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Revers de la médaille de la baisse de natalité

On assiste aujourd'hui au Maroc à une nette baisse de la natalité. On peut même dire que notre pays a fait des «prouesses» dans ce domaine.
En fait, là où certains pays auraient mis un siècle, le Maroc n'a eu besoin que de trois décennies pour passer du statut de pays grevé par une pesante natalité à un pays qui peut craindre les effets négatifs liés au ralentissement du renouvellement des générations.

Revers de la médaille de la baisse de natalité
Car, il faudra bien clarifier les choses : une baisse de natalité est-elle une bonne ou mauvaise chose ? Là, on se perd à lire des analyses contradictoires, venant parfois des mêmes milieux.
Rappelons d'abord quelques chiffres-clés parmi la multitude de ratios qui viennent d'être révélés par l'importante enquête démographique nationale réalisée par le Haut commissariat au plan (HCP), dont les résultats « confirment que le Maroc est engagé dans un processus avancé de sa transition démographique». Ainsi, alors qu'en 1982, une Marocaine mettait au monde en âge de procréer 5,2 enfants, elle ne donnait naissance en 2010 qu'à 2,19, soit une réduction de 3 enfants contre 2 seulement entre 1962 et 1982.
De son côté, l'espérance de vie à la naissance, évaluée à 74,8 ans, en 2010, a connu des gains continus, puisqu'un Marocain né aujourd'hui peut espérer vivre 14,8 ans de plus que celui né en 1982 et 27,8 ans de plus que celui né en 1962.

Comment en est-on arrivé là ?
C'est vrai que cela est dû notamment à une évolution de la société, sur tous les plans : social, culturel, économique… Mais, ce changement avait été également provoqué par l'Etat à coup de campagnes sensibilisant à la réduction des naissances. Si cette tendance baissière continue, sera-t-on un jour amené à adopter la démarche inverse, en encourageant l'accroissement de la natalité et même le mariage (en créant un fonds dédié, comme cela a été suggéré par un parti politique) ? Car, même avec la situation démographique que l'on a aujourd'hui, l'on pourra déjà légitimement commencer à poser de grandes interrogations concernant les implications de cette baisse de natalité et le vieillissement de la population sur l'économie nationale. Le premier problème qui se pose à ce sujet est la dégradation du rapport entre le nombre des personnes actives et celles inactives.

C'est vrai que, d'après les calculs du HCP, cette dynamique de la population pourrait se traduire par une baisse du ratio entre les tranches d'âges "dépendantes" et la tranche en âge d'activité. Toutefois, ce même HCP nuance que cette aubaine n'est ni permanente ni acquise.
De plus, le vieillissement de la population est très coûteux, ce que l'on devra prendre plus au sérieux à l'avenir.

Et le premier problème qui se pose à ce sujet est lié à la retraite. En fait, au moment où le système de la retraite au Maroc fait face à une grave dégradation financière et dont le sauvetage devra coûter des centaines de milliards de DH surtout que la réforme n'est toujours pas au rendez-vous. La situation devra empirer davantage à l'avenir avec la dégradation du ratio entre les retraités et les actifs cotisants.
Le cas le plus problématique est celui de la Caisse marocaine des retraites (CMR), qui connaîtra son premier déficit dès l'année prochaine ! Mais le problème est encore plus criant pour le cas des personnes âgées qui n'ont pas de couverture retraite (ce qui est le cas de près de 80% des travailleurs du secteur privé !), ni de couverture maladie.

Ce qui montre toute l'acuité du problème de la prise en charge de ceux-ci, aussi bien au niveau de leurs familles que pour la collectivité et pour l'Etat. Surtout qu'avec le vieillissement, les risques de tomber malade augmentent, au moment où l'offre en matière de santé au Maroc est très déficitaire par rapport aux besoins de la population. Le défi à relever est donc grand.

Valoriser le potentiel humain par la formation

Le HCP a si bien souligné le rôle important de la formation pour valoriser le potentiel humain dont dispose le Maroc, en plus de l'investissement dans les secteurs à forte création d'emplois et de richesse. Car, l'importante croissance démographique que connaissait le Maroc par le passé était une aubaine dont on pouvait tirer le meilleur profit si on avait une réelle valorisation à travers l'amélioration du système d'enseignement et de formation.
Chose qui n'a pas été faite, ce qui faisait de la croissance démographique plus un fardeau pour le pays et un facteur qui grève son développement qu'une opportunité.
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