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Hausse annoncée des prix des fruits et légumes

En plus d’une saison agricole problématique, à cause du déficit des pluies, la récente hausse des prix des carburants plombe l’activité des professionnels opérant dans les filières des légumes et fruits. Le panier de la ménagère va s’en ressentir…

Hausse annoncée des prix des fruits et légumes
Ce sont les intermédiaires qui font flamber les prix.

La nouvelle est tombée comme un couperet. La hausse des prix des carburants a surpris tout le monde, et plus particulièrement les agriculteurs, qui sont encore sous le choc. En effet, après le froid glacial, la pluie insuffisante et la récente vague de chaleur, voici la hausse des prix des carburants qui laisse présager de fortes tensions sur les prix des fruits et légumes. «Cette augmentation des produits pétroliers intervenue le week-end dernier aura de lourdes conséquences sur la production agricole», soutient le représentant de l’Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL), Lahcen Boulguide.

Et de préciser : ils s’attendent au pire cette année. Cette augmentation n’arrange pas les choses. C’est ce que constatent surtout les petits producteurs qui vivent déjà une saison agricole désastreuse. La production n’est guère rentable pour eux, indique notre interlocuteur. Et de préciser que «les coûts de production sont déjà très élevés. Les agriculteurs et producteurs se plaignent et disent que les coûts pour les agriculteurs ont tellement augmenté qu’ils ne savent plus comment y faire face et voilà cette nouvelle hausse des prix des carburants qui ne fait qu’aggraver leur situation déjà critique. Il nous faut désormais faire face à l’augmentation des frais de transport et de la main-d’œuvre, entre autres», conclut-il.

Des effets transversaux

Même son de cloche chez Mohamed Zahidi, membre de l’Association des producteurs exportateurs de maraîchage et primeurs du Maroc (ASPEM), pour qui «les prix agricoles devraient connaître indirectement une légère hausse. Donc, nous ne pouvons pas parler d’une flambée des prix des fruits et légumes. Cela dépendra de l’offre et de la demande. Certainement, il y aura une baisse au niveau de la production», précise-t-il, en indiquant par ailleurs que le coût de la production était assez élevé et que cette augmentation pourrait engendrer d’autres problèmes, car les acteurs du secteur agricole souffrent déjà du mal de la campagne agricole, et qu’il ne fallait pas en ajouter. «Tout devra changer et nous le ressentirons sur le transport, le commerce et tous les secteurs d’activité. C’est-à-dire que le pouvoir d’achat des citoyens va connaître une baisse considérable», dit-il.

Cette hausse est, rappelons-le, pénalisante pour plusieurs secteurs. D’autant plus qu’elle a des effets transversaux. Toutes les activités sont, en effet, interdépendantes et les chamboulements chez l’une se répercuteront obligatoirement sur les autres… Les professionnels, agriculteurs, transporteurs routiers et pêcheurs sont tous touchés et tout le monde est évidemment mécontent. Ils voient leurs revenus sanctionnés par cette augmentation inattendue. Leur facture pourrait encore s’alourdir les jours qui suivent. La récente hausse des prix des carburants pèse donc lourd, de même d’ailleurs qu’au niveau des populations rurales et les couches moins aisées. Reste à voir comment va évoluer, dans les prochains jours, cette situation aux plans économique et social. Et dans cette longue chaîne, le pire à craindre n’est autre que l’effet spéculation.

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