié de 0,2%, après avoir marqué une stabilité un mois auparavant. En glissement annuel, l'inflation, mesurée par la variation de l'IPC, est passée de -0,3% en avril à 0% en mai, portant sa moyenne sur les cinq premiers mois de l'année à 0,8%, tandis que l'inflation sous-jacente s'est stabilisée à 1,8%. Dans ce sens, BAM a révisé ses anticipations d'inflation à la baisse pour l'année 2011, les faisant passer à 1,4% au lieu de 2,1%. «Toutefois, l'institut d'émission garde ses anticipations inchangées concernant l'inflation sous-jacente qui ne devrait pas dépasser les 2%, un constat en adéquation avec nos simulations d'évolution d'inflation qui ne dépassent pas les 2% pour l'année en cours», estiment-ils. Ensuite intervient la santé économique d'un pays qui est reflétée par la vigueur de la croissance de son PIB. Dans ce sillage, l'activité économique nationale a suivi une direction globalement favorable, en parfait accord avec l'amélioration du dynamisme de la demande intérieure et la poursuite du redressement de la demande extérieure adressée au Maroc.

Selon les estimations préalables du HCP, la croissance marocaine se situerait en 2011 entre 4,0% et 5,0%, un niveau largement envié en ces temps de difficultés économiques internationales. D'après la même source, la croissance de l'activité demeure soutenue par sa composante agricole, dont les signaux sont au vert en raison d'une très bonne campagne céréalière estimée à 88 millions de quintaux, en hausse de 18% sur une année glissante.
En troisième lieu figure la création monétaire. Cet indicateur de taille de la liquidité d'un marché, a enregistré une décélération de la masse monétaire (M3) pour se situer à 4% en glissement annuel à fin mai 2011.

Cette évolution trouve son origine principalement dans le ralentissement du rythme de progression des crédits bancaires à 5,9% à fin mai 2011 après des croissances à deux chiffres observées durant la période 2007-2009 en raison du rattrapage économique que connaît actuellement le pays. Pour leurs parts, les avoirs extérieurs nets ont quasiment stagné comparativement à fin mai 2011 pour se chiffrer à 179,45 milliards de dirhams, soit un recul de 6,9% depuis fin 2010.

Enfin, sur le marché interbancaire, outil de financement principal des agents économiques, les interventions régulières de Bank Al-Maghrib au cours des cinq premiers mois de l'année ont permis de satisfaire les besoins des banques en liquidité en injectant un volume moyen d'environ 13,9 milliards de dirhams, essentiellement à travers les avances à 7 jours sur appel d'offres. Dans ce sillage, le taux interbancaire moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ) a évolué à des niveaux proches du taux directeur à 3,25%.

La moyenne sur les cinq premiers mois de l'année de ce taux s'est établie à 3,28%. «Dans ce contexte, et en dépit de l'engouement des banques aux appels d'offres de la banque centrale, nous estimons que les taux interbancaires demeureront stables, aux alentours de 3,25%, compte tenu du rôle actif de Bank Al Maghrib dans l'injection, le retrait ou la régulation des liquidités nécessaires au marché», ont-ils ajouté.

Harmonie

L'institut d'émission a garanti l'harmonie du marché monétaire cette semaine et a œuvré efficacement pour contenir les taux interbancaires à des niveaux proches du taux directeur à 3,25% après une forte envolée la semaine dernière. Malgré l'absence du Trésor sur le marché monétaire, l'injection de BAM d'un milliard de dirhams supplémentaire dans le circuit bancaire à travers l'avance à 7 jours a permis de réguler les flux de liquidités s'échangeant sur le compartiment interbancaire. En dépit de ces efforts consentis par la banque centrale, une légère hausse des taux de quelques points de base a marqué les volumes échangés sur les deux compartiments interbancaires et repos.
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