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Les espaces verts font grise mine

Les enjeux environnementaux et sanitaires dans une ville comme Mohammedia où sont concentrés d'importantes unités chimiques, para-chimiques et des installations pétrolières devraient dicter une nouvelle politique des problèmes environnementaux.

Les espaces verts font grise mine
L'entrée principale du Jardin du 18 Novembre nécessite un meilleur aménagement.
«Tout le monde doit être conscient de l'importance d'une nouvelle approche pour la promotion des espaces verts. La politique d'aménagement et d'équipement doit se traduire dans les faits par la création de davantage d'espaces verts repartis équitablement à travers les divers axes vitaux, sans minimiser la réhabilitation de ceux qui existent et dont certains ne connaissent plus la préservation d'antan», affirme un responsable communal.

Toutefois, l'état des lieux des jardins dans certains axes de la ville atteste d'une situation préoccupante. La dégradation de certains espaces verts doit inciter les responsables de la gestion de la ville à se pencher sur ce volet pour la sauvegarde de ce patrimoine qui subit diverses pressions. Dans certains quartiers populaires, les espaces verts sont délaissés, ils manquent d'attrait, d'éclairage, de gardiens… Les entretiens sont concentrés dans les zones privilégiées, notamment la ville basse. Le déficit est réel au niveau des quartiers populaires périphériques et des nouveaux lotissements. Pire, le développement des zones urbaines et industrielles accentue les rejets polluants avec tout ce que cela comporte comme risque pour la santé. Pourtant, des programmes d'aménagement des espaces verts avaient été annoncés pour augmenter la superficie des jardins, estimée d'après un responsable à 350 ha. Et ce pour atténuer les problèmes écologiques liés aux menaces qui pèsent sur le milieu naturel et l'impact des activités industrielles. Comment alors peut-on expliquer l'état actuel de certains espaces verts, notamment la fermeture définitive et depuis longtemps du parc Masbahiat situé à El Alia et qui s'étendait sur 12 hectares, ainsi que l'abandon du jardin situé à la colline ?

Autre exemple flagrant, le Jardin du 18 novembre, situé sur le boulevard Hassan II, qui est un patrimoine végétal diversifié, n'est plus pris en charge comme il le fut autrefois. Ce lieu chargé d'histoire pour les nostalgiques a complètement changé d'apparence.
Ce jardin ne dispose ni de toilettes ni d'éclairage. Il est fermé à chaque saison pluviale et la 2e tranche des travaux d'aménagement n'a toujours pas été entamée. Les arrêts de bus, des grands taxis, les stationnements abusifs le long et à proximité du jardin l'ont quelque peu dénaturé, ce qui interpelle aujourd'hui les services concernés afin de multiplier les efforts pour la sauvegarde de ce patrimoine et sa valeur paysagère de plus en plus agressés par la pollution sous toutes ses formes.

«Les promesses relatives à la mise à niveau de ce secteur vital n'ont pas été tenues. On ne peut continuer à ignorer l'impact des espaces verts sur la vie des citoyens. La commune endosse une grande responsabilité, son devoir lui dicte de mener une politique d'aménagement réfléchie des espaces verts orientée vers les quartiers populaires. Elle doit songer à la création de nouveaux espaces verts et à réhabiliter les anciens pour consolider la vocation environnementale de Mohammedia», indique un étudiant habitué du Jardin du 18 novembre. Pour cet autre habitant de Mohammedia, «la prise de conscience écologique collective doit se traduire par des faits concrets pour réaliser le développement durable escompté». Selon un responsable communal, les moyens financiers de la commune ne suivent pas forcément les besoins de Mohammedia en matière d'espaces verts. À titre d'exemple, les 66 millions de centimes réservés aux travaux d'aménagement, relatifs à la plantation de gazon, d'arbustes et à la mise en place de bancs et de poubelles, entrepris au niveau de la pénétrante «M6», restent insuffisants pour une réelle mise à niveau
de cet axe important qui donne sur la mer.
Le suivi et la maintenance au niveau des projets d'aménagement des espaces verts posent également problème. Les citoyens devraient être plus conscients de l'utilité des jardins qui leur appartiennent.

Besoins de la ville

En dépit de son potentiel en aménagements paysagers et espaces plantés, l'image paysagère de Mohammedia nécessite encore un travail soutenu, la mobilisation et l'engagement de tous les services concernés pour atteindre les objectifs environnementaux escomptés. L'unique alternative pour résorber le déficit en espaces verts publics et pour améliorer le cadre de vie des citoyens est d'entreprendre un ambitieux programme d'aménagement d'espaces verts publics.
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