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Jeudi 28 Mars 2024
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Des élèves boycottent les établissements risqués

● La route vers l’école n’est plus sûre.
● L’emplacement éloigné de certaines écoles risque d’augmenter le taux d’abandon scolaire.

Des élèves boycottent les établissements risqués
Des sit-in au risque d’augmenter le taux de déperdition scolaire.

Les parents et élèves de quelques établissements scolaires de la commune rurale d’Echellalat ont organisé récemment des sit-in devant la délégation du ministère de l’Éducation nationale (MEN) et la préfecture. Et pour cause, ils dénoncent le mauvais choix du ministère pour l’emplacement de ces établissements. Il s’agit surtout du lycée Khwarizmy. Un nouvel établissement situé dans la commune d’Echallalat. «La route qui mène au lycée est très dangereuse. Nos enfants sont obligés de passer par la forêt et à côté de l’autoroute», déplore la maman d’une jeune fille en tronc commun. «Personnellement, je refuse d’envoyer ma fille à ce lycée. Je préfère de loin la garder à la maison que de la mettre en danger d’agressions et de viols», souligne une autre maman. L’insécurité, l’état de la route et l’absence du transport attisent la colère des parents. Pour l’instant, ces derniers poussent leurs enfants à boycotter l’école. Certains d’entre eux réclament la mutation de leurs enfants au lycée Aïn Harrouda.

Réaction du ministère

Contactée à ce sujet, la déléguée du MEN de Mohammedia, Rabiaâ Salhi, nous a précisé que toutes les dispositions ont été prises pour que la rentrée scolaire se déroule dans de meilleures conditions : «Dans le cadre de la décentralisation, de nouveaux établissements scolaires ont été construits. Je ne comprends pas pourquoi certains élèves résidant à la commune rurale d’Echellalat persistent à s’inscrire aux écoles de la commune d’Aïn Harrouda alors qu’un nouveau lycée est opérationnel, cette année, à proximité d’eux». Et d’ajouter que les enfants des manifestants ont fait leurs études secondaires au collège Moâtamid Ben Abbad avoisinant le nouveau lycée. «Faux !», répond l’un des parents. Le nouveau lycée est très éloigné de notre lieu de résidence ainsi que du collège». Pour la déléguée, les parents devraient focaliser sur le problème de surcharge en classes résolu grâce à la construction du lycée Khwarizmy : «La commune d’Echallalat nous a donné le terrain pour rapprocher le lycée des habitants. Grâce à ce genre d’initiative, j’ai actuellement 0% de surcharge dans les lycées relevant de Mohammedia avec une moyenne de 35 à 40 élèves par classe au lieu de 50 ou 60 auparavant». Au lieu de déplacer les enfants des parents manifestants à Aïn Harrouda, Rabiaâ Salhi propose d’approcher les partenaires de la délégation (l’académie, les entreprises ou l’institution de l’INDH) pour demander un transport scolaire.

Et de préciser que la généralisation des lycées dans les communes rurales pour combattre l’abandon scolaire n’est pas une tâche facile. Néanmoins, les paroles et solutions envisagées par la déléguée sont loin de convaincre les parents en colère. Ces derniers continuent leurs sit-in au risque d’augmenter le taux de déperdition scolaire. Ce scénario se répète également à Casablanca à côté de Lahraouyine où l’un des collèges est toujours déserté. Cette fois par demande du cadre pédagogique qui réfléchit toujours sur la possibilité de déplacer les filles à un établissement scolaire plus sécurisé. «L’emplacement de plusieurs écoles construites cette année, loin des moyens de transport et dans des zones éloignées n’a pas été bien réfléchi.

En outre, les travaux n’ont été lancés qu’au mois de juin. Certains établissements ressemblent actuellement plus à des chantiers qu’à des écoles. De fait, les élèves n’ont pas encore commencé les cours sachant que le mois de septembre s’est écoulé», souligne une source bien informée. Toutefois, des responsables de l’enseignement dans le Grand Casablanca se veulent rassurants en soulignant que le développement des activités parascolaires, le soutien pédagogique, l’encadrement scolaire et le soutien social restent leurs priorités. 

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