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Les activités de l'Agence pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l'Union, agence dite Frontex, connaissent actuellement un pic d'activités traduisant l'obsession sécuritaire de l'Europe. Avec quelque 400 000 gardes frontières et gardes terrestres, des millions de radars, de détecteurs, de satellites et de drones qui contrôlent les points d'entrée de Shenguen, les gares, les ports et les aéroports, Frontex assiste les pays européens dans la gestion de leur frontière. L'on assiste à une montée en puissance du verrouillage de ces frontières et des discours des partis de l'extrême droite européenne qui appellent à l'expulsion des émigrés, des étrangers. C'est dans ce contexte qu'est intervenu, ce dimanche, le message pascal du pape Benoît XVI.
Le message dit « urbi et orbi », à la « ville et au monde », est lancé à la veille du sommet de Rome qui réunit ce mardi MM. Berlusconi et Sarkozy. Cet appel mérite d'être lu avec attention. À qui s'adresse-t-il ? La bénédiction et le message du représentant du pasteur universel de l'Église et évêque de Rome prononcés solennellement le jour de Pâques, intéressent tout le monde catholique et en premier lieu les pays européens qui, craignant un afflux massif des immigrés du sud de la Méditerranée, ferment leurs frontières ou suspendent les trains venant d'Italie. Que dit le Pape ? Il appelle les hommes de bonne volonté à «manifester la solidarité» et à «ouvrir leur cœur à l'accueil» aux «nombreux exilés et réfugiés» venant d'Afrique. «Aux nombreux exilés et aux réfugiés qui proviennent de différents pays africains et qui ont été contraints de laisser leurs affections les plus chères, que se manifeste la solidarité de tous !», a lancé le Pape, s'exprimant ainsi devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre.Ce message tranche avec celui prononcé en 2006 à l'Université de Ratisbonne en Allemagne qui avait provoqué l'ire du monde musulman.
Le message urbi et orbi de ce dimanche pascal apporte du nouveau, d'autant que le Pape évoque également la situation en Libye où il souhaite «que la diplomatie et le dialogue prennent la place des armes». Un message auquel nous sommes sensibles, dans l'état actuel de délabrement, de délitement et de guerre civile dans ce pays maghrébin. Le conflit en Libye et les événements de Tunisie ont fait fuir près d'un million d'immigrés, ce qui a provoqué des discussions relatives aux restrictions de la libre circulation dans l'espace Schengen. La France a notamment fait savoir qu'elle envisageait de suspendre les accords de Schengen. Une chose est sûre, avec les événements qui secouent les pays d'Afrique du Nord, la question migratoire est devenue un enjeu crucial des relations internationales dans la région méditerranéenne. La situation des migrants et leur traitement deviennent, comme l'indiquait un récent colloque du centre Jacques Berque à Rabat, «un vecteur nouveau qui renouvelle la question de l'État de droit et la soustrait au huis clos national». Externalisation de la gestion des frontières et de l'intervention directe des agences européennes sur les frontières nationales des pays maghrébins, réadmission et refoulement de migrants entre pays maghrébins et sahéliens ou entre pays maghrébins eux-mêmes, interférence avec les logiques des dynamiques locales et régionales de la circulation, tous ces enjeux géopolitiques connaîtront avec les bouleversements actuels une dimension inconnue jusque-là. Le message du Pape rappelle cependant qu'au-delà de tout, il y a un devoir d'humanité.
Le message dit « urbi et orbi », à la « ville et au monde », est lancé à la veille du sommet de Rome qui réunit ce mardi MM. Berlusconi et Sarkozy. Cet appel mérite d'être lu avec attention. À qui s'adresse-t-il ? La bénédiction et le message du représentant du pasteur universel de l'Église et évêque de Rome prononcés solennellement le jour de Pâques, intéressent tout le monde catholique et en premier lieu les pays européens qui, craignant un afflux massif des immigrés du sud de la Méditerranée, ferment leurs frontières ou suspendent les trains venant d'Italie. Que dit le Pape ? Il appelle les hommes de bonne volonté à «manifester la solidarité» et à «ouvrir leur cœur à l'accueil» aux «nombreux exilés et réfugiés» venant d'Afrique. «Aux nombreux exilés et aux réfugiés qui proviennent de différents pays africains et qui ont été contraints de laisser leurs affections les plus chères, que se manifeste la solidarité de tous !», a lancé le Pape, s'exprimant ainsi devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre.Ce message tranche avec celui prononcé en 2006 à l'Université de Ratisbonne en Allemagne qui avait provoqué l'ire du monde musulman.
Le message urbi et orbi de ce dimanche pascal apporte du nouveau, d'autant que le Pape évoque également la situation en Libye où il souhaite «que la diplomatie et le dialogue prennent la place des armes». Un message auquel nous sommes sensibles, dans l'état actuel de délabrement, de délitement et de guerre civile dans ce pays maghrébin. Le conflit en Libye et les événements de Tunisie ont fait fuir près d'un million d'immigrés, ce qui a provoqué des discussions relatives aux restrictions de la libre circulation dans l'espace Schengen. La France a notamment fait savoir qu'elle envisageait de suspendre les accords de Schengen. Une chose est sûre, avec les événements qui secouent les pays d'Afrique du Nord, la question migratoire est devenue un enjeu crucial des relations internationales dans la région méditerranéenne. La situation des migrants et leur traitement deviennent, comme l'indiquait un récent colloque du centre Jacques Berque à Rabat, «un vecteur nouveau qui renouvelle la question de l'État de droit et la soustrait au huis clos national». Externalisation de la gestion des frontières et de l'intervention directe des agences européennes sur les frontières nationales des pays maghrébins, réadmission et refoulement de migrants entre pays maghrébins et sahéliens ou entre pays maghrébins eux-mêmes, interférence avec les logiques des dynamiques locales et régionales de la circulation, tous ces enjeux géopolitiques connaîtront avec les bouleversements actuels une dimension inconnue jusque-là. Le message du Pape rappelle cependant qu'au-delà de tout, il y a un devoir d'humanité.
