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Les atouts du Maroc sous les projecteurs des analystes

L'Université Mundiapolis a organisé un débat donnant l'occasion de traiter des atouts du Maroc et des lacunes à combler.

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Les dispositifs de veille, l'intelligence économique, tant au niveau du secteur privé que du public s'avèrent être des éléments déterminants dans un environnement où la concurrence est de plus en plus acharnée. Pour attirer l'attention sur cette question, le Laboratoire de Management, d'Innovation et de Développement (LaMID) de l'Université Mundiapolis, en partenariat avec l'Association Marocaine d'Intelligence Economique (AMIE), ont organisé, vendredi dernier, un colloque international à ce sujet. Cette rencontre, qui a eu lieu dans la salle des conférences du campus de Mundiapolis, a eu pour thème : «l'intelligence économique et stratégies d'influence».

Ainsi, en ce qui concerne, tant le secteur public que privé, il faut le souligner, il y a des aléas qui existent et qui deviennent prépondérants à l'occasion des crises comme cela a été le cas lors de la dernière crise financière. Dans ce contexte, les différents intervenants ont été unanimes à souligner que, face à ce monde, les Etats et les entreprises se doivent de cultiver de la veille et à avoir des visions stratégiques. Intervenant à cette occasion, Mohamed Chafiki, directeur des «Etudes et des prévisions financières» au ministère de l'Economie et des Finances, a évoqué l'expérience du secteur public en la matière. Il a ainsi rappelé que, dans le cas propre du Maroc, la dernière décennie, a été marquée par une évolution économique et la diversification des structures économiques grâce à des conditions objectives de développement de l'intelligence économique.

Conditions, dit-il, qui ont été réunies progressivement. «D'abord parce que, depuis 2004, le Maroc intégrait un nouveau palier de croissance. Au niveau du secteur public, certes, il n'y a pas une stratégie nationale mais il y a des expériences éparpillées dans ce secteur. La création du Comité de veille stratégique à l'occasion de la crise financière est la principale expérience en la matière. C'est une expérience unique dans l'histoire du pays. Elle a été déterminante pour faire avancer le travail sur l'information. Nous avons été obligés de faire un monitoring régulier de l'ensemble de l'information qui concerne les secteurs touchés par la crise…»

Et d'ajouter «Nous avons construit un espace de traitement de l'information en plus d'un partage de cette information à travers des cellules de veille sectorielles… », explique-t-il. Il faut le reconnaitre, cette expérience a montré qu'il y a une exigence de veille mais aussi une exigence de partage du traitement de l'information pour qu'il y ait une intelligence commune des enjeux, des handicaps… En plus, ainsi que l'ont affirmé différents intervenants, cela permet d'alimenter le circuit de décision de telle sorte à ce que l'Etat, dans sa mission d'accompagnement des secteurs, puisse cibler des mesures adéquates qui ont de l'impact…
Toujours, en ce qui concerne le cas de la veille dans le secteur public, l'on a insisté sur le fait que l'expérience marocaine s'est renforcée par la mise en place d'un comité de veille stratégique. D'ailleurs, cette expérience a permis de pousser la réflexion pour œuvrer à la mise en place d'un comité de veille sectoriel.

Une autre expérience pilote en matière de veille stratégique a également été présentée lors de ce colloque. Il s'agit des efforts déployés par l'Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES). En effet, les explications de Said Moufti, chef de projet d'études « Compétitivité économique » de l'IRES, ont été très bien accueillies par l'auditoire.

Il a précisé à ce niveau que la veille stratégique est une des missions essentielles de l'IRES. Elle s'appuie sur un système d'information prospective (SIP) ou banque de connaissances qui rassemble, ordonne et relie les informations nécessaires à l'analyse prospective et à la réflexion stratégique. L'apport de l'IRES en matière d'éclairage de la prise de décision, souligne-t-il, « s'opère à travers des notes d'alertes, issues de la veille stratégique et des notes d'orientation stratégique découlant des études faisant partie du programme scientifique de l'Institut… ».

Par ailleurs, les intervenants lors de ce colloque ne se sont pas contentés d'évoquer les atouts du Maroc en matière d'intelligence économique. En effet, ils ont aussi appelé à tirer des enseignements de la situation actuelle. Le premier enseignement à en tirer, ont-ils appelé, c'est le renforcement du dispositif de production, d'organisation et de traitement de l'information. Ils ont ainsi admis que le Maroc a encore des problématiques sur le plan national à ce niveau. Le deuxième problème évoqué c'est le manque d'information détaillée. « Cela peut être, parfois, pénalisant pour le circuit de décision… Car, il n y a pas une culture de partage et de diffusion de l'information qui soit bien établie. Dans notre ministère, par exemple, ce sont des batailles rangées qui sont livrées pour faire circuler l'information et pour créer des plateformes à même de faire circuler l'information », a souligné à ce sujet Mohamed Chafiki.

De même, la partie légale est également à revoir. Il y a un débat sur le sujet et un projet de loi est en cours de préparation. Car, l'arsenal juridique actuel institue à plusieurs niveaux l'obligation de réserve et met ainsi beaucoup de responsables qui fournissent l'information dans des situations inappropriées. Il faut donc que le cadre légal permette la circulation de l'information. Toues ces remarques, et bien d'autres, feront l'objet d'une prochaine publication qui reprendra toutes les idées évoquées lors de ce colloque. Propositions Intervenant à l'occasion du colloque sur « l'intelligence économique et stratégies d'influence», Said Moufti, chef de projet d'études « Compétitivité économique » de l'IRES a présenté quelques propositions. Il a ainsi appelé à la mise en en place d'une politique publique d'intelligence économique, au service de la compétitivité et de la défense des intérêts stratégiques du pays. Il a proposé également de procéder « au développement de la fonction prospective afin de décrypter l'avenir et d'atténuer le poids des incertitudes endogènes et exogènes ». Il suggère aussi de s'orienter progressivement vers la création de réseaux informationnels permettant le recoupement de l'information et le rehaussement de sa valeur ajoutée.
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