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«Les jeunes préfèrent devenir plutôt salariés qu'entrepreneurs»

D'après le directeur de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) de Rabat, il existe cinq secteurs les plus porteurs en termes d'emploi dans la région. Il s'agit de l'offshoring, le tourisme, l'artisanat, le textile et le bâtiment. Toutefois, l'ANAPEC mène régulièrement des études prospectives pour mieux étoffer son carnet d'adresses d'entreprises en quête de salariés.

«Les jeunes préfèrent devenir plutôt salariés qu'entrepreneurs»
LE MATIN : Quels sont les programmes menés par l'ANAPEC de Rabat pour accompagner les jeunes ?

MOHAMED HASSOUN :
L'ANAPEC joue le rôle d'intermédiaire dans le marché de l'emploi. L'agence apporte son soutien aux jeunes pour réussir leurs projets professionnels dans le cadre de l'encouragement de l'entrepreneuriat. Elle peut également trouver des opportunités d'emploi pour les jeunes à la recherche du travail. Afin donc de réussir cette tâche, l'ANAPEC a initié au cours de cette année un nouveau service consistant à la réalisation d'études prospectives afin d'identifier les besoins des entreprises dans la région. Pour la région de Rabat par exemple, les secteurs qui ont été identifiés comme les plus porteurs en termes d'emploi sont l'offshoring, le tourisme, l'artisanat, le textile et le bâtiment. Ces secteurs créent 80% des emplois disponibles dans la région.
Nous menons constamment des études de terrain régulières pour évaluer le changement dans le marché et reclasser périodiquement les secteurs employeurs afin d'actualiser les besoins et avoir une image réelle du marché de l'emploi. Il s'agit en quelque sorte d'un Observatoire de l'emploi qui nous permet d'anticiper à l'avance les besoins d'entreprises et de préparer des viviers de compétence. Il faut dire que pour certains secteurs, il devient de plus en plus difficile de trouver les compétences adéquates, notamment dans le domaine de l'offshoring, les NTIC, l'aéronautique, l'automobile et les métiers mondiaux.

La crise mondiale a-t-elle affecté le marché de l'emploi, notamment à Rabat ?

Il est vrai que nous avons ressenti un petit ralentissement au niveau de l'offre d'emploi dans la région depuis l'éclatement de la crise en 2009 surtout en ce qui concerne les métiers d'off-shoring. Nous n'avons pas encore appréhendé le taux de cette baisse. Toutefois, nous sommes conscients de ce constat.

Quel bilan dressez-vous des programmes gérés par l'ANAPEC ?

Pour le programme Idmaj qui consiste à encourager l'entreprise à renforcer ses ressources humaines à travers l'insertion des jeunes sans avoir à payer les charges salariales, l'ANAPEC de Rabat a créé 16 025 emplois en 2010 sur les 17 000 prévus, soit 33% des emplois créés au niveau national (l'ensemble des postes créés au niveau du Maroc est estimé à 55.000 emplois)

Qu'en est-il pour Taahil ?

Il faut d'abord savoir l'objectif de ce programme. Taahil a pour but de permettre d'une part à l'employeur de réaliser des recrutements pour lesquels il a des difficultés à trouver les candidats ayant les compétences requises et contribue d'autre part à améliorer l'employabilité du chercheur d'emploi à travers l'acquisition des compétences nécessaires en vue d'occuper un emploi identifié. Comme vous le savez, Taahil est composé de deux sous-programmes, à savoir la formation à la carte qui suppose toujours l'existence d'un employeur à l'avance qui offre déjà des postes identifiés. Dans ce cas, la formation aboutit à hauteur de 70% à l'insertion. Ainsi, 80% des jeunes formés sont ensuite recrutés. L'autre sous programme est la formation qualifiante.
Il s'agit d'une formation dispensée aux jeunes dans une perspective d'anticipation des besoins dans les secteurs porteurs. Grâce à ces deux programmes, l'ANAPEC a pu former 1 219 jeunes en 2010 contre 1 504 en 2009. Ce chiffre reste important si on tient compte de la qualité de la formation dispensée qui peut s'étaler sur trois mois et peut coûter jusqu'à 5 000 DH par personne, un montant financé entièrement par l'ANAPEC.

Et Moukawalati ?

Le programme Moukawalati vise à encourager la création des entreprises et d'assurer un accompagnement pré et post création des TPE. Mais, ce que nous constatons à travers cette expérience, c'est que les jeunes manquent d'esprit d'entrepreneuriat et de nouvelles idées. Ces derniers optent rarement pour ce modèle et préfèrent devenir plutôt salariés qu'entrepreneurs.
Il existe certes un besoin en termes de création d'entreprises, donc j'encourage les jeunes à oser davantage à lancer leurs propres affaires.
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