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«Les besoins en ressources humaines estimés à 870»

Le directeur du Centre hospitalier universitaire Ibn Sina explique dans cet entretien les répercussions de la généralisation du RAMED dans la région ainsi que les procédures à suivre. Il relève les contraintes, les besoins et les ambitions.

«Les besoins en ressources humaines estimés à 870»
Al Mountacer Chefchaouni.
Le RAMED (Régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis) est entré en application à partir du 1er janvier 2011. Quels sont alors les objectifs de la série de rencontres sur les modalités d'application du RAMED que vous avez organisées du 19 au 31 décembre auprès des professionnels de la Santé des 10 établissements du CHU ?
AL MOUNTACER CHEFCHAOUNI :
Cette série de rencontres tenues dans les différents hôpitaux du Centre hospitalier est destinée à apporter une information complète aux professionnels sur le dispositif du RAMED et sa généralisation imminente. Celle-ci va apporter un changement radical dans le mode d'admission et dans les conditions de prise en charge des bénéficiaires de la Carte RAMED. Cette carte va remplacer le certificat d'indigence et garantira la gratuité totale de tous les soins disponibles à l'hôpital à la condition que le patient ait été référé selon le respect de la filière de soins.

Quels sont les principaux
impacts de l'entrée en vigueur du RAMED sur le CHIS?

Tout d'abord, les certificats d'indigence vont disparaître et seront remplacés par la carte RAMED avec pour conséquence une meilleure identification des patients démunis et la fin des certificats d'indigence de complaisance d'où des recettes attendues à la hausse. Ensuite, le respect de la filière de soins impose que le patient RAMED soit référé au CHIS par les hôpitaux préfectoraux de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et l'hôpital provincial de Benslimane pour certains soins tertiaires ou par les hôpitaux régionaux de Kenitra, Tétouan et Tanger, pour les soins non disponibles dans ces établissements. Cela entraînera une meilleure orientation des patients et la prise en charge des pathologies tertiaires, principalement. D'où un recentrage du CHIS sur les pathologies qui relèvent de son niveau de soins. Nous pourrons ainsi mieux prévoir l'activité et nous concentrer sur le développement des techniques les plus avancées puisque les hôpitaux préfectoraux et régionaux assureront leur mission de soins secondaires. Le système de prise en charge évoluera ainsi à court terme vers une utilisation graduée et raisonnée des ressources disponibles dans les hôpitaux. Ainsi, le bénéfice de la gratuité des soins dans les hôpitaux publics et les CHU sera tributaire du strict respect de la filière de soin par le malade. Au total, nous attendons des recettes à la hausse et un recentrage progressif sur les soins tertiaires des hôpitaux du CHIS. Enfin, la gratuité totale des soins et la nécessité de fournir aux patients RAMED hospitalisés tous les médicaments et les implants nécessaires pour leur traitement entraîneront une hausse des dépenses médicales pour l'acquisition de produits qui n'étaient pas auparavant achetés par l'hôpital.

La généralisation du RAMED ne va-t-elle pas intensifier la pression sur les services du CHU ?
Au contraire ! L'obligation du respect de la filière de soins fera que chaque hôpital aura à s'acquitter des missions de diagnostic et de traitement qui relèvent de son niveau de prise en charge. La conséquence sera logiquement une réduction de la pression qui s'exerce sur le CHIS du fait de son attractivité. Les patients RAMED ne seront plus autorisés à court-circuiter les centres de Santé et les hôpitaux dont ils relèvent du fait de leur lieu de résidence pour consulter directement dans les CHU s'ils veulent bénéficier de la gratuité donc nous attendons une baisse du nombre d'admissions au CHIS ce qui nous permettra de reprendre notre souffle après une période de croissance ininterrompue au cours des huit dernières années avec une hausse de la production de 42% et d'allouer davantage de ressources à la qualité des soins et à la technologie médicale.

Quelles sont les grandes
difficultés quant à l'application du RAMED dans les établissements du CHIS ?

Nous escomptons les principales difficultés dans le respect de la filière des soins et la compréhension du système de référence par les patients et les professionnels. Passer d'un système de libre accès aux hôpitaux à un système régulé nécessitera d'importants efforts de communication et d'accompagnement pour faire respecter les nouvelles dispositions règlementaires relatives à la filière des soins.

Comment voyez-vous l'articulation entre les CHU et les autres structures de la Santé publique pour une application rentable du RAMED ?
Le ministère de la Santé a, d'ores et déjà, prévu un système de référence et de contre-référence avec un système d'information ad hoc et des formations ont été menées en novembre et décembre derniers pour expliquer aux professionnels les nouvelles dispositions relatives à la filière des soins. Il sera cependant nécessaire de mettre en place un dispositif spécifique d'évaluation au niveau régional pour la région de Rabat-Zemmour-Zaer et supra régional pour les régions de Gharb-Cherrarda-Bni Hssen et Tanger-Tétouan. Il faut également savoir que chaque région dispose d'un schéma régional de l'offre de soins qui définit les niveaux de ceux-ci de chaque établissement de Santé et de la répartition de l'offre régionale de l'offre de soins. Ce document est donc la référence pour le cheminement du patient à travers la filière.

Le renforcement des ressources humaines est-il prévu ?
Nous avons déjà obtenu 150 postes budgétaires en octobre 2011 pour le renforcement de certains services cliniques particulièrement en souffrance. Bien que les besoins soient plus importants et estimés à 870 postes, cette dotation nous a permis de procéder à des recrutements d'infirmiers de différents profils et pallier à une partie des urgences les plus criantes. Nous espérons être accompagnés au cours de l'année en cours pour recruter un nouveau groupe de soignants et renforcer d'autres unités de soins.

La généralisation du RAMED reportée

La généralisation du RAMED, qui était annoncée pour le début de l'année, a été reportée en raison des évènements politiques des deux derniers mois et nous attendons encore le top départ de cette opération, selon Montacer Chefchaouni. «Nous mettons donc à profit ce sursis pour parfaire la communication et la formation des professionnels, éditer des supports de communication pour le public et parfaire l'organisation des services d'accueil», relève-t-il.
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