Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Complémentarité et équilibre économique

Dans le cadre de ses activités culturelles, l'Ordre des avocats de Safi a organisé, vendredi 8 avril 2011 au complexe social de la RADEES, une conférence-débat sur la régionalisation avancée et le développement durable.

Complémentarité et équilibre économique
La région comme étant une collectivité territoriale localement cohérente qui vise à réaliser la complémentarité et l'équilibre économique.
Animée par d'éminents professeurs universitaires et des juristes de renom, cette conférence a été pour les participants une véritable occasion pour débattre d'un sujet de grande actualité dans notre pays. L'objectif essentiellement visé par cette manifestation étant, selon le bâtonnier, Maître Assoli Abderrahim, celui de se concerter et d'enrichir le débat à travers un échange de points de vue et d'idées à propos de la régionalisation avancée et du nouveau projet de découpage régional. Dans une allocution prononcée lors de la séance d'ouverture, Maître Assoli rappela de prime à bord que dans son discours historique du 9 mars 2011, Sa Majesté le Roi a défini clairement et explicitement les conditions propices qui sont susceptibles de conférer à la région la place qui lui échoit dans la Constitution, tout en ayant à sa tête un conseil élu au suffrage universel direct, un président doté du pouvoir d'exécution des délibérations en lieu et place des walis et gouverneurs, avec entre autres le renforcement de la participation de la femme à la gestion de la chose publique régionale ainsi que de l'exercice de ses droits politiques. Parmi les propositions émises par la commission consultative de la régionalisation, l'orateur a abordé au passage la répartition du pays en 12 régions au lieu de 16 actuellement et la révision des statuts et règlements régissant les conseils régionaux, les préfectures et les provinces. Pour ce qui est de l'élaboration et de la mise en place de ce projet, la commission a adopté l'approche participative impliquant, selon lui, l'ensemble des acteurs opérant dans les domaines politique, économique, social, etc.

Aujourd'hui, la régionalisation qui est en passe d'être instaurée dans notre pays est en soi une véritable dynamique, dans la mesure où elle est considérée comme étant une stratégie fondamentale de développement et de décollage économique, au niveau local et national notamment. Dans sa communication intitulée «la régionalisation avancée en tant qu'introduction à la réforme des institutions», Maître Mouchtarai a défini quant à lui la région comme étant une collectivité territoriale localement cohérente qui vise à réaliser la complémentarité et l'équilibre économique. De par son lien intime avec le projet de réforme constitutionnelle et politique, soumis actuellement au débat pour édifier l'étape permettant la mutation souhaitée à travers des institutions fortes et intègres, la régionalisation avancée est appelée à incarner la voie à emprunter pour atteindre la phase finale qu'est la démocratie.

Du coup, la conception de la régionalisation avancée, en tant que mode de décentralisation dans la gestion et le fonctionnement, dépendra inévitablement de la capacité d'activation de la loi la régissant et de son application stricte à travers la mise en place des mécanismes appropriés en matière de ressources humaines, financières et à travers également, et surtout, des compétences qui doivent être issues des urnes, à travers des élections au suffrage universel direct honnêtes et transparentes. Il convient d'indiquer que de nombreux thèmes ont été abordés au cours de cette conférence, des thèmes qui, de par leur pertinence, ont suscité un débat extrêmement riche et fécond. Ainsi a-t-on assisté lors de cette manifestation à des exposés comme : « Principe de subsidiarité », par le Docteur N. Hajjioui, enseignant de droit et de sciences politiques à la Faculté de droit à Settat ; « la régionalisation avancée comme introduction à la réformes des institutions », par Maître D. Al Mouchtarai, avocat au barreau de Safi ; « lecture du projet de régionalisation », par le Dr. Bahim Oultite, enseignant d'études juridiques à la Faculté polydisciplinaire de Safi ; « expériences dans le domaine de la régionalisation, cas de la Chine », par le Dr. H. Khattabi, enseignant de droit public à la Faculté de Droit de Settat ; « la régionalisation au Maroc, concepts et mécanismes », par le Dr. A. Aboulâaz, enseignant, filière du génie spatial et géographique à la Faculté polydisciplinaire de Safi; « causes et contraintes régionales », par Maître A. Lamtarrah, avocat au barreau de Safi.

Il faut noter que la question qui a suscité le plus d'intérêt lors du débat aura sans doute été celle du nouveau découpage, qui a placé Safi en tant que pôle dans la région Marrakech-Safi. Les avis là-dessus étaient partagés. Pour les uns, cette nouvelle «fusion» avec Marrakech ne sera pratiquement d'aucune valeur ajoutée pour Safi qui, hélas, continuera à être marginalisé en dépit de sa position géographique, économique et touristique. D'autres sont d'un avis tout à fait contraire, estimant que c'est plutôt la répartition actuelle, Safi avec El Jadida, deux villes côtières aux atouts presque similaires, devenues par la force des choses de véritables concurrents, qui a été un échec. En effet, la complémentarité qui est l'élément fondamental de la régionalisation n'existe pas entre ces deux villes, à l'inverse de Marrakech qui, de par ses exportations futures par le port de Safi, son rôle dans la promotion du tourisme, de l'artisanat, pourra servir de locomotive pour le décollage économique, qui tarde à venir, dans une ville où les opportunités d'investissement ne manquent pourtant pas.

La régionalisation avancée

Le projet de la régionalisation avancée a pour but d'apporter davantage de légitimité démocratique et de pouvoirs pour les présidents des conseils régionaux. Le futur projet permettra à l'évidence d'étendre les pouvoirs des présidents des conseils régionaux et de transférer les pouvoirs du centre vers la périphérie avec la volonté de multiplier les centres de décision. La caractéristique innovante de ce projet sera le fait donc de conférer le droit absolu aux présidents des conseils régionaux d'exercer pleinement leur pouvoir d'exécution des délibérations en lieu et place des walis et gouverneurs. Leur élection interviendra au vu d'un suffrage universel direct, chose qui les rendra directement responsables devant leurs concitoyens et devant la loi. En plus du renforcement de la participation de la femme, la régionalisation avancée se projette de répartir le pays en 12 régions économiques au lieu de 16. Telles sont par ailleurs les principales nouveautés apportées par ce projet innovant avancée dont l'instauration est à même de contribuer activement et efficacement au développement économiques des différentes régions et à leur équilibre.
Lisez nos e-Papers