Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Des appels pour corriger le déséquilibre macroéconomique

Adil Douiri estime que l’économie marocaine connaît une évolution dangereuse qui a besoin d’être repensée en focalisant sur le chiffre d’affaires à l’export.

Des appels pour corriger le déséquilibre macroéconomique
Adil Douiri, le président de l’Alliance. Ph. Hicham Seddik

L’Alliance des économistes istiqlaliens, le think tank du Parti de l’Istiqlal en matière de projection et d’analyse économique et la cheville ouvrière du programme électoral du parti, vient de tirer la sonnette d’alarme à propos de l’équilibre macro-économique marocain. Lors d’une conférence de presse, avant hier, cette antenne du Parti de l’Istiqlal avance que «si l’on continue au rythme actuel des choses, l’on va droit au mur». Le constat est alarmant, selon Adil Douiri, le président de l’Alliance : «c’est une évolution dangereuse de l’économie». Ce qui est dû, explique-t-il, au fait que, depuis 2009 à aujourd’hui, l’équilibre macro-économique se dégrade et de plus en plus vite. Il cite aussi le retard pris dans la construction de ce qu’il appelle «les métiers exportateurs», auquel s’ajoute la fonte des réserves de change. Ce qui rend imminent un véritable accident économique semblable à celui vécu par le Royaume en 1980. À ce propos, Adil Douiri met en avant les raisons qui rendent cet accident imminent.

Il s’agit des retards enregistrés dans l’exécution des plans sectoriels, la forte hausse du pouvoir d’achat des ménages au cours des dernières années. Ainsi, il cite en exemple le nombre de voitures vendues : 20 mille voitures par an il y a dix ans, aujourd’hui ce chiffre s’établit à 110 mille. À ces éléments s’ajoute la forte hausse des cours des produits pétroliers. Cette situation fait qu’il y a un manque, entre 50 à 60 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’export, pour pouvoir avoir un équilibre raisonnable.
Ce qui représente, en valeur temps, environ 4 à 5 ans de retards…

Pour remédier à ce déséquilibre économique ainsi décrit par l’Alliance des économistes istiqlaliens, Adil Douiri appelle à avoir des objectifs bien précis et à ne pas s’éparpiller dans mille choses à la fois. Il propose de piloter l’économie en se concentrant sur le chiffre d’affaires à l’export. Ce qui est différent, insiste-t-il, de la balance commerciale. Il invite à se concentrer sur les réserves de change, plus largement, pendant une phase transitoire allant de trois à quatre ans. Dans ce sens, l’alliance propose de procéder à trois «corrections» qui seraient salvatrices pour l’économie marocaine. La première correction doit conduire à la mise en œuvre de certains plans exportateurs (tourisme et Plan Émergence notamment) critiques pour le chiffre d’affaires à l’export. Pour cela, estime l’Alliance, il faut accélérer la mise en œuvre de ces plans à travers l’implication directe de l’État dans certains projets. Pour illustrer l’importance de cette démarche, Adil Douiri rappelle que l’implication étatique dans le complexe industriel de Renault à Tanger-Med a été une nette réussite, c’est le cas aussi dans l’offshoring. 

À travers la deuxième correction, l’Alliance invite à déplacer l’effort d’investissement public de l’État, pendant deux ans, de l’infrastructure pure vers la concrétisation des projets de construction des unités industrielles et des stations touristiques (chaque station touristique achevée générera 2 à 4 milliards de DH par an de chiffre d’affaires à l’export). Elle recommande aussi de ne pas lancer de projets nouveaux autres que ceux qui sont en cours et dont l’achèvement est en retard. Dans le même ordre d’idée, il est recommandé de miser sur la préférence nationale pour freiner les importations de services. Quant à la troisième correction, celle qui suscite le plus d’interrogations quand à la possibilité de sa mise en œuvre, elle consiste en l’appel lancé pour «ralentir et freiner, autant que possible, la hausse des importations de biens de consommation». Ce qui devrait être fait, selon Adil Douiri, par des mesures douanières ou un glissement de la valeur du dirham.

Lisez nos e-Papers