Menu
Search
Jeudi 18 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 18 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Des engagements gouvernementaux pour la mise en œuvre des actions concrètes

Pendant une heure et quart, le chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane a présenté les grandes lignes du programme gouvernemental devant les parlementaires des deux Chambres. Les engagements de l'exécutif portent sur cinq piliers comme nous l'avons déjà annoncé dans nos précédentes éditions : le renforcement de l'identité, la consécration de l'Etat de droit, de la bonne gouvernance et de la sécurité, la mise en place d'une économie compétitive et diversifiée, le développement des programmes sociaux et le renforcement de la position du Maroc au niveau international.

Des engagements gouvernementaux  pour la mise en œuvre des actions concrètes
Peu de chiffres ont été cités par le chef de l'exécutif : fixer le taux de croissance à 5,5 %, garder l'inflation à 2 %, réduire le taux de chômage à 8% d'ici 2016, augmenter le budget du Fonds de développement rural à un milliard de dirhams au lieu de 500 millions de dirhams et permettre à 10 millions de Marocains de bénéficier de l'AMO. Quelques parlementaires de l'opposition critiquent la faiblesse numérique du programme gouvernemental tandis que d'autres estiment que celui-ci ne reflète pas la plupart des engagements tenus par le PJD lors de sa campagne électorale.
Certains estiment qu'il est facile de véhiculer des promesses ambitieuses, mais il est difficile d'atteindre les objectifs tracés en raison des contraintes financières et de la crise économique dont souffrent nos partenaires classiques.

Pour leur part, les membres de l'équipe gouvernementale tiennent à souligner qu'ils sont réalistes et s'engagent à mettre en œuvre des actions concrètes ayant un impact direct sur le vécu quotidien des citoyens.
Les priorités sont, donc, tracées. Au niveau économique, Benkirane s'engage à rendre l'économie nationale productive. Il s'agit, selon lui, de soutenir la demande intérieure en améliorant le pouvoir d'achat des citoyens ainsi que la compétitivité des entreprises.
D'autres points sont à prendre en compte : l'amélioration de la gouvernance et la lutte contre le monopole et la rente, l'augmentation du taux d'investissement et celui de l'épargne.

Le gouvernement vise à asseoir une gouvernance économique basée sur la transparence, l'amélioration du climat des affaires et la lutte contre toute forme de spéculation. Il s'assigne également pour objectif de prendre en considération le facteur de la concurrence dans l'accès aux marchés publics et aux accords relatifs à la gestion déléguée et d'adopter des programmes contractuels pour lutter contre l'économie de rente. Ainsi, le rôle du Conseil de la concurrence sera renforcé.
Le gouvernement est appelé à préserver les équilibres financiers et améliorer les recettes en réformant le système fiscal, rationalisant les dépenses et traitant les dysfonctionnements notamment ceux liés aux obstacles à l'investissement.

Benkirane promet de mettre en place un système fiscal incitatif en faveur des PME à travers des formules adaptées. Les TPE auront leur propre système. Des mécanismes seront mis en place pour que le secteur de l'informel bascule dans le formel.
Sur le plan des programmes sociaux, l'enseignement, la santé et l'habitat sont en tête des priorités.
Le ministre de l'Education nationale veillera à asseoir de nouvelles règles de gouvernance et améliorer le système éducatif. L'objectif est de pouvoir faire renaître la confiance perdue dans l'école publique. Cela passera à travers la mise en place de l'école de l'excellence, la contractualisation avec les établissements scolaires, l'élargissement de la marge de manœuvre de la gestion pédagogique…
Au niveau du secteur de la santé, les objectifs ont trait à l'amélioration de la qualité des soins, de l'accueil et de la politique des médicaments, l'accès équitable aux services notamment ceux de l'accouchement et des urgences…

S'agissant de l'habitat, on vise à diversifier l'offre, créer un nouveau produit pour la couche moyenne et accélérer le rythme du programme « Villes sans bidonvilles ». Une stratégie nationale relative à la politique de la ville sera élaborée pour pallier les dysfonctionnements constatés, garantir un développement homogène des villes et accompagner les nouvelles villes.
En ce qui concerne le dossier épineux de l'emploi, le vœu est de pouvoir traiter le lourd cumul au niveau des diplômés chômeurs. Cela se concrétisera, selon le programme gouvernemental, à travers l'amélioration des programmes Taahil, Moukawalati et Idmaj et l'adoption de nouveaux programmes. L'idée est d'encourager aussi l'emploi dans le cadre des associations de proximité. Pour ceux qui souffrent des affres du chômage depuis de longues années, une bourse leur sera accordée pour suivre des formations de perfectionnement. L'exécutif mise aussi sur l'auto-emploi à travers la facilitation des procédures et de l'accès au financement.
Sur un autre registre, la Caisse de compensation sera réformée pour maîtriser ses dépenses à travers la rationalisation de la structure des prix des produits subventionnés et des secteurs bénéficiaires. Le soutien direct aux familles sera élargi. Benkirane s'engage à créer le fonds de solidarité et poursuivre les projets de l'Initiative nationale pour le développement humain.

La femme, les jeunes, les personnes à besoins spécifiques, les personnes âgées et les enfants feront l'objet de programmes spéciaux.
Par ailleurs, parmi les priorités tracées, la défense de la cause nationale à travers le soutien de l'initiative d'autonomie des provinces du Sud. Ainsi, une attention particulière sera accordée au chantier de la régionalisation avancée.
On note aussi le renforcement de l'identité islamique et culturelle du Maroc en rehaussant les langues arabe et amazighe, s'ouvrant sur les langues étrangères et soutenant les infrastructures culturelles. Il s'agit aussi de la nécessité d'une réforme globale de l'administration et de la justice.
Sur le plan international, le Maghreb est érigé en priorité ainsi que le soutien des causes arabes dont celle palestinienne. Le gouvernement veillera aussi à développer ses relations avec l'Afrique et l'Union européenne tout en diversifiant les partenariats avec l'Amérique Latine, l'Amérique du Nord et l'Asie.
Les défis sont de taille. La présentation de la déclaration tant attendue, qui sera suivie durant les prochains jours par des débats parlementaires puis le vote de la confiance des députés, s'est déroulée dans un contexte marqué par la grogne de plusieurs catégories de la société devant le Parlement : le mouvement féminin, les diplômés chômeurs et les malvoyants.
Lisez nos e-Papers