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L’Assemblée du peuple défie la justice

La Chambre se réunit après un décret du président islamiste ordonnant son rétablissement.

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Défiant l’armée et la justice, l’Assemblée du peuple égyptienne, dissoute à la mi-juin, s’est réunie mardi matin après un décret du président islamiste Mohamed Morsi ordonnant son rétablissement.
«Ce dont nous discutons aujourd’hui c’est du mécanisme d’application» du jugement de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) qui a déclaré l’Assemblée invalide, a dit à l’ouverture de la session le président de la Chambre basse, le Frère musulman Saad al-Katatni.

Toujours selon ce dernier, «le Parlement connaît très bien ses droits et ses devoirs, n’intervient pas dans les affaires du pouvoir judiciaire et ne commente pas les jugements de la justice tout en assurant que les élus respectaient la justice et la loi.»
«Je veux souligner que nous ne sommes pas en contradiction avec le jugement» de la HCC, a-t-il encore dit, avant de lever la session.

La position de M. Katatni est conforme à celle de la présidence, pour qui le décret de M. Morsi, également issu des Frères musulmans, «ne contredit ni ne contrevient au jugement de la Cour constitutionnelle», car ce dernier peut ne pas être «immédiatement» appliqué.

Si les députés des Frères musulmans et des fondamentalistes salafistes, qui dominent l’Assemblée, ont répondu présents, d’autres comme les élus d’autres partis notamment libéraux ont boycotté la session. Certains même ont qualifié le décret de M. Morsi de «coup d’État constitutionnel».
«Le nouveau président égyptien a ordonné dimanche par décret le rétablissement du Parlement, en invitant l’Assemblée à se réunir de nouveau et à exercer ses prérogatives.»

Face à ce coup de force, l’armée égyptienne a appelé lundi au respect de «la loi et de la Constitution», en réaction à la décision du président Mohamed Morsi de rétablir l’Assemblée du peuple dissoute mi-juin sur décision de justice.
Dans un communiqué diffusé par l’agence officielle Mena, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), évoquant les «derniers développements sur la scène intérieure», souligne «l’importance de la souveraineté de la loi et de la Constitution», en se disant «confiant que toutes les institutions de l’État respecteront ce qui a été dit dans les déclarations constitutionnelles».

Rivaux historiques

Dans ce bras de fer qui oppose les principaux clans, «les Frères musulmans, rivaux historiques des militaires qui dominent le système politique depuis la chute de la monarchie en 1952, ont annoncé qu’ils manifesteraient dans la journée pour soutenir les décisions du président et le rétablissement du Parlement».
Dans ce contexte de crise, les États-Unis ont appelé les dirigeants égyptiens au «respect des principes démocratiques» pour sortir de cette confrontation, et la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a réclamé mardi un «dialogue intensif entre tous les protagonistes».

Quant à l’Allemagne, elle soutient l’Égypte.

Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, en visite au Caire, a promis lundi le soutien de son pays aux «transformations» démocratiques en Égypte.
Au cours de sa visite de deux jours, la première d’un ministre des Affaires étrangères d’un pays occidental depuis l’élection présidentielle de juin en Égypte, qui a porté à la tête de l’État un membre des Frères musulmans, M. Westerwelle devait rencontrer mardi le nouveau président Mohamed Morsi.

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