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Rôle des acteurs dans les réformes

Réunis dans le cadre des activités de l'IRES, plusieurs experts apportent des réponses à cette question.

Rôle des acteurs dans les réformes
L'Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) accorde beaucoup d'intérêt à la question des chantiers et réformes lancés au Maroc. Pour cela, l'Institut a réuni, avant-hier, une quarantaine d'experts, académiciens, universitaires, parlementaires, des gens des médias… à côté des membres de l'Institut. Tous ce beau monde a réfléchi, collectivement, sur le rôle des acteurs dans la dynamique des réformes au Maroc.
Cette réunion, qui n'est pas la première du genre qui s'intéresse à ce sujet, fait partie du programme d'études « compétitivité globale et positionnement du Maroc dans le système mondialisé », de l'IRES. Il est à signaler que l'IRES part, dans ce sens, du fait que les réformes, avec leurs multiples facettes, ont souvent été décisives pour le développement et le progrès des nations. Ainsi, l'une des pistes d'investigation sous-explorées par l'IRES réside dans les passerelles entre les processus des réformes économiques, politiques, juridiques et sociales, d'une part et l'avantage compétitif global, d'autre part. L'étude de l'IRES cherche à décoder la complexité des interactions entre les variables économiques, politiques, sociales et institutionnelles, en matière d'élaboration et d'implémentation des réformes et de formuler des recommandations opérationnelles, destinées à éclairer les choix en matière de conduite des politiques publiques. C'est dans cette vision qu'a eu lieu le séminaire d'avant-hier portant sur le rôle des acteurs.

Les participants ont évoqué plusieurs chantiers en cours au Maroc. Réforme constitutionnelle, justice, fiscalité, champ religieux, INDH, plan sectoriels, médias, code de la route… tout a été passé au crible. Les différents intervenants (nous n'allons pas les citer nommément par respect de la charte de l'IRES, car, à l'instar des think tanks internationaux, l'Institut a adopté la charte de confidentialité de Chatam House comme une aide à la libre discussion) ont eu à répondre à différentes questions. Comment renforcer la cohérence et l'appropriation collective des réformes, sachant que le Royaume vient de lancer l'un des chantiers les plus importants de son histoire : la réforme constitutionnelle globale qui vise notamment à consolider les fondements d'une régionalisation avancée ? Quelles approches envisager pour renforcer la coordination, la coopération, la cohésion et la confiance entre les différents acteurs du processus des réformes (Etat, secteur privé, société civile, collectivités locales, citoyens) et améliorer leurs capacités ? Est-ce que des coalitions seraient-elles constituées pour favoriser ou lutter contre certaines politiques publiques ? Des coordinations ont-elles été ou non établies pour élaborer, promouvoir et mettre en œuvre de telles réformes ?

Par ailleurs, il ressort du débat organisé ce jour au sein de l'Institut qu'il y a plusieurs facteurs qui empêchent l'aboutissement des réformes initiées au Maroc lors de la dernière décennie. Les intervenants ont fait cas d'un manque de confiance vis-à-vis des institutions, telles que le Parlement, les partis, les syndicats… « on n'a plus confiance dans les institutions régaliennes », soulignent-ils. Ils ont également évoqué les questions de suivi et d'évaluation qui font défaut. Aussi, les plans sectoriels sont conçus de manière verticale, ce qui suscite la problématique de manque de coordination et une déclinaison territoriale limitée. En plus de cela, affirment-ils, un manque de visibilité financière, plus particulièrement à long terme, la non prise en considération des aléas fiscaux… S'ajoutent à ces handicaps les cavités de résistance qui empêchent l'aboutissement des réformes. Il y a, également, en plus du manque de cohérence et de coordination entre les différents acteurs, des maillons qui manquent dans le cadre des chantiers lancés. Ceci les a amenés à proposer les clés de réussite des réformes au Maroc. L'on a proposé de prendre en considération la bonne gouvernance, renforcer les mécanismes de contrôle et d'évaluation, réhabiliter les différents acteurs qui interviennent dans ces réformes, en les rendant plus professionnels… Un autre appel a été lancé pour renforcer la coordination et doter les différentes réformes d'une certaine homogénéité.

Pour cela, ils ont invité à plus de concertation et d'écoute. Cependant, ont affirmé les participants à ce séminaire, il ne suffit pas d'écouter les acteurs et de se concerter, le plus important est de tenir compte des résultats auxquels on est arrivé. Plus que cela, ils appellent à respecter, scrupuleusement, le timing des réformes. Les participants ont appelé également à ce que les administrations regagnent la confiance des usagers. Ils ont insisté sur le volet stratégique en appelant à avoir une vision à long terme et un système de contrôle pour la mise en œuvre. Certains ont proposé d'utiliser les mécanismes de l'OMC, qui, avant de rendre applicable une nouvelle mesure, elle permet à ses membres de la tester pendant deux ans avant qu'elle soit adoptée définitivement. Ce système permettra aux acteurs de s'adapter et aussi d'apporter les rectifications nécessaires, estiment-ils. Toutes ces idées et bien d'autres seront reprises, bien évidemment, par le groupe d'étude de l'IRES, qui accorde une grande importance à la question des réformes.

La charte de l'IRES

L'Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES), qui se veut être un forum citoyen de débat, a pour objectif et perspective d'aider à la prise de décision stratégique. Par ailleurs, il s'est fixé certaines règles de conduite. En effet, il fait sien, à l'instar des think tanks internationaux, la charte de confidentialité de Chatam House comme une aide à la libre discussion. L'objectif étant d'offrir l'anonymat aux orateurs et d'encourager l'ouverture et le partage de l'information ainsi que l'éclosion d'idées novatrices.
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