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«20 millions d'habitants concernés par le projet de transfert des eaux du nord vers le sud»

Janvier 2012, c'est le démarrage de l'avant-projet d'un grand, très grand projet de transfert d'eau de bassin du nord vers le sud qui nécessite un investissement de 30 milliards de DH et qui sera réalisé par Novec, un pôle public d'expertise d'ingénierie.

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Depuis les années 70, le Maroc a développé une politique de mobilisation de l'eau qui lui a permis de disposer d'un patrimoine riche en infrastructures hydrauliques et d'une bonne expérience en matière de gestion de la ressource en eau. En 1997, l'objectif fixé par feu Hassan II d'irriguer 1 million d'hectares avant l'an 2000 était atteint, l'accès à l'eau potable était généralisé dans les villes en attendant la généralisation dans le monde rural et la quasi-majorité des grandes plaines étaient protégées contre les inondations. Aujourd'hui, les effets induits des changements climatiques nécessitent l'actualisation de la politique de l'eau. Au-delà des nécessaires réformes institutionnelles dans le secteur de l'eau, il faut anticiper les pénuries d'eau dans le sud.

C'est ce chantier qu'a entrepris Novec, le plus important groupe public d'ingénierie nationale et régionale en démarrant cette semaine l'avant-projet du projet de transfert d'eau de bassin du nord vers le sud qui nécessite un investissement de 30 milliards deDH sur une décennie. Le projet qui fait appel aux compétences des entreprises nationales, nous confie M. Charibi, DG de Novec, permet «d'anticiper et de mieux gérer nos ressources en eau dans le contexte d'une réduction progressive des ressources en eau jusqu'à l'horizon 2050, due aux changements climatiques». Ce transfert qui devrait s'opérer sur 200 km concerne «trois bassins hydrologiques émetteurs situés dans le nord du Maroc : le bassin de l'oued Laou, le bassin de l'oued Loukkos et le bassin de l'oued Sebou qui ont un bilan hydrique positif et qui disposent d'un excédent en eau. Il concerne également 3 bassins récepteurs qui ont une ressource en eau limitante par rapport aux besoins à l'horizon 2030 et avec certains affichant déjà des déficits aujourd'hui. Ces bassins déficitaires sont ceux du Bouregreg, de l'Oum Rabii et du Tensift. Ils englobent environ 80 % des ressources en eaux superficielles du pays et abritent 90 % de l'activité économique ainsi que les 2 tiers de la population du Maroc, soit 20 millions d'habitants. C'est dire l'importance stratégique du projet. Novec n'est pas seulement spécialisé dans la maîtrise et la gestion des ressources en eau depuis près d'un demi-siècle. Son savoir-faire dans le domaine du bâtiment et du développement durable en fait une référence.

Novec vient d'achever les réparations de la Mosquée Hassan II en travaillant sur les structures en bord de mer, avec des bétons spéciaux de très haute performance, de l‘acier inoxydable pour résister aux agressions du chlore contenu dans le sel marin. Il entreprend un autre chantier Tanger Med II avec TMSA qui nécessite un investissement de 700 millions d'euros et accompagne le ministère de l'Agriculture dans tout ce qui est transformation de périmètres en gravitaires par l'irrigué local, c'est-à-dire le goutte à goutte. Nous avons choisi dans ce dossier de ne traiter que quelques projets au fil de l'eau, réalisés par Novec, filiale de CDG Développement. Une Caisse de Dépôt et de gestion qui a eu les honneurs au Forum de Paris délocalisé à Casablanca. C'est en effet Jalloul Ayyad, ex-ministre des Finances du gouvernement tunisien qui a rendu hommage à «cette institution publique créée en 1959 pour accompagner le développement économique et social du Maroc». La Tunisie, dit-il, s'est encore inspirée de l'expérience marocaine et vient de créer la Caisse de Dépôts et Consignation qui va jouer son rôle dans l'investissement et les infrastructures sans toucher le déficit budgétaire».
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LE MATIN : Novec, c'est le premier cabinet en ingénierie national et régional, fruit de la fusion entre deux grands bureaux, les plus anciens du Maroc, SCET le premier bureau créé en 1958 et Ingema créé en 1973. Qui est réellement ce qu'on a qualifié de « champion national en ingénierie » ?
AHMED FOUAD CHRAÏBI :
Novec c'est effectivement le premier groupe en chiffre d'affaires ou en termes d'effectifs avec 625 personnes et 330 millions de DH en CA pour l'année 2011. Nous traitons tous les domaines d'activité : infrastructure, barrages tunnels, routes, autoroutes, rail-ports, ouvrages d'art, de l'eau et du développement, assainissement, réseau divers, agriculture, développement rural, ressources en eau, de l'environnement, énergie et enfin du bâtiment. Dans ce dernier secteur, nous couvrons tous les corps de métier du bâtiment,les lots techniques et lots secondaires. Nous sommes, je pense, le seul bureau qui est capable de prendre le bâtiment dans toutes ses composantes, y compris l'aspect géotechnique. Dans le bâtiment on fait souvent appel au laboratoire, nous avons nos ingénieurs qui font les études de structure et qui ont toutes les connaissances géotechniques qu'il faut, pour optimiser la structure en fonction de la fondation et cela permet de faire beaucoup d'économie au bâtiment. 150 personnes pluridisciplinaires, ingénieurs, chefs de projet techniciens projeteurs et dessinateurs travaillent dans tous les corps de métier. Les domaines d'intervention vont du logement social jusqu'au tertiaire. Nous avons également mis en place une veille technique pour être au diapason de l'évolution nationale et internationale en matière de technologie du bâtiment et en matière de développement durable. Nous sommes chef de file des BET nationaux en matière d'études de bâtiment à efficacité énergétique.

Ce qui vous permet de réaliser des prouesses, dirons-nous, dans le domaine des hautes tours ?
Nous sommes effectivement sur des bâtiments de très grande hauteur au Maroc. Nous sommes sur 2 grandes tours dans la continuité de la Mosquée Hassan II dont l'une aura plus de 150 mètres de hauteur à la Marina de Casablanca dont une à l'architecture grandiose avec des conséquences structurales qui sont importantes. Ces tours jouxteront une nouvelle ville avec hôtels, palais des congrès, centre de conférence, centre commercial, résidences. Ces projets étant réalisés par des filiales de la CDG qui veut repositionner la métropole de Casablanca comme une ville moderne, une ville du futur.

La Mosquée Hassan II, construite en partie sur l'océan et inaugurée en 1993, a connu une dégradation des bétons des infrastructures. C'est votre cabinet à l'époque Ingema qui a été désigné pour réaliser les travaux.
Où en êtes-vous ?

Nous avons réalisé les grosses réparations de la mosquée en travaillant sur les structures en bord de mer, avec des bétons spéciaux de très haute performance, de l‘acier inoxydable et des choses pointues. Le vieillissement prématuré des bétons sous l'effet des chlores contenus dans le sel marin qui pénètre dans les bétons faisait craindre un effondrement de certaines structures. Nous avons achevé le chantier depuis deux ans et la mosquée a retrouvé son intégrité et une durabilité supérieure à 100 ans. Ce chantier était important, car il s'agit d'un monument national à dimension religieuse que tout un chacun porte en son cœur, Novec a fait toutes les études de réparation, cela a duré 5 ans. On nous a fait confiance et nous avons mérité cette confiance.

Restons à proximité de l'eau. Vous aviez un autre grand chantier, cette fois du côté de la Méditerranée, c'est la maîtrise d'œuvre du projet Tanger Med II. C'est la première fois qu'un investissement de cette envergure est confié à un bureau d'études marocain ?
Le chantier TMSA est complexe et important. Il a nécessité un investissement de 700 millions d'euros. Nous avons créé une filiale commune Novec –TMSA qui s'occupe de la maîtrise d'œuvre et qui n'emploie que des Marocains. Avec Tanger Med I, nous travaillions conjointement avec un bureau anglais. Avec l'expertise acquise à l'occasion de Tanger Med I et du port passager, on a pu constituer une équipe à même de prendre en main la maîtrise d'œuvre du projet de Tanger Med II qui, pour nous résumer et vous donner une idée de l'importance du projet, constitue le double de Tanger Med I avec une technologie tout aussi sophistiquée. Il s'agit notamment de construire une digue de 3 kilomètres, un mur de quai de 2 kilomètres.

Vos domaines d'intervention qui touchent l'eau, l'eau potable, l'assainissement, l'agriculture et bien sûr la ressource en eau gérée par un département de Novec spécialement dédié à ce champ. On dit aussi que vous êtes la mémoire de tous les travaux réalisés depuis 1958 !
Effectivement, nous avons travaillé sur la plupart des plans directeurs des bassins hydrauliques du Maroc. Le plan directeur du bassin de Sebou, de la Moulouya, de tous les bassins du Nord côtiers de la Méditerranée. Nous avons en fait travaillé sur l'essentiel des ressources en eau du Maroc et partant de ces plans directeurs qui ont dégagé un excédent au nord et ayant constaté un déficit au sud, l'idée a pris corps de réaliser un transfert en eau du nord vers le sud. Ce transfert est un devoir de solidarité nationale pour la ressource de vie qu'est l'eau. Nous sommes partis de trois constats. Trois bassins hydrologiques situés dans le nord du Royaume ont un bilan hydrique « ressources-besoins » positif. Ces bassins qui disposent d'un excédent en eau sont : le bassin de l'oued Laou, le bassin de l'oued Loukkos et le bassin de l'oued Sebou. Les autres bassins du Royaume ont une ressource en eau limitée par rapport aux besoins et d'ici à l'horizon 2030 certains pourraient afficher des déficits aujourd'hui. Le projet de transfert des eaux du nord vers le sud du Maroc concerne, outre les trois bassins excédentaires déjà cités, les bassins déficitaires du Bouregreg, de l'Oum Rabii et du Tensift. Dans ces bassins se trouvent 20 millions d'habitants, soit environ 2 tiers de la population du Maroc. Ce sont aussi ces espaces qui accueillent la majorité des activités économiques du pays. On comprend dès lors la nécessité de ce transfert.

Concrètement, cela se passe-t-il comme pour l'acheminement du pétrole ?
C'est un projet qui comporte des barrages qui permettent de créer des prises qui sont des tunnels, des canaux, des gros tuyaux et des stations de pompage sur plus de 200 kilomètres du nord au sud, de manière à amener l'eau jusqu'au barrage El Massira. Je rappelle que le barrage El Massira constitue le 2e plus grand barrage au Maroc après Al Wahda. Il a été aménagé sur l'oued Oum Rabii l'une des plus grandes rivières du pays en 1978, avec une capacité de 2.7 Mm3. Le but étant l'alimentation en eau potable de la zone côtière entre Casablanca et Safi et surtout l'irrigation des périmètres des Doukkala dans la partie basse de l'Oum Rabii. Actuellement, nous prenons déjà de l'eau d'El Massira pour l'amener à Marrakech. Demain, nous prendrons de l'eau de Tarrabot près de Chaoun pour l'amener à Marrakech. C'est un transfert avec compensation entre les réservoirs. C'est un projet très important au niveau investissement qui est de l'ordre de 30 milliards de DH au niveau de l'impact sur l'économie du pays et au niveau du bien-être des populations. La réalisation même du projet a un impact sur l'économie nationale qui est loin d'être négligeable. Le projet qui a démarré fera en effet appel aux compétences des entreprises nationales.

Quels sont les bassins concernés par le projet de transfert d'eau des bassins versants du nord du Maroc vers le sud ?
Le projet de transfert d'eau du nord vers le sud concerne trois bassins hydrologiques émetteurs situés dans le nord du Maroc qui ont un bilan hydrique « ressources-besoins » positif. Ces bassins qui disposent d'un excédent en eau sont : le bassin de l'oued Laou, le bassin de l'oued Loukkos et le bassin de l'oued Sebou. Il concerne également 3 bassins récepteurs qui ont une ressource en eau limitante par rapport aux besoins à l'horizon 2030 et avec certains affichant déjà des déficits aujourd'hui. Ces bassins déficitaires sont ceux du Bouregreg, de l'Oum Rabii et du Tensift. Ces bassins englobent environ 80 % des ressources en eaux superficielles du pays et abritent 90 % de l'activité économique du pays ainsi que les 2 tiers de la population du Maroc, soit 20 millions d'habitants. C'est dire l'importance stratégique du projet. Nous avons terminé les études d'évaluation de la faisabilité de ce projet qui se sont déroulées en plusieurs phases dont la définition des zones potentielles bénéficiaires des eaux du transfert, l'évaluation des transferts et leur impact sur les utilisateurs des bassins émetteurs et récepteurs et les évaluations techniques, économiques et institutionnelles.
En plus du projet de transfert, il est prévu pour le développement de l'offre, un projet de dessalement permettant d'accompagner l'augmentation de la demande d'eau potable dans la zone côtière entre les villes de Casablanca et de Rabat. Les demandes en eau pour l'irrigation ont été revues dans l'étude tenant compte de l'apport du projet de transfert et en conformité avec les orientations des plans directeurs.

Un mot peut-être sur le modèle de gestion adopté par les équipes ?
En vue de satisfaire l'ensemble des demandes affichées concernant l'eau potable et l'irrigation dans la zone d'étude, à savoir les 6 bassins (Laou, Loukkos, Sebou, Bouregreg, Oum Rabii et Tensift), nos équipes ont élaboré un modèle de gestion globale et intégrée des ressources en eaux. Le modèle prend en considération les aménagements existants et projetés ainsi que le dessalement. C'est un modèle qui nous a permis d'évaluer les performances du système en termes de transfert, mais aussi de dessalement et de prendre en compte les effets du changement climatique avec des simulations menées pour représenter les conditions climatiques annoncées par les experts à l'horizon 2050.

Beaucoup se demanderont au vu de l'investissement qui sera dédié au projet si ce dernier est rentable et quels sont ses effets macroéconomiques ?
Dans de tels projets, les coûts économiques, sociaux et leurs effets macro-économiques sont difficiles à estimer. Pour faire court, je dirais que nous avons envisagé des scénarios de référence avec une méthode comparative qui tiendrait compte du fait de la non-réalisation du projet de transfert. Car une chose est sûre, le problème n'est pas de savoir si la construction d'une telle usine est techniquement possible notamment du point de vue de son alimentation énergétique, il ne s'agit pas non plus d'opposer transfert et dessalement. Il s'agit simplement d'affirmer que si on ne réalise pas le projet envisagé, les coûts sociaux de sa non-réalisation et ses avantages macro-économiques sont au moins équivalents au coût d'investissement et de fonctionnement d'une usine de dessalement de 430 Mm3/an.

À côté de l'aspect rentabilité, il y a la question de l'impact sur l'environnement, une
question importante ?

Tout à fait, les conséquences hydrauliques et hydrologiques ayant été analysées dans tous ses détails, l'étude de l'impact du projet sur l'environnement s'est focalisée sur l'impact de toutes les réalisations des conduites, galeries et canaux sur l'environnement immédiat, soit pendant ou après les travaux. Les tracés étant éloignés des zones habitées, l'impact sur les populations environnantes est limité. L'étude a également permis de lister les zones sensibles susceptibles de nécessiter quelques précautions particulières. Je dirai pour terminer sur cet important projet de transfert qui est bien sûr étalé dans le temps qu'il est économiquement rentable.
Dans le contexte hydrologique que l'on a connu au cours des 60 dernières années et aussi dans le contexte d'une réduction progressive des ressources en eau jusqu'à l'horizon 2050, due aux changements climatiques, il nous permet d'anticiper et de mieux gérer nos ressources en eau. C'est là l'un des premiers défis de notre pays. Ce projet permet d'optimiser la gestion des ressources à une échelle géographique beaucoup plus importante que celle de chaque bassin. Il permet aussi de maximiser, en période de demande supérieure à l'offre, la valorisation des ressources hydrauliques.

De telles réalisations vont permettre à l'ingénierie marocaine de capitaliser davantage sur son savoir-faire en matière de barrage. Mais vous êtes déjà présent en Amérique latine, en Europe et surtout en Afrique ?
Nous sommes en train de créer des filiales au Mali, en Mauritanie, en Gabon avec la CDC gabonaise où nous concrétisons une première action. Nous sommes en préqualification en Tunisie sur une étude de maintenance des barrages, car l'envasement est aussi une question sérieuse dans ce pays comme dans toute l'Afrique du Nord. Nous sommes également présents en Libye. En Afrique, nous avons beaucoup moins d'alluvionnement, car les pentes sont plus faibles. Nous sommes présents en RD Congo, au Sénégal, au Burkina Faso pour le plan d'exécution du barrage de Saint-Mandé Denis avec un consortium composé du CID, d'un bureau suisse et un bureau local. Nous sommes également présents au Cameroun pour l'affermage concernant la production et la distribution de l'eau pour tout le pays, l'expertise et l'audit énergétique pour le compte de la Camerounaise des eaux. Je voudrais aussi ajouter que nous formons beaucoup d'ingénieurs africains qui suivent leurs études au Maroc. Nous travaillons aussi au Liban où nous avons la confiance du client et où nous avons réalisé un grand barrage et les études de deux autres barrages. Novec associé avec un bureau local va bientôt signer le contrat pour la réalisation du plus grand barrage au Liban. Je voudrais ajouter que nous avons fait le choix stratégique de satisfaire en premier les projets marocains qui nous permettent de construire sur le long terme, avec l'envergure qu'a pris notre groupe et avec l'image que nous véhiculons, portée par le groupe CDG, nous avons créé un département commercial dédié à notre développement extérieur.

Peut-être une question sur le développement durable. Nous l'avons évoqué avec le projet de transfert, mais il reste que malgré tout le travail réalisé par le secrétariat d'Etat à l'environnement, il n'y a pas au Maroc une véritable prise en compte des problèmes du développement durable ?
Nous avons une réglementation qui se met en place. Tout ce qui se fait au ministère de l'Énergie, des mines et de l'eau, il y a un tout un dispositif juridique pour imposer des obligations en matière environnementale. C'est une question extrêmement importante, quand vous savez par exemple que le Maroc en capacité de stockage perd 70 à 80 millions de m3 en eau à cause de l'envasement. Cela veut dire qu'en 20 ans, nous allons perdre plus d'1 milliard de m3 !! C'est considérable et inégalement réparti ! À Novec, où nous avons une direction Développement durable, nous travaillons depuis près de 25 ans sur cette question, et nous savons qu'il faut sensibiliser les acteurs, consulter les populations locales. Avec l'implication dès le départ des populations, on est sûr que les choses fonctionnent. À Novec, nous avons une charte développement durable et nous sensibilisons à la fois en interne et en externe. Nous avons même mis en place pour le personnel un système de covoiturage.

Y a-t-il des solutions
à l'envasement des
barrages ?

Il faudrait d'abord en faire une préoccupation. La gestion durable doit être un premier souci et l'on doit travailler à côté du renforcement de la capacité de stockage, sur la sauvegarde du patrimoine que nous avons. Les solutions existent comme celles du boisement des bassins versants qui permet d'améliorer l'environnement et à réduire les apports solides dans les réservoirs.
Il y a d'autres solutions qui consistent à équiper les bassins versants, mais c'est un travail sur le long terme sur des dizaines d'années.

Est-ce que cette question intéresse les barrages en Europe ou ailleurs ?
Cela dépend où ils se situent. Au Pakistan, nous avons un barrage qui a été envasé en l'espace de 20 ans ! La nature que l'on veut ignorer finit toujours par reprendre le dessus ! Dans les Alpes par exemple, il n'y a pas ce problème, car les terrains sont rigides et il existe une végétation qui retient les apports solides. En Espagne, en Italie, il y a des problèmes d'envasement qu'au Maroc qui sont créés sur le très long terme.
Aujourd'hui, nous devons impérativement intégrer la question de la gestion durable des réservoirs dans tout nouveau projet.

Il y a aussi la gestion de l'eau dans l'agriculture où vous êtes très présent depuis près d'un demi-siècle en interne et à l'étranger ? Que faites-vous dans ce domaine ?
Nous accompagnons le ministère de l'Agriculture dans tout ce qui est transformation de périmètres en gravitaires par l'irrigué local, c'est-à-dire le goutte à goutte. Nous avons travaillé sur des projets pilotes en mode local plus avancés qu'en Espagne en sensibilisant les populations, mais aussi les agriculteurs qui doivent apprendre à faire appel à l'ingénierie pour optimiser leurs projets. Sur le goutte à goutte, nous organisons une mission en Australie où les agriculteurs, les fermiers sont extrêmement performants dans le goutte à goutte. Je voudrais aussi ajouter que le ministre M. Akhennouch a apporté une formidable dynamique au secteur en mettant en place un développement technique et une politique de gestion de l'eau.
Il a compris comme l'ont compris les responsables du Japon, de la Corée du Sud que l'ingénierie nationale était cruciale, qu'elle doit s'inscrire dans une politique volontaire de long terme.
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