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La demande intérieure monte en puissance

Selon le Haut Commissariat au Plan, la demande intérieure devrait continuer de tirer la croissance économique, au moment où la contribution de la demande externe promet d’être négative.

La demande intérieure monte en puissance
La demande intérieure est stimulée par la maîtrise des prix à la consommation.

La demande intérieure au Maroc prend de l’ampleur et confirme sa contribution à la croissance économique. Ce n’est pas sans relancer la réflexion sur le rôle de la consommation interne dans le modèle de développement économique retenu ou à retenir. D’ailleurs, certains économistes, à l’instar de l’ancien patron du FMI (Fonds monétaire international), Dominique Strauss-Kahn, appellent à revenir à une croissance plus fondée sur la demande interne.

En tout cas, l’économie marocaine est obligée de s’appuyer davantage sur le marché intérieur, étant donné que la demande étrangère fait du surplace, ce qui se traduit par une perte de parts de marché des exportations marocaines à l’étranger. C’est ce que fait ressortir le HCP (Haut Commissariat au Plan) dans son budget économique prévisionnel 2012. En effet, estiment les économistes de cette institution, la demande intérieure devrait continuer de tirer la croissance économique nationale. La consommation des ménages progresserait de 5 % en volume, celle des administrations publiques de 2 % et la formation brute de capital fixe, qui reflète les investissements des entreprises, de 6 %. Ce qui permettrait à la demande intérieure de renforcer sa contribution, devant passer de 4,8 points en 2011 à 5,4 points de croissance en 2012, en continuant à mettre à profit le soutien budgétaire des prix à la consommation. Pour l’inflation, elle devrait se situer à près de 2,1 % au lieu de 1,3 % en 2011.

En revanche, la demande extérieure poursuit sa tendance baissière, se traduisant par l’effritement de sa contribution à la croissance économique. Ainsi, souligne-t-on auprès du HCP, les échanges extérieurs de biens et services dégageraient de nouveau une contribution négative à la croissance du PIB (produit intérieur brut) de 1,3 point, notamment en raison de l’ampleur des importations stimulées par l’effet multiplicateur de la demande intérieure.

Une croissance de 4,8 % en 2010

Concernant le financement de l’économie, le déficit courant des échanges extérieurs devrait atteindre 7,1 % du PIB en 2012. L’année en cours devrait donc renforcer la tendance qui a régné en 2011. En effet, relève-t-on, la demande intérieure, notamment la consommation des ménages a bien progressé l’année dernière, stimulée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, sous l’effet de la maîtrise de l’évolution des prix à la consommation de 0,9 % en 2011. Celle-ci aurait enregistré une évolution de 6,5 % en volume au lieu de 2,2 % en 2010, contribuant ainsi pour 3,7 points à la croissance du PIB au lieu de 1,3 point en 2010. La consommation des administrations publiques aurait contribué de 0,3 point. De son côté, la formation brute de capital fixe progresserait de 4,5 %, contribuant pour 1,4 point à la croissance économique. Globalement, la demande intérieure aurait contribué de 4,8 points à la croissance du PIB.

On le voit bien, la demande intérieure prend donc le relais, ce qui permet à l’économie de garder la tête hors de l’eau et même de réaliser un taux de croissance honorable dans une conjoncture internationale des plus difficiles. En fait, l’économie nationale aurait enregistré, selon le HCP, une croissance de 4,8 % en 2011 au lieu de 3,7 % enregistré en 2010. Cette reprise s’explique, à la fois, par la hausse de la valeur ajoutée du secteur primaire de 5 % après une baisse de 2,1 % en 2010 et par une croissance des activités non agricoles au même rythme de 4,7 % en 2011.

Une performance que l’économie nationale ne pourra pas rééditer cette année puisqu’elle devrait enregistrer un ralentissement de sa croissance en 2012, pour s’établir à 4,1 % au lieu de 4,8 % en 2011. Les activités non agricoles progresseraient globalement de 4,9 % alors que le secteur primaire devrait enregistrer une baisse de sa valeur ajoutée de 2,2 % en 2012. 

La problématique du financement

L’économie affronte un défi de taille : le financement. Le HCP fait remarquer à cet effet que le taux d’épargne nationale s’est établi à 28,8 % au cours de l’année dernière au lieu de 30,8 % du PIB, une année plus tôt, alors que l’investissement brut est en légère hausse, pour représenter 35,5 % du PIB. Par conséquent, le compte épargne-investissement aurait dégagé une accentuation du déficit de financement, se situant à 6,7 % du PIB, au lieu de 4,3 % en 2010. L’écart pourrait se creuser davantage en 2012 entre le taux d’épargne nationale (en amélioration de 29,9 % du PIB en 2012) et le taux d’investissement (en progression de 37 % du PIB).

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