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Semaine décisive pour le gouvernement

Place à présent aux négociations approfondies pour former le futur gouvernement et préparer la déclaration gouvernementale.

Semaine décisive pour le gouvernement
Le nouveau chef de l'exécutif a véhiculé un message à ses alliés relatif au renouvellement et au rajeunissement de l'équipe gouvernementale. Ph. KARTOUCH
C'est une semaine décisive pour le futur gouvernement. Après avoir reçu l'aval officiel des instances décisionnelles du Parti de l'Istiqlal, du Mouvement populaire et du Parti du progrès et du socialisme, Abdelilah Benkirane est désormais face à la phase cruciale de la répartition des portefeuilles ministériels. Les négociations ne seront pas aisées. Les trois formations politiques qui ont réuni le week-end dernier leurs Parlements respectifs nourrissent de grandes ambitions et essaieront de tirer le maximum au cours des tractations.

Le nouveau chef de gouvernement a signalé vendredi que son parti n'a pas encore tranché au niveau de ses candidats ministrables. Tout sera décidé après la tenue du conseil national du PJD qui définira la procédure à suivre pour désigner les ministres du parti de la lampe.
Le critère de la compétence est mis au-devant de la scène. Le nouveau chef de l'exécutif a véhiculé un message à ses alliés relatif au renouvellement et au rajeunissement de l'équipe gouvernementale. Mais au niveau interne de chaque formation, la bataille entre les militants s'avère on ne peut plus rude notamment au sein de l'Istiqlal dont le conseil national s'est réuni hier pour entériner la décision de participation au gouvernement. Quelques ténors du parti espèrent faire partie du nouveau gouvernement comme M'hammed Khalifa alors que les jeunes istiqlaliens appellent à adopter le principe de l'alternance. En tout cas, ceux qui ont cumulé deux mandats ministériels n'auront pas la chance de passer. Nizar Baraka, le ministre sortant aux Affaires économiques et générales et gendre de Abbas El fassi semble avoir l'unanimité au sein du parti même si quelques voix se prononcent contre ce choix.

Du côté du Mouvement populaire, la bataille n'est pas aussi rude qu'au sein du Parti de l'Istiqlal. Quelques noms ont déjà filtré comme favoris. Mais, rien n'est encore sûr.
Il s'agit de Mohammed Ouzine, Lahcen Haddad et Fatna Lkhail (développement rural). Les harakis espèrent détenir au moins cinq portefeuilles ministériels.
Le secrétaire général Mohand Laenser qui s'exprimait hier, avec optimisme, devant les membres du conseil national du parti, signale que la deuxième phase des négociations va démarrer sans citer pour autant les priorités. Mais d'après des sources harakies, l'ambition est de décrocher cinq départements ministériels. Laenser a, par ailleurs, tenu à rapporter le soutien inconditionnel au gouvernement de la part des petites formations qui ont décroché, ensemble, sept sièges.

Quant au Parti du progrès et du socialisme, il décrochera au moins deux départements comme à l'accoutumée. Son poids électoral ne lui permet pas de faire pression sur le PJD même si le chef de file de celui-ci a récemment souligné à plusieurs reprises qu'il ne faut pas juger le PPS par son score électoral mais par son histoire et son rayonnement politique.
Le secrétaire général du PPS Nabil Benabdellah a signalé après l'adoption, sans surprise, du principe de la participation par la majorité absolue du comité central que sa formation a toujours privilégié l'intérêt de la Nation et que le PPS participera tout en gardant son identité et son idéologie et défendant les droits et les libertés individuelles. «Notre condition est d'entamer le travail gouvernemental par une déclaration gouvernementale pour tenir les engagements. M. Benkirane nous a assurés que les priorités portent sur la consécration de la démocratie, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption ainsi que les dysfonctionnements socio-économiques et la précarité. Ce sont les attentes de notre population. Nous devons suivre cette orientation pour consacrer le processus des réformes», a-t-il relevé. Le PPS ne veut plus jouer le rôle de figurant au sein du gouvernement.

Selon Karim Taj, membre du bureau politique, le parti veut diriger des portefeuilles qui ont un lien direct avec les citoyens. Même son de cloche chez M'hammed Grine, membre du conseil de présidence qui estime que si le parti du livre n'arrive pas à impacter le gouvernement, sa participation sera vaine : «Nous voulons avoir les moyens d'influencer l'exécutif. En tant que sensibilité de gauche, cela ne peut avoir que des retombées positives sur le travail gouvernemental.» Jusque-là, les progressistes ne veulent pas se prononcer sur les noms de leurs ministrables. En tout cas, selon certains, ce sera certainement le chef de file Nabil Ben Abdellah et un ou deux nouveaux visages.

Avenir de la Koutla

Quel est l'avenir de la koutla après que deux de ses composantes aient décidé de participer au gouvernement alors que l'Union socialiste des forces populaires a choisi les rangs de l'opposition? Le secrétaire général du PPS a signalé samedi qu'il aurait souhaité que les formations du bloc démocratique adoptent la même position, mais «notre appel n'a pas trouvé un écho favorable.»
Pour sa part le chef de file des socialistes Abdelouahed Radi n'a pas voulu se prononcer sur l'éclatement de la koutla mais il a préféré parler plutôt d'un «gel temporaire de ses activités». En tout cas, le bloc démocratique a été toujours critiqué par les observateurs et les militants car il fonctionnait au ralenti.
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