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Le coup de projecteur du CES sur le déficit commercial

Le Conseil économique et social (CES) met en lumière les ressorts de l’actuel déficit commercial et montre les voies d’une gestion rationnelle du problème. Par exemple, en tirant profit des stratégies sectorielles, en agissant sur la régulation des échanges et en facilitant les procédures.

Le coup de projecteur du CES sur le déficit commercial
Chakib Benmoussa, président du Conseil économique et social.

Le Maroc s’est engagé, depuis de nombreuses années, sur la voie de la libéralisation commerciale. Des avancées importantes ont été réalisées dans ce domaine. Ces aspects positifs se trouvent quelque peu ternis par certaines insuffisances qui doivent être levées pour permettre à l’économie de profiter pleinement des bienfaits de la libéralisation. Des efforts restent encore à faire notamment dans les domaines de la justice, la réglementation et la gestion administrative.

Dans une conjoncture mondiale incertaine marquée par la succession des crises dans un laps de temps court, dont la crise de la dette souveraine dans les pays européens ainsi que les tensions politiques dans le monde arabe, les échanges commerciaux des biens au titre de l’année 2011 ont profondément subi les effets négatifs de ce climat dépressif qui continuera de planer sur les fondamentaux de l’économie mondiale durant l’année 2012. L’aggravation du déficit commercial met en relief la nécessité de développer et de promouvoir les exportations, en tirant profit des stratégies sectorielles, mais aussi en agissant sur la régulation des échanges et la facilitation des procédures, la consolidation et la diversification des relations commerciales et l’élaboration d’un nouveau cadre réglementaire régissant le système de défense commerciale. Présentant à S.M. le Roi, vendredi 28 septembre dernier à Marrakech, le premier rapport du Conseil économique et social (CES), au titre de l’exercice 2011, le président de cette instance, Chakib Benmoussa, a précisé que le déficit commercial souligne la compétitivité insuffisante des entreprises et des produits marocains. Voilà pourquoi le Conseil appelle à ériger la compétitivité en axe majeur des politiques publiques et invite à accorder une priorité au secteur industriel qui constitue le cadre privilégié de l’innovation et de la préservation de l’emploi, en levant les contraintes qui entravent son développement.

Renforcement de la compétitivité

Il reste aussi que les efforts pour le renforcement de la compétitivité de l’économie ne sauraient produire les résultats escomptés sans la modernisation des relations professionnelles au sein de l’entreprise. «Le déficit structurel de la balance commerciale s’est aggravé en 2011, à cause notamment de l’augmentation de la facture énergétique. Depuis 2007, les recettes du tourisme et les transferts des Marocains résidant à l’étranger ne permettent plus de combler le déficit des échanges de marchandises. En conséquence, le compte-courant de la balance des paiements a enregistré un déficit important que les investissements étrangers n’ont pas permis de couvrir. Cela a conduit à la contraction des réserves de Changes à moins de 5 mois, ce qui pourrait constituer un risque pour la stabilité financière du pays».

Dans son rapport, le CES indique que le creusement du déficit commercial pousse à développer et à promouvoir vigoureusement les exportations, en tirant profit des stratégies de développement sectorielles, mais aussi en agissant sur la régulation des échanges et la facilitation des procédures, en consolidant et en diversifiant les relations commerciales et en rationalisant les importations à travers l’élaboration d’un nouveau cadre réglementaire de protection des consommateurs et des marchés. Dans ce sens, recommande le rapport, «un recours plus efficace au dispositif de normalisation devrait être envisagé en veillant à impliquer les opérateurs économiques. En outre, la stricte application des règles d’origine est de nature à réduire le risque de détournement éventuel des flux à la faveur des accords de libre-échange conclus par le Maroc».

Par ailleurs, à l’instar de ce qui est préconisé dans plusieurs pays, une action destinée à «produire et à consommer marocain» devrait être menée en concertation avec les acteurs publics et privés concernés. De fait, une politique raisonnée de préférence nationale devrait guider les choix des pouvoirs publics en concertation avec les opérateurs. Dans cette donne, «il convient de réaliser un équilibre entre le respect des engagements pris dans le cadre de l’ouverture et la sauvegarde impérative des intérêts nationaux et de l’emploi».

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