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«Le nombre des étudiants inscrits à l’université est estimé à 510 000 pour l’année 2012-2013»

D’après Abdelhafid Debbagh, secrétaire général du département de l’Enseignement supérieur, l’année universitaire 2012-2013 se caractérise par la création de plus de 5 facultés à Semara, Tanger, Beni Mellal et Dakhla et la diversification de l’offre universitaire. Ainsi, le nombre des filières accréditées passera cette année à 2 000 au lieu de 200 en 2003.

«Le nombre des étudiants inscrits à l’université  est estimé à 510 000 pour l’année 2012-2013»
Abdelhafid Debbagh, secrétaire général du département de l’Enseignement supérieur

Le Matin : Quelles sont les nouveautés pour l’année universitaire 2012-2013 ?
Abdelhafid Debbagh : Il existe plusieurs nouveautés cette année. Il faut d’abord souligner que la rentrée de 2012 se caractérise essentiellement par l’augmentation de l’effectif des étudiants, en raison de l’augmentation de celui des bacheliers. Il s’agit d’une augmentation de près de 19%. En effet, le nombre de bacheliers est passé à 210 500, ce qui a contribué à porter le nombre des universitaires à plus de 510 000 étudiants au lieu de 430 000 l’année précédente, avec une plus forte augmentation enregistrée au niveau de l’Université Mohammed Ben Abdellah de Fès qui connaîtra l’inscription de plus de 74 000 étudiants, suivie de celle d’Ibn Zohr à Agadir qui enregistrera cette année un effectif de 64 000 étudiants.

Comment prévoyez-vous gérer l’encombrement dans les classes ?
Pour certaines facultés où l’accès est ouvert comme celles de droit, de lettres et de science, nous avons prévu des travaux d’extension afin de renforcer la capacité d’accueil de ces établissements, mais malgré ces initiatives, ces structures trouvent toujours du mal à absorber le nombre de plus en plus important des étudiants. Afin de remédier à cette situation, les universités s’activent pour parachever les travaux d’extension déjà engagés, parallèlement à l’exploitation d’autres espaces appropriés, notamment des structures appartenant au ministère de l’Éducation nationale, à celui de la Culture ou encore de l’Agriculture, comme c’est le cas à Agadir où le Complexe horticole d’Agadir (Institut agronomique et vétérinaire d’Agadir) prête l’un de ses amphis à l’université afin de soulager des amphis ceux facultés. Les universités sont également penchées sur le réaménagement du temps d’études et la réorganisation des groupes d’étudiants afin que les établissements universitaires soient mieux exploités de 8 heures du matin à 20 heures. Pour sa part, le ministère examine actuellement les moyens de renforcer l’encadrement des étudiants à travers le redéploiement de 300 professeurs universitaires ainsi que le recrutement de 300 autres enseignants à travers des concours nationaux. Nous voulons en effet mieux gérer le potentiel existant des diplômés docteurs qui travaillent, que ce soit au niveau des universités ou encore dans les établissements d’enseignement supérieur.


Qu’en est-il de la création d’autres établissements publics ?
Effectivement, l’année 2012-2013 connaîtra la création de cinq nouveaux établissements, dont l’approbation a déjà été donnée par la Commission nationale de coordination de l’enseignement supérieur. Il s’agit de la Faculté des sciences théologiques à Semara, deux Facultés de médecine et de pharmacie à Tanger et Agadir dont les travaux de construction vont démarrer cette année en partenariat avec le ministère de la Santé. Cette année sera marquée également par la création d’une nouvelle école supérieure de technologie à Beni Mellal et une nouvelle école nationale de Commerce et de gestion à Dakhla. Comme vous voyez, il existe une volonté de renforcer les noyaux universitaires au niveau des provinces du sud.

Comme vous l’avez souligné, le nombre d’étudiants est en hausse continue, avez-vous prévu d’augmenter le nombre des bourses octroyées aux étudiants démunis afin d’accompagner cette évolution ?
Tout à fait, le ministère met en œuvre la politique sociale du gouvernement en matière d’octroi des bourses universitaires au plus démunis en augmentant l’assiette des boursiers. L’effectif va en effet passer de 180 000 bénéficiaires à 216 500 étudiants qui seront boursiers en 2012. Par ailleurs, il faudra souligner que le montant des bourses connaîtra une hausse de près de 50%. Ainsi, les étudiants en licence vont percevoir 200 DH par mois à partir du mois de septembre prochain. Quant à ceux inscrits au cycle de master ou encore au master spécialisé, ils profiteront d’un montant de 300 DH par mois. Notons que cette mesure sera accompagnée de l’extension des cités universitaires. Une action qui permettra la création de plus de 19 000 lits, ce qui portera le nombre de bénéficiaires de ce service de 35 000 à 54 000 étudiants. Nous sommes également penchés sur la création de nouvelles cités universitaires, parallèlement à l’extension et la création de 7 restaurants universitaires au cours de cette année. Ce qui augmentera le nombre des repas par an qui atteindront 8,5 millions, avec un meilleur ciblage des étudiants démunis.

Quelles sont les mesures prises par le ministère cette année pour mieux promouvoir la recherche ?
Nous avons en effet prévu un certain nombre de mesures visant à promouvoir la recherche. Il s’agit en premier lieu du renforcement et du renouvellement des laboratoires de recherche ou encore l’augmentation du soutien financier. Le ministère a procédé également au lancement d’une nouvelle génération de doctorants contractuels qui bénéficieront d’une bourse doctorale de plus de 4 000 DH par mois. Ces étudiants travaillent dans des domaines de recherche très demandés, notamment les nouveaux métiers mondiaux (l’offshoring, l’environnement, les terres rares, l’automobile, l’aéronautique, l’ingénierie). L’objectif de ces mesures est non seulement de donner un élan important à la recherche à travers le soutien apporté à ces jeunes, mais aussi d’assurer leur formation au niveau pédagogique et de préparer les futurs enseignants qui prendront la relève plus tard.

Comment évaluez-vous le partenariat public-privé au niveau de l’enseignement ?
Je tiens d’abord à souligner qu’une nouvelle dynamique a été lancée dans ce secteur depuis l’arrivée du nouveau ministre Lahcen Daoudi à la tête de ce département. Nous avons conclu en effet de nombreux accords de partenariat pour la création de nouvelles structures universitaires dans le cadre de la coopération entre le public et le privé, parmi lesquels figure celui ratifié avec l’Université polytechnique de Barcelone et Paritec de France pour créer des universités spécialisées dans le domaine médical ou encore celui de l’ingénierie. Le ministère a ratifié aussi une convention avec l’Université de Malaga visant à accompagner la Faculté de médecine de Tanger. Par ailleurs, il faudrait savoir que le ministère prévoit au cours des trois prochaines années de préparer un plan d’action qui permettra d’établir des prévisions, que ce soit au niveau de l’augmentation des effectifs ou encore celui de la carte universitaire, à travers la création de nouvelles structures afin d’absorber les effectifs de plus en plus importants.

Qu’en est-il de l’approche qualitative, qu’est-ce que le ministère a prévu pour améliorer la qualité de la formation proposée au niveau des universités ?
Au niveau qualitatif, le ministère est penché sur la création de l’Agence nationale de l’évaluation, dont le texte de loi a déjà été mis en circuit d’approbation. La création de cette entité permettra de booster la promotion de la qualité au niveau des universités, mais aussi l’évaluation institutionnelle des établissements en termes de gouvernance et l’évaluation de programmes de recherche. Le département de l’enseignement supérieur procédera également à la création de laboratoires d’adéquation formation-emploi sous forme d’agences dont les textes de création sont en cours de finalisation. Le ministère compte par ailleurs effectuer une réévaluation globale de l’architecture pédagogique LMD depuis sa mise en œuvre afin d’apporter les retouches nécessaires en termes de réforme pédagogique, en vue d’améliorer la qualité de la formation et garantir une meilleure adéquation entre la formation et le marché du travail.

Quel bilan dressez-vous des nouvelles spécialités créées au sein des universités, depuis quelques années ?
L’université marocaine a connu une transformation radicale depuis 2003, date qui marque le lancement de la réforme. En effet, avant cette année-là, les programmes universitaires étaient figés et ne pouvaient être changés qu’à travers un décret modificatif, ce qui nécessitait un temps important. Ainsi, les filières de formation proposées ne correspondaient pas au besoin du marché de travail. Cette situation a changé avec l’autonomisation de l’université, car il a fallu accompagner ces établissements devenus indépendants en les dotant de moyens et de mécanismes leur permettant de s’adapter avec leur environnement. C’est dans ce sens que le Maroc a adopté le processus de Bologne axé sur l’ingénierie LMD. Cette ingénierie garantit une meilleure flexibilité dans la formation puisqu’elle confère aux universités le droit de créer de nouvelles filières en collaboration avec le département de l’éducation nationale dont la durée est limitée. Ce qui permet au ministère d’évaluer ces filières et de les fermer au cas où elles ne seraient pas adaptées au marché de l’emploi. Cette politique a permis la diversification de l’offre universitaire. Ainsi, on est passé de 200 filières proposées au niveau national à 2 000 branches accréditées. Il faut savoir que 60% des filières accréditées sont professionnelles. Certes, ces filières ne drainent pas assez d’étudiants, vu que l’accès est très restreint, mais ces branches offrent un encadrement de haut niveau et représentent un prolongement vers le monde professionnel, puisque ces classes sont encadrées par des professionnels et sont sanctionnées par des stages au sein des entreprises, ce qui permet une intégration facile dans le monde du travail.

Le ministère accorde depuis deux années des accréditations à des établissements privés. Est-ce qu’il s’agit d’une reconnaissance publique des diplômes octroyés par ces structures ?
En effet, le ministère applique, pour la deuxième année, le décret d’accréditation des filières de formation. Dans ce sens, un nombre important des filières répondant aux normes établies par le ministère ont été accréditées, que ce soit pour la licence, le master ou encore le cycle d’ingénieur. Par ailleurs, le département a donné son autorisation pour la création de deux nouvelles universités privées, à savoir les Universités internationales de Marrakech et d’Agadir qui viennent s’ajouter à celles créées l’année dernière à Rabat et à Casablanca. Mais ces diplômes ne sont pas reconnus comme des diplômes nationaux. 

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