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Les patrons gardent toujours le moral en dépit de l’attentisme ambiant

Le repli de la croissance pour 2012 devrait avoir des configurations plus ou moins marquées selon les secteurs d’activité. L’industrie continuera toutefois à tirer son épingle du jeu. Anticipant une amélioration de la production et des ventes, des patrons sondés par Bank Al Maghrib s’attendent à une poursuite de l’éclaircie observée en juin dernier.

Les patrons gardent toujours le moral en dépit de l’attentisme ambiant
L’industrie continuera de tirer son épingle du jeu, au cours des prochains mois.

Pour les trois prochains mois, les perspectives d’évolution de l’activité industrielle sont assez favorables. Sondés récemment par Bank Al Maghrib, de nombreux opérateurs font toujours montre d’un optimisme «mesuré» quant aux perspectives à court terme qui s’offrent au secteur secondaire. En dépit de certains déséquilibres affectant les différentes sphères de l’activité, les anticipations de redressement du cycle des affaires continuent d’avoir droit de cité. Tablant sur une amélioration de la production et des ventes, les patrons enquêtés escomptent une poursuite de l’éclaircie observée au mois de juin dernier. Requinqués par un climat des affaires jugé «bon», ces patrons gardent ainsi le moral. Tout en scrutant l’horizon avec circonspection, ils estiment que «cette amélioration devrait se poursuivre au cours du prochain trimestre». L’ambiance sociale y sera pour beaucoup puisque 95% des entreprises enquêtées ont qualifié de calme le climat social.

Faiblesse de la demande

Un double bémol est toutefois à souligner : beaucoup d’opérateurs font observer la faiblesse de la demande et l’accentuation de la concurrence qui restent les principales pierres d’achoppement au développement de la production. Sur l’ensemble des enquêtés, 31% mettent à l’avant ces entraves. Il faut dire que pour les activités industrielles, les performances prévisionnelles de production sont tributaires d’un certain nombre de paramètres portant sur le taux d’utilisation des capacités, les prix de l’énergie et des matières premières, les coûts du travail et la productivité. Côté financement, les avis ne sont pas forcément favorables. Tout au long du second trimestre, la situation de trésorerie a en effet été affectée essentiellement par les difficultés de recouvrement et par les charges non financières. Au niveau sectoriel, les difficultés de recouvrement ont pesé sur la trésorerie des industries chimiques et parachimiques et les branches mécaniques et métallurgiques, tandis que les charges non financières ont constitué le principal facteur qui a affecté la trésorerie dans les autres branches.

L’accès au financement bancaire a été jugé globalement difficile au cours du deuxième trimestre 2012 avec un solde d’opinion de 24%. Les difficultés d’accès au financement bancaire ont été particulièrement importantes pour les industries chimiques et parachimiques. Les entreprises enquêtées indiquent qu’au cours de la même période, le coût de crédit a connu une augmentation dans l’ensemble des branches, essentiellement dans les industries chimiques et parachimiques. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces «vents contraires» n’ont pas pour autant empêché des patrons d’opérer une canalisation d’investissements productifs. Selon Bank Al-Maghrib, «les dépenses d’investissement réalisées au cours du deuxième trimestre 2012 ont marqué une hausse par rapport au trimestre précédent dans l’ensemble des branches avec un solde d’opinion de 10%, à l’exception notable des industries mécaniques et métallurgiques». A très court terme, les industriels anticipent globalement la poursuite de cette évolution avec un solde de 21%.

Compression des effectifs chez certains patrons

S’agissant de la structure du financement des investissements envisagés à court terme, l’autofinancement vient en première place avec 72% du montant investi, suivi du crédit bancaire avec 19% et du crédit-bail avec 6%. L’augmentation de capital vient en dernière place avec 2%. Par ailleurs, selon les mêmes investigations, certaines branches industrielles auront pâti du renchérissement des coûts de production. «Au cours du deuxième trimestre 2012, le coût unitaire de production a augmenté avec toutefois une baisse du solde d’opinion de 47% à 5% d’un trimestre à l’autre». Une progression plus ou moins effrénée a concerné l’ensemble des branches, à l’exception de la chimie et parachimie, pour lesquelles ce coût a reculé.

Face à ces contraintes, des industriels ont été plus ou moins contraints à la réduction de leurs salariés. L’effectif global employé a accusé une nouvelle baisse durant le deuxième trimestre 2012, avec toutefois une stagnation des effectifs dans les industries chimiques et parachimiques et une hausse dans l’agroalimentaire et les industries électriques et électroniques.

A court terme, il devrait globalement connaître une stagnation selon les professionnels. Cela dit et concernant les conditions de production, 70% des entreprises ont estimé que l’approvisionnement était normal durant le deuxième trimestre 2012, 26% l’ont jugé facile et 4% déclarent avoir éprouvé des difficultés d’approvisionnement, soit un solde positif de 22%. Cette situation a été plus marquée au niveau de la chimie. Les stocks détenus par les entreprises sont jugés inférieurs à leur niveau normal.
Au total, les anticipations des uns et des autres sont toujours sujettes à caution. Nombreux sont les conjoncturistes qui estiment que des hypothèses plausibles n’envisagent pas des évolutions à même d’induire des changements importants dans les configurations de l’offre industrielle.

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