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Quel impact sur le Maroc ?

La France se place toujours au premier rang des pays partenaires avec 15,6% du total des transactions commerciales du Maroc avec l'étranger.

Quel impact  sur le Maroc ?
Qu'on le veuille ou non, la perte du triple A français aura des «effets secondaires» sur le Maroc...
La perte du triple A que la France détenait depuis 1975 chez Standard & Poor's est un coup dur pour l'économie française.
Une nouvelle donne qui ne manquera pas d'impacter négativement les comptes nationaux dans un contexte d'incertitudes, et qui serait appelée à se renforcer dans les mois à venir. A moins que des signaux positifs ne soient envoyés par les autorités françaises qui devraient procéder à des réformes structurelles garantissant un retour de confiance dans l'économie de l'Hexagone. Dans quelle mesure le Maroc est-il concerné ? «Les exportations marocaines, les investissements directs étrangers, les transferts des MRE ainsi que le tourisme sont les quatre principales sources de devises qui risqueraient de faire grise mine si la crise de confiance se maintient», avertit Hicham El Moussaoui, maître de conférence en science économique à l'Université Moulay Slimane de Béni Mellal et analyste au projet «www.unmondelibre.org».
La France, on le sait, est traditionnellement le premier partenaire du Royaume. Elle se place en effet depuis toujours au premier rang des pays partenaires avec 15,6% du total des transactions commerciales du Maroc avec l'étranger.

Des échanges qui dégagent tout de même un déficit de 12,62 milliards de DH au détriment du Maroc, avec un taux de couverture établi à 71%. Aussi, un comportement marqué par la prudence devrait-il se renforcer avec la politique d'austérité budgétaire et la crise des crédits bancaires qui pourrait apparaître suite à une augmentation des taux d'intérêt auxquels la France serait amenée à financer ses dettes.
Le renchérissement du coût de l'argent et le durcissement des conditions d'octroi des crédits devraient, dans ce contexte, se traduire par une baisse de la consommation des ménages et des dépenses d'investissements des entreprises. «Avec le rétrécissement de la demande extérieure, on aura moins de débouchés pour certains produits, notamment du textile et de l'agroalimentaire», poursuit Hicham El Moussaoui.
Les investissements français au Maroc pourraient subir un ralentissement à cause de cette situation. «En cas de dégradation de leurs actifs, les banques françaises seraient dans l'obligation de se recapitaliser pour renforcer leurs fonds propres. D'où une augmentation des taux d'intérêt et donc des difficultés des investisseurs de se financer.
Ces derniers seraient ainsi obligés de reporter les investissements dans le Royaume en attendant de meilleurs jours», estime M. El Moussaou, qui ajoute : «si la situation se dégrade davantage, les autres agences de notations risqueront de réviser à la baisse la notation de la France en 2012. Au lieu d'emprunter à 3%, elle s'endetterait à des taux plus élevés».

Les transferts des MRE et l'activité touristique ne sont pas en reste. Ils devraient subir négativement l'impact de la crise des crédits bancaires en France. Avec la baisse des dépenses de consommation des ménages et le resserrement des dépenses des entreprises (recul des recrutements, licenciements…), les transferts d'argent et les budgets de voyages seraient en effet comprimés.

En clair, le retrait de devises ne serait pas sans influence sur les comptes nationaux.
Certes, en dépit des multiples crises, le Maroc a toujours fait preuve de résilience. Seulement, devant un tel scénario, la réaction des autorités marocaines est de plus en plus urgente, sinon le coup sera dur sur l'économie marocaine. En tout état de cause, les spécialistes s'y accordent de plus en plus : il est temps de mettre en place une vraie politique de diversification de l'économie. Il est trop risqué de rester dépendant d'un seul partenaire, surtout que les cartes sont rebattues au niveau mondial. Aujourd'hui, le salut serait peut-être à rechercher auprès des pays émergents et ceux du Moyen-Orient.

Le Maroc garde sa note A4

La Coface (Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur), spécialiste de notation du risque-pays pour les entreprises et les investisseurs, a maintenu la note A4 pour le Maroc, aussi bien pour l'évaluation risque-pays que pour l'environnement des affaires. Dans son rapport annuel «Risque pays 2012», rendu public par l'organisme le lundi 16 janvier dernier à Paris, le Maroc voit ainsi sa note inchangée depuis 2009, sans surveillance négative, ni reclassement. Quant à la cotation à moyen terme, le Royaume est décrété pays à risque «assez faible». Les notes de la Coface sur le risque moyen d'impayés des entreprises par pays se situent sur une échelle de 7 niveaux, de A1 (la meilleure) à D. Pour étayer ses évaluations sur le Maroc, la Coface retient que la croissance a été soutenue en 2011 et que les effets directs et indirects sur l'économie des soulèvements dans divers pays arabes «ont été limités» dans le cas du Maroc.

L'organisme, par ailleurs spécialisé dans l'assurance-crédit et la gestion des garanties publiques des créances à l'export pour le compte de l'Etat français, prévoit que la croissance au Maroc restera «correcte» en 2012 en dépit de la «dépendance du Royaume vis-à-vis de l'Union européenne où l'activité sera atone». Elle sera néanmoins «fragile» car elle est tributaire des aléas climatiques pour le secteur agricole et des fluctuations du prix du pétrole. Mais, dans une situation financière mondiale mouvementée, «le Maroc dispose d'une certaine capacité de résistance à un retrait brutal de capitaux», grâce notamment à des financements peu volatils, un niveau de réserves correct et un système bancaire qui est «le plus développé d'Afrique (hors Afrique du Sud)» et qui reste «bien capitalisé et rentable».
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