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La filiale d’une firme espagnole nationalisée

Après la nationalisation partielle d’une filiale de la compagnie Repsol en Argentine, la décision de la Bolivie envoie un mauvais signal à l’Espagne.

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Une filiale du groupe Réseau électrique d’Espagne basée en Bolivie a été nationalisée, mardi dernier, par le président bolivien, Evo Morales, qui a ordonné l’occupation des locaux par l’armée.
«Ce décret suprême a pour objet de nationaliser en faveur de l’Entreprise nationale d’électricité (ENDE, publique), au nom de l’État, le paquet d’actions que possède l’entreprise Réseau électricité international dans l’entreprise de Transport d’électricité (TDE)», a déclaré Evo Morales lors d’une cérémonie publique au palais présidentiel à La Paz. Le président a également ordonné aux forces armées de «prendre le contrôle de la direction et de l’administration» de TDE.
Transport d’électricité est détenue à 99,94% par Réseau électricité international. Elle a été fondée en 1997, lors d’une vague de privatisations, et possède 73% des lignes électriques du pays, selon son site Internet en Bolivie.
Depuis 2002, TDE «fait partie de Réseau électricité international, filiale du groupe Réseau électrique d’Espagne», selon le site Internet. De son côté, le gouvernement espagnol a promis hier de réclamer un «prix juste» pour REE. «Ce genre de décisions ne nous plaît pas», a réagi le ministre de l’Économie, Luis de Guindos, «car nous pensons qu’il est fondamental de maintenir la sécurité juridique des investissements dans des pays comme la Bolivie».

Impact financier
Pourtant, le gouvernement espagnol se veut confiant : «ce qu’a garanti le gouvernement bolivien, c’est que l’entreprise sera dédommagée des coûts investis dans le réseau d’électricité», a affirmé Luis de Guindos, et «c’est un élément que le gouvernement va surveiller et il va apporter effectivement son assistance (pour demander) un prix juste pour ces investissements».
Pour l’Espagne, c’est la deuxième mésaventure de ce genre en très peu de temps dans ce qui reste sa région de prédilection, l’Amérique latine.

Tout a commencé en Argentin. Le 16 avril, la présidente Cristina Kirchner, ignorant les avertissements de Madrid, a exproprié partiellement la compagnie pétrolière YPF, contrôlée par Repsol à 57,4%. Cette décision a ouvert une crise sans précédent entre l’Espagne et l’Argentine, deux pays traditionnellement amis. Tandis que Repsol évalue sa part dans YPF à 8 milliards d’euros, dans le cas bolivien, l’impact financier est plus limité : de l’aveu même de REE, cette expropriation n’aura «pas d’effet significatif sur les activités et le compte de résultats du groupe», la filiale n’apportant qu’«environ 1,5%» du chiffre d’affaires.
Même si l’impact financier est moindre que dans le cas d’YPF, «le gouvernement doit en prendre note» et «il faut se demander ce qui se passe», prévenait hier Francisco Pineda Zamorano, conseiller en relations internationales, interrogé sur la radio publique nationale. «On se paie notre tête !», s’est insurgé Arturo Fernandez, vice-président de l’organisation patronale CEOE et désormais, «il semble que l’Espagne soit le méchant du film».



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