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Extension de la protection sociale, pour une cohésion sociale et un développement humain durable

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L’INDH partage ses fondements et objectifs avec l’ensemble des politiques sociales nationales, et de ce fait, partage sa visée avec toute stratégie de protection sociale initiée, dans la mesure où notre but ultime est de combattre la pauvreté et les inégalités sociales et de lutter contre l’exclusion sociale. L’objectif final est donc d’assurer une cohésion sociale qui passe forcément par le bien-être sociétal.
Qui dit la cohésion sociale, comme elle a été définie par le sociologue Émile Durkheim : «l’état de bon fonctionnement de la société où s’exprime la solidarité entre individus et la conscience collective», dit la capacité d’une société à assurer le bien-être de tous ses membres, en réduisant les disparités et en évitant la marginalisation. Elle place l’accent sur le bien-être sociétal et considère que des relations sociales harmonieuses et stables font partie intégrante du progrès économique et social et de la coexistence pacifique.

Pour une vie digne et solidaire avec les plus vulnérables
Partageant cet objectif, l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain), œuvre maroco-marocaine lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005, vise, via ses actions et programmes, à assurer une vie digne aux bénéficiaires ciblés en soutenant la mixité sociale et en œuvrant à réduire toute sorte d’inégalité et de stigmatisation au sein de notre société. Elle se base sur une démarche territorialisée, participative et contractuelle, impliquant les administrations locales, les élus et la société civile.
Elle a comme ambition de bâtir un Maroc solidaire, fondé sur la consécration de la citoyenneté agissante, et le renforcement du partenariat social. Cette Initiative est ainsi venue accélérer les mutations sociales dans notre pays, renforcer le sentiment de dignité chez les populations défavorisées, accroitre leur participation responsable à la vie collective et ancrer leur confiance dans l’avenir commun. Autrement dit, l’objectif final et global de cette noble Initiative est de garantir l’équité dans l’accès aux services sociaux de base, l’égalité des chances, une redistribution efficace au profit des plus pauvres et des vulnérables, induisant ainsi des effets immédiats dont la baisse du taux de pauvreté et, partant, la garantie d’une meilleure cohésion sociale.
Au Maroc, la vision d’une société fondée sur des bases démocratiques, modernes et solidaires s’enracine imparablement dans une ambition nationale. C’est une opération au cours de laquelle le pays, conscient de la nécessité d’une rénovation de ses règles de vie, mobilise l’ensemble de ses instances pour y parvenir, convaincu que ce n’est que sur la base de la dignité pour tous que peuvent se construire des sociétés cohésives.

Une telle approche fait par ailleurs montre d’une sensibilité particulière à la situation des groupes vulnérables. Ces groupes incluent tous ceux qui vivent dans la pauvreté et la précarité. Ce qui constitue le cœur de l’action de l’Initiative nationale pour le développement humain qui cible justement cette catégorie de bénéficiaires, qui prône la dignité comme une de ses valeurs fondamentales, et qui vise avant tout à réduire les inégalités sociales et, par là, la pauvreté, l’exclusion et la précarité.
Ainsi et pour l’atteinte de ces objectifs nobles, l’INDH se décline en 5 programmes qui se présentent comme suit :
1. Programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural : 701 communes rurales, dont le taux de pauvreté est égal ou supérieur à 14%.
2. Programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain : 530 quartiers urbains défavorisés identifiés relevant des villes et centres urbains dont la population dépasse 20 000 habitants et qui vivent dans des conditions difficiles.
3. Programme de lutte contre la précarité qui vise les personnes vulnérables.
4. Programme transversal avec une composante activités génératrices de revenus permettant de générer de l’emploi et de la richesse.
5. Programme de mise à niveau territoriale : visant 3 300 douars relevant de 22 provinces enclavées ou montagneuses et nécessitant une mise à niveau territoriale.
L’INDH fait du concept de l’exclusion sociale son idée phare, en insistant sur l’inclusion et la participation. La politique qui en découle est centrée sur l’activation, le développement économique et la cohésion sociale – visant en particulier les groupes «vulnérables» de la société et les couches défavorisées pour leur permettre d’accéder à l’emploi et d’être financièrement indépendants et responsables. De ce fait, la protection sociale menée par l’État s’est vue donc renforcée dans un cadre de convergence, de synergie et de partenariat. Par ailleurs, il est également à noter que la hiérarchie sociale crée aussi des disparités dans l’accès et le recours aux droits sociaux, avec pour conséquence des disparités dans la promotion du bien-être, en général, et de la santé ou du travail, en particulier.

L’INDH rejoint ainsi parfaitement les objectifs des stratégies de protection sociale conçues pour améliorer le bien-être des populations et favoriser le consensus social à grande échelle. Ce bien-être sociétal, si capital à notre action, est également propice et nécessaire à une croissance équitable, à la stabilité sociale et à la performance économique. Ainsi, et à l’instar des politiques de protection sociale qui visent à optimiser les circonstances dans lesquelles les personnes naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent, l’INDH vient apporter un soutien significatif aux activités visant à améliorer les conditions de vie quotidienne des populations ciblées, et ce dans différents secteurs :
• Secteur de l’éducation formation ayant pour objectif de lutter contre la déperdition scolaire et l’analphabétisme.
• Secteur de la jeunesse et des sports.
• Secteur de la santé à travers des soins de proximité pour toutes catégories de personnes, ainsi que la lutte contre la mortalité, par une meilleure prise en charge de la santé maternelle et infantile.
• Secteur de la culture et du culte.
• Infrastructure et équipements : eau potable, voirie, électrification et éclairage, assainissement, pistes ayant un impact économique et social considérable sur les populations cibles.
• Activités génératrices d’emplois et de revenus stables, renforçant la dignité et la confiance, permettant une indépendance financière et un développement économique local.
• Des projets et des actions visant la promotion des conditions de la femme, la protection de l’enfance et l’intégration des personnes handicapées physique et mentale et des personnes à besoins spécifiques.
• Des centres d’écoute et d’orientation et des cellules de prise en charge dédiées aux personnes victimes de violences (unité de protection de l’enfance).

Pour une citoyenneté active
La cohésion sociale est présentée comme une notion à caractère multidimensionnel, qui renvoie non seulement à la participation et à l’intégration de tous dans la vie économique, sociale, culturelle et politique, mais aussi à un sens de la solidarité et de l’appartenance à la société fondée sur la jouissance effective de la citoyenneté et de la démocratie.
La pertinence de la notion de cohésion sociale dans la société actuelle est justifiée par les nombreux avantages que ce concept présente. En premier lieu, la nature transversale de la cohésion sociale évoque l’idée de la nécessaire participation de toutes les parties prenantes, d’un équilibre à cet égard et d’une action systématique et coordonnée menée pour la réalisation dudit équilibre social.
Dans ce sens, et en ce qui concerne la participation qui reste nécessaire à la réalisation de tout équilibre social, elle représente dans le cas de l’INDH une des valeurs fondamentales dans la mesure où ce sont les bénéficiaires eux-mêmes qui expriment leurs besoins prioritaires en termes d’actions visant à assurer l’accès aux services et équipements de base et de projets sociaux. Ainsi, le citoyen est appelé au niveau territorial à prendre part de façon directe et durable à l’élaboration et à la prise de décision grâce à sa participation aux comités régionaux, provinciaux et locaux de développement humain.

Le citoyen est même appelé à participer directement à l’élaboration des Initiatives locales de développement humain, suite aux diagnostics participatifs réalisés sur le terrain.
Le deuxième avantage, c’est ce que j’appellerais la coexistence pacifique : l’INDH est venue instaurer un nouveau mode de gouvernance basé, entre autres, sur la participation.
Ce défi de la gouvernance participative a également été relevé dans la mesure où les comités de développement humain constituent désormais des espaces d’interaction et de délibération reflétant une prédisposition au dialogue et à l’échange, favorisant ainsi une coexistence pacifique, dans un esprit d’ouverture et de respect des libertés. Cette gouvernance place l’Homme au cœur des priorités nationales et des enjeux de la démocratie et du développement, et respecte ainsi le rôle primordial que doit jouer l’être humain dans le processus de son propre développement. L’INDH est justement venue apporter, avec une gouvernance participative visant la proximité, une nouvelle philosophie, une nouvelle méthodologie de travail et un projet axé sur des résultats perceptibles visant à assurer au final la cohésion sociale.
En somme, une participation pleine et entière à la société, l’égalité des chances, la non-discrimination, une vie indépendante au sein de la communauté locale, en bref : une citoyenneté pleine et entière pour tous est bel et bien la motivation de tout programme de protection sociale exemplaire. Je suis, en outre, fermement convaincu que les actions allant dans ce sens ne peuvent qu’être complémentaires des projets et actions de l’INDH.

La cohésion sociale reste tributaire de la mise en œuvre de politiques de développement humain d’envergure et de longue haleine, territorialisées, mieux intégrées et fondées sur une démarche participative… partant des besoins exprimés par les populations et des déficits locaux. Aussi, existe-t-il une forte nécessité d’intégrer l’ensemble des composantes de la société, notamment les femmes et les jeunes, les personnes à besoins spécifiques, dans la prise de décision et la dynamique du développement, car la bonne gouvernance participative et l’inclusion sociale supposent l’implication de tous les citoyens dans le processus de développement.

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