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L’ultimatum de Benkirane à ses ministres

Le chef du gouvernement veut avoir de la visibilité. Il a envoyé à ses différents ministres une lettre de cadrage, datée du 16 février, qui comprend trois grandes tâches à accomplir dans un délai qui ne dépasse pas 30 jours. Finalité : avoir sous la main un tableau de bord facilement consultable pour une meilleure gestion des engagements. Primo, chaque département doit préparer un plan d’action sectoriel détaillé et chiffré.

L’ultimatum de Benkirane à ses ministres

Des objectifs bien définis avec leurs délais de réalisation doivent y figurer. Secundo, les membres du gouvernement sont exhortés à réfléchir sur les moyens d’améliorer la gouvernance.

C’est un concept qui guidera désormais les politiques publiques. Dans son article 157, la Constitution stipule qu’une charte des services publics fixe l’ensemble des règles de bonne gouvernance. Dans le même ordre d’idées, le chef du gouvernement a affirmé au Parlement qu’une telle charte est primordiale pour fixer les obligations et règles de fonctionnement et de gestion des administrations. La régularité des audits et des évaluations de rendement et de qualité est ainsi érigée en règle de conduite. Tertio, les ministres sont appelés à dresser un tableau exhaustif des mesures d’urgence. Ces dernières doivent apporter des réponses à des attentes qui se font pressantes ou à des situations de crise. Il s’agit notamment des diplômés chômeurs, des tensions sociales exacerbées dans certains secteurs publics et de l’absence de pluie qui pèse lourdement sur la campagne agricole. Il faut dire que l’actuel gouvernement n’a pas été trop béni par le ciel ni encore par la conjoncture économique mondiale.

Cela n’a pas empêché les membres de l’équipe Benkirane, fraîchement installés, d’aller au charbon et de multiplier les actions et rencontres pour une meilleure connaissance des enjeux de leurs secteurs. C’est le cas, notamment de Najib Boulif, ministre des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance, qui a pris le pouls des intervenants dans la compensation des produits de première nécessité, avant de se pencher sur une réforme progressive du système. Idem pour Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, qui multiplie les contacts pour se faire une nette idée des besoins dans le domaine. Ce dernier présentera demain en Conseil de gouvernement un exposé sur les enjeux et perspectives de l’activité touristique.

Le ministre de l’Équipement et du Transport, Aziz Rebbah, est également sur la brèche et imprime d’ores et déjà son empreinte en désamorçant des grèves et en s’engageant sur des amendements à apporter au Code de la route. Quant au ministre de l’Économie et des Finances, Nizar Baraka, il vient d’annoncer la prochaine organisation des assises de la fiscalité. Objectif : arriver, quand bien même est-ce difficile, à une fiscalité plus équitable, mais qui permet en même temps des rendements importants. Ainsi, la tendance est à un assouplissement des mécanismes de garantie pour un meilleur accès au crédit des PME. Et ce n’est pas fini. Le Chef du gouvernement a demandé à ses ministres de préparer des projets de textes pour la mise en place des nouveaux organismes et institutions constitutionnels. En effet, l’actuel Exécutif doit être sur deux fronts à la fois. Apporter le changement que les Marocains attendent et qui fait l’objet d’un contrat d’engagement entre le gouvernement et le peuple et, parallèlement à cela, l’application des dispositions de la nouvelle Loi suprême. 


Le projet de Budget actualisé

Le projet de loi de Finances doit faire l’objet d’une proche présentation en Conseil de gouvernement. Ceci dans la perspective de la soumettre à la bonne appréciation des parlementaires, en session extraordinaire, au plus tard durant la dernière semaine de mars. Toutefois, c’est loin d’être une partie de plaisir pour un gouvernement pris dans l’étau d’une campagne agricole déficitaire et d’un tassement de la demande étrangère causée par la crise de l’euro. À la lumière de ces contraintes, le gouvernement doit actualiser son projet de Budget 2012. Sur la base d’un baril à 95 dollars, les prévisions pour l’année en cours se trouvent illico grevées par une caisse de compensation dans le rouge. L’on s’attend à ce que les engagements pour 2012 dépassent les 42 MMDH. Aujourd’hui, le Fonds de solidarité, qui sera doté de 2 MMDH, dont 1,2 MMDH financé par le privé, est appelé à venir en aide aux couches sociales les plus nécessiteuses.

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