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Cette diminution, de mois à mois, qui s’explique en partie par la baisse de l’activité du secteur du BTP, durant le mois sacré du Ramadan, inquiète les cimentiers qui tirent la sonnette d’alarme. «Ces derniers mois, nous sentons que la crise interne a atteint les fondements et nous sommes profondément inquiets», nous a confié Ahmed Bouhaouli, directeur délégué de l’Association professionnelle des cimentiers (APC). Il pointe du doigt le climat des affaires qui n’est pas propice au lancement de nouveaux chantiers de grande taille (lenteur administrative, problème d’octroi d’autorisation de construction...). Même au niveau des investissements réalisés par les Marocains du monde, surtout en matière d’autoconstruction, la tendance enregistrée durant l’été ayant été baissière. Certes, la hausse du prix du ciment, suite à la répercussion du relèvement de la taxe sur le ciment, y est pour quelque chose, mais il ne faudrait pas oublier que le resserrement du contrôle de la part des autorités locales au niveau de certaines villes a freiné la prolifération de l’habitat clandestin, sachant que durant 2011, le nombre des constructions anarchiques a grimpé de 30% au niveau national (surtout durant la phase électorale). En d’autres termes, le repli de l’informel a sérieusement impacté la vente du ciment.
Par région, les plus fortes baisses ont affecté, surtout, le Grand Casablanca, qui a vu ses ventes chuter de 44%, totalisant à peine 107 226 tonnes contre 191 567 durant le même mois de l’année écoulée, et la région du Souss-Massa-Draa dont les volumes commercialisés ont reculé, de mois à mois, de 31% pour atteindre 64 992 tonnes.
Pour les mois à venir, les professionnels s’attendent à une baisse des ventes, compte tenu de la fête du mouton et des intempéries, prévues en fin d’année, qui risqueraient de ralentir le rythme de construction dans les chantiers. À rappeler que les ventes du ciment sont tributaires des chantiers de travaux publics et du marché de l’immobilier qui connaissent un essoufflement et un recul des ventes, surtout pour le luxe. D’ailleurs, hormis le logement social où la construction avance à un rythme soutenu, les autres segments connaissent une mévente qui perdure depuis quelques années. Les promoteurs immobiliers tablent sur de nouvelles incitations, de la part de l’État, promises pour la loi de Finances 2013, pour promouvoir les logements dédiés à la classe moyenne. D’ailleurs, la FNPI et le ministère de tutelle s’attèlent actuellement à peaufiner les propositions prévues à cet égard.
