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«Les projets d'Al Hoceima, de Nador dans l'Oriental : quelle cohérence et synergie avec la stratégie nationale ?»

Ingénieur ayant fait ses premières armes dans le programme des Nations unies pour le développement en accompagnant le développement des PME dans le monde rural, Mohcine Semmar rejoint le ministère de M. Chami pour généraliser cette expérience pilote avant d'être en charge de la stratégie du ministère et de rejoindre MedZ.

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LE MATIN : La région de Taza, Al Hoceima Taounate longtemps marginalisée pour cause de déficit d'infrastructures connaît grâce à la réalisation de nombreux projets, un décollage qu'il convient encore d'accompagner. Par rapport à la stratégie d'ensemble, comment peut-on situer le développement de cette région et avec quelle cohérence avec par exemple, le plan Émergence ?

MOHCINE SEMMAR:
Cette région a connu une dynamique importante. Plusieurs projets importants ont été initiés, ils traduisent la déclinaison régionale et territoriale de différentes stratégies nationales comme, le Pacte pour l'Emergence industrielle, la stratégie nationale énergétique, la stratégie nationale du développement de la logistique, le Plan Maroc vert, le plan Maroc halieutique. Les projets dans cette région matérialisent la convergence et l'ancrage entre ces différentes stratégies nationales déclinées territorialement avec un effort important d'optimisation et de mutualisation entre ces stratégies pour avoir cette cohérence que vous évoquez. Cette stratégie, il faut le souligner doit être au niveau de l'ensemble du territoire mais aussi au niveau régional.

C'est-à-dire ?
Dans l'Oriental par exemple, nous avons un plan de développement régional, le plan Med Est qui a permis de retenir un certain nombre de secteurs qui présentent un potentiel certain et qui peuvent jouer le rôle de moteurs territoriaux de croissance. Je citerai tout d'abord le secteur des services liés aux grands projets touristiques de la région Saidia, Marchica... il y a aussi la PME qui se développe et tire le développement industriel, il y a l'offshoring et le secteur des énergies renouvelables, car il y a une forte volonté de positionner la région et de la faire rayonner à travers ce secteur.

Quels sont les opérateurs publics en charge de ce développement ?
Nous avons plusieurs intervenants comme le ministère de l'Industrie, l'Agence du Nord, la DGCL, le conseil régional, le conseil provincial. Nous avons également la Fondation Mohammed V qui intervient dans le domaine de l'éducation et de la formation. Il faut souligner l'ouverture de l'Ecole nationale des Sciences appliquées d'Al Hoceima car les ressources humaines seront vitales pour le développement de la région et pour son attractivité. Au niveau de l'infrastructure d'accueil industrielle, logistique, c'est MEd Z qui agit comme acteur accompagnant cette dynamique territoriale de l'Oriental car nous réalisons plus de 70% des plateformes et des zones industrielles. Sur le plan national,nous réalisons en d'autres termes la moitié des agropoles prévues par le plan Maroc Vert, la plateforme la plus importante prévue par Halieutis, celle d'Agadir. Nous pouvons nous considérer comme un acteur de référence en matière d'aménagement des infrastructures dans les différentes régions du Royaume.

Au niveau de la région de l'Oriental, on peut dire que l'on revient de loin, puisque dans les années 70-80 et pour différentes raisons, nous avions un véritable no man's land ?
Je n'irais peut être pas jusque là, mais entre temps et durant cette dernière décennie, le retard a été rattrapée. En termes de desserte routière, la rocade mediterranéenne a contribué au désenclavement de la région, nous avons l'autoroute inaugurée récemment entre Fès et Oujda, la région dispose d'un aéroport national et international qui lui permet d'être à 1 heure de vol de Casablanca et à 2 heures des grandes capitales européennes, elle dispose de deux ports, celui d'Al Hoceima et de Carla Iris, d'une ;ligne ferroviaire Taza Nador. Notre projet est donc opportun pour massifier, le développement industriel et touristique de la région et offrir une infrastructure appropriée. Ceci dans une vision globale et cohérente avec les différentes stratégies nationales et régionales qui nous permettra dés 2012 d'avoir les effets escomptés en terme de création d'emplois et de richesses.

Il faut de la cohérence, mais également de la synergie entre les projets pour donner une autre échelle au développement ?
On a mis en cohérence les différentes stratégies et cette cohérence crée de la synergie. Prenez la région de l‘Oriental avec le projet intégré de la technopole, on retrouve une clean tech, une zone dédiée à la PME, un espace pour l'offshoring, un campus de formation, l'idée étant d'ériger cette technopole en pôle d'excellence avec un ancrage fort sur le monde du savoir et de la recherche. Tous ces projets s'inscrivent dans une cohérence d'ensemble entre Oujda, Nador et Berkane. Nous avons évité les double emplois et tout risque de cannibalisation entre projets et entre territoires. Oujda se spécialise dans l'offshoring, tourisme et énergies renouvelables, Berkane dans l'agropole qui encourage la production de l'agroalimentaire, Nador c'est la PME qui accompagne des secteurs moteurs comme la métallurgie à travers la Sonasid, les matériaux de construction à travers la cimenterie Holcim, mais aussi à travers la logistique dont ont besoin les opérateurs de la région pour notamment exporter vers l'Europe par le port de Bninssar qui offre de grandes possibilités d'extension.

Qu'en est-il d'Al Hoceima ?
Al Hoceima qui connaît une dynamique intéressante à travers tous les projets touristiques et urbains prévus a suivi le même process que pour le reste de l'Oriental. On a identifié les secteurs qui présentent un potentiel intéressant et le choix s'est porté sur une zone d'activités économiques qui permettrait à des industriels porteurs de projets dans les domaines des matériaux de construction, de l'agro-alimentaire, des plantes aromatiques notamment, de pouvoir se développer. La zone d'Ait Kamera dont l'investissement total est à hauteur de 1350 MDH prévoit également une zone pour l'entreposage et le stockage, en plus d'un espace commercial, d'un espace dédié à l'artisanat et d'un espace industriel chaudronnerie, mécanique.. qui doivent accompagner le développement de la région. L'offre conceptuelle de ces espaces est similaire aux projets de nouvelles générations que le groupe réalise dans les autres régions car nous voulons mettre à la disposition d'entrepreneurs porteurs de projets,une infrastructure et un environnement approprié.

Environnement approprié, qu'entendez-vous par là ?
On introduit dans cet environnement de la logistique, une structure d'animation qui offre des services de proximité et un accompagnement et un support en matière de services aux entreprises et aux personnes qui travaillent sur le site, banques, restauration collective, business center...
Pour les petites entreprises et les artisans qui n'ont pas les moyens d'acquérir du foncier et de construire, nous avons intégré une offre différenciée à travers des bâtiments pré emplois.

Qui seraient les investisseurs ?
Ce sont des investisseurs de la région et ceux qui sont installés en Europe, en Hollande et en Belgique dont beaucoup s'intéressent à leur région d'origine. Il y a des possibilités de créer des passerelles avec l'Europe et le marché européen. Nous avons des demandes et nombre de projets où les investisseurs apportent des technologies et un savoir faire dans certaines niches comme la charcuterie, la boulangerie, la menuiserie… Nombre d'entreprises sont déjà installées à Imzourren qui lors de la visite royale a été requalifiée. Nous avons offert une plateforme de 41 hectares pour permettre au secteur des PME de mieux s'installer. Il y a d'autre part le secteur du tourisme qui offre beaucoup de potentialités avec ce grand projet de Marchica.

Quels sont les projets qui ont été inaugurés ?
Le projet d'Ait Kamera d'Al Hoceima que j'ai développé et le projet du parc autogéré de Salouen prévu sur 71 hectares et qui pourra s'étendre jusqu'à 140 hectares réalisé en partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie de Nador qui peut mobiliser de l‘investissement créateur de richesse et d'emplois et servir d'exemple pour un partenariat innovant pour d'autres chambres de commerce..
Il prévoit une zone d'activités industrielles, de logistique, des services support, une pépinière d'entreprises et un pôle de formation, d'incubation, de recherche et développement situé au sein du parc de Selouane et qui a été inauguré récemment par Sa Majesté le Roi. Il y aura une structure d'animation qui aidera à la viabilité économique et financière des projets qui lui seront présentés. Le secret dans tous ces projets structurants, c'est en effet l'animation et la gestion avec des structures de gouvernance. Un parc industriel, ce n'est pas une fin en soi, c'est un moyen pour générer de l'emploi et on a besoin de structures d'animation, chose qui sera réalisée par MedZ, ce sera sa valeur ajoutée.
Au niveau d'Oujda, nous avons une structure dédiée, c'est la société MedZ industriel Parc avec un directeur et une équipe, à Selouane, la Société d'aménagement du parc de Selouane est créée conjointement avec la Chambre de Commerce…
Tous ces projets se complètent et s'inscrivent dans le cadre d'une vision globale. Ils matérialisent une convergence entre une stratégie nationale et une stratégie régionale.

Vous étiez ingénieur Conseil auprès du PNUD pour l'accompagnement des PME. Avec les projets de Selouane et Ait Kemara, sommes-nous en phase avec la philosophie onusienne ?
Tout à fait. Tous nos projets sont précédés par des études de faisabilité, d'impact économique et d'environnement. Ils s'inscrivent dans une logique de développement industriel et de développement durable. La logique environnementale est fortement présente dans tous nos projets depuis l'amont jusqu'à l'aval puisque nous intégrons dés les études l'efficacité énergétique, les stations de traitement pour les rejets et notre structure de gestion s'occupe de toutes les questions de collecte et d'assainissement. Nous avons l'ambition de faire certifier nos projets ISO 14000 et qu'ils soient conformes aux normes internationales.
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