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«Nous mettons les bouchées doubles pour faire de cette station une destination de premier plan»

La Région de l‘Oriental, qui partage avec l‘Algérie une frontière de plus de 500 km, a entrepris une nouvelle lecture de son territoire pour valoriser tous ses atouts. On a assisté ces dernières années à une véritable renaissance de cette région et à son insertion dans l’espace euro-méditerranéen et saharien, en attendant, comme le souligne Mohamed Mbarki, directeur de l’Agence de l‘Oriental, «de dépasser les difficultés d’une construction maghrébine», en attendant que demain l’Union du Maghreb arabe devienne une réalité.

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Un des moteurs de croissance de la région, c’est le tourisme. L’Oriental dispose d’une diversité d’atouts avec un balnéaire qui s’étend sur un littoral méditerranéen exceptionnel, un écotourisme fondé sur un arrière-pays très riche et un culturel riche de son histoire et de son patrimoine. Le balnéaire, avec la station de Saïdia, qui fait actuellement l’objet d’un profond réaménagement et restructuration, avec la lagune de Marchika qui prévoit l’aménagement de sept cités, est un élément important d’attractivité de l’offre régionale. Après une période difficile, où en sont les projets de réaménagement et de développement de la station de Saïdia ? Nous avons posé la question au directeur de la Société de développement de Saïdia.

Le Matin : Qui fait quoi dans la Société de développement de Saïdia ?
Hatim Zaki : La société de développement de Saïdia a été créée fin décembre 2011, elle est le fruit d’un partenariat entre CDG Développement, qui détient 66% du capital, et le Fonds marocain de développement touristique (FMDT). Comme son nom l’indique, la SDS, qui a aujourd’hui 6 mois d’existence, est exclusivement dédiée au développement touristique de la station de Saïdia.
Quel diagnostic aviez-vous fait à votre arrivée à cette station qui a connu des ratés importants ?
Nous avions trouvé une situation générale dégradée, pour ne pas dire difficile. Les infrastructures n’étaient pas achevées et les acteurs de cette station démotivés par l’expérience vécue lors des premières années d’exploitation. Depuis 2009, la station a en effet accumulé les déboires liés notamment aux dysfonctionnements constatés au niveau de la gestion des hôtels et des désagréments causés aux estivants liés aux mauvais fonctionnements des infrastructures d’assainissement, de voirie, d’éclairage, etc.
Il fallait donc faire un travail préalable de redressement et de mise à niveau qui était nécessaire pour améliorer le climat général. Je voudrais aussi rappeler la jeunesse de cette station qui a seulement trois années d’existence, alors qu’un tel modèle de Resort touristique ne trouve généralement sa vitesse de croisière que sur une décennie, voire plus. Aujourd’hui, nous nous sommes totalement investis pour corriger ces erreurs de jeunesse et mettre la station sur les rails du développement. Nous avons beaucoup appris de ce qui s’est passé et nous essayons de tirer aujourd’hui tous les enseignements qu’il faut pour l’avenir de cette station auquel nous croyons fortement.

Sans remonter la chaîne des responsabilités de tous les ratés, qu’est-ce qui explique les déboires de cette station ?
Notre compréhension est que la conjoncture économique et le marché de l’immobilier de l’époque étaient exceptionnellement favorables entre 2005 et 2007 et le modèle initial était basé essentiellement sur le fait de faire financer les actifs touristiques comme les hôtels et les divers équipements par les ventes liées à ce qui n’était pas forcément une logique de long terme, nécessaire pour développer cette station. La crise financière de 2008 a mis le promoteur dans de grandes difficultés financières et, comme vous le savez, celui-ci a fini par jeter l’éponge. À cela, il faut ajouter un phasage du projet qui n’était pas toujours optimal, compte tenu de la grande superficie de la station qui demande des investissements importants sur le long terme, bien évidemment.

Vous avez dit vous être complètement impliqué dans la correction des erreurs. Par quoi avez-vous commencé ?
Par les infrastructures et, bien entendu, par le réseau d’assainissement des eaux usées. Nous avons, avec des entreprises spécialisées et en étroite coordination avec l’ONEP, fait un diagnostic précis et avons procédé à des études géotechniques et topographiques. Ce travail nous a permis de lancer les travaux de réhabilitation qui se poursuivent actuellement avec l’ambition de les achever à fin 2012. Nous voulons avec cela aborder les autres aspects de développement essentiels de la station, pour faire de celle-ci un lieu de villégiature prisé et de standing avec sa belle marina, sa plage de sable fin, ses hôtels, ses jardins et sa grande qualité de vie. Nous mettons les bouchées doubles pour faire de cette station une destination de premier plan avec des objectifs ciblés qui permettront d’allonger la saison, avec l’aide du ministre du Tourisme et des différentes autorités de la région notamment qui nous apportent un soutien actif et précieux.

Quelle est la stratégie de repositionnement de la station ?
Nous voulons faire de Saïdia une station balnéaire pour les familles et avons pour ambition pour cela de diversifier l’offre et d’apporter davantage d’animation et de loisir, activités qui font défaut aujourd’hui. Pour cela, nous envisageons de créer un cœur de vie homogène pour la station autour de la Marina et du golf existant. Nous pensons que c’est essentiel pour la réussite de notre station, dont les plages de sable fin font le bonheur des estivants des activités nautiques et golfiques notamment. Il y a lieu de souligner ici que Saïdia est une station qui est très bien desservie, grâce à l’autoroute Fès-Oujda, la rocade méditerranéenne qui la relie à Tanger. Au niveau du transport aérien, il y a lieu de citer l’aéroport Oujda-Angad et l’aéroport de Nador qui complètent le dispositif. Le désenclavement de la région joue également en faveur de la synergie avec un autre très grand projet régional, parfaitement complémentaire de celui de Saïdia et avec lequel devra se former une destination touristique de plus grande échelle, celui de Marchika, qui se situe à moins d’une heure de route de Saïdia et avec lequel nous organisons dès cet été des événements conjoints, comme celui organisé le week-end dernier avec la régate des voiliers.

Un mot sur le plan d’animation que vous allez lancer pour cette saison ?
Nous avons voulu une animation de qualité et différente des saisons passées, avec des concerts de musique sur plus de deux mois, un village éducatif et sportif sur une nouvelle plage spécialement aménagée cet été, des animations nautiques diversifiées, des activités culturelles pour promouvoir les produits locaux d’artisanat et des événements golfiques de qualité pour le plus grand bonheur des touristes étrangers et nationaux et des estivants. Nous prévoyons enfin de poursuivre l’animation en dehors de la haute saison estivale, pour faire vivre la station sur une plus longue durée dans l’année.

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