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L’État rationalise son train de vie en ce début 2012

● Les recettes du Trésor ont augmenté de près de 10%, grâce notamment aux rentrées fiscales.
● Les dépenses globales ont, pour leur part, régressé de près de 3%.

Il est vrai que l’État dépense toujours plus qu’il n’encaisse, mais le rythme d’évolution de ces deux indicateurs devient un peu moins inquiétant, du moins au cours des deux premiers mois de cette année. En effet, les recettes augmentent au moment où les dépenses baissent, selon les dernières statistiques publiées par Bank Al-Maghrib.

Ainsi, les recettes ordinaires du Trésor, y compris la part de la TVA transférée aux collectivités locales, ont évolué de près de 10%, totalisant 30,5 milliards de DH en janvier et février derniers. Et ce sont surtout les recettes fiscales qui remplissent les caisses de l’État, progressant de près de 12,8%, tandis que les recettes non fiscales n’ont pas tenu le même rythme d’évolution d’il y a une année.
La hausse des recettes fiscales est due au bon comportement de l’ensemble des impôts à l’exception des droits d’enregistrement et de timbre qui ont reculé de 11%. Les recettes des impôts directs et indirects ont augmenté de plus 19% et près de 16% respectivement.
Ainsi, les recettes au titre de l’impôt sur les sociétés ont augmenté de plus de 13% par rapport à fin février 2011, celles de l’impôt sur le revenu de 22,7%, les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée de 19,3%. Par contre, les recettes non fiscales sont en nette baisse, passant de 1,5 milliard de DH à fin février 2011 à 796 millions de DH au cours de la même période de cette année.


Les dépenses d’investissements en recul


Pour les dépenses globales, elles dépassent toujours de loin les recettes, mais leur rythme d’évolution a baissé. Elles ont même reculé durant la période considérée entre l’année dernière et celle en cours.
En effet, atteignant 47,2 milliards de DH, ces dépenses se sont repliées de près de 3%. Il est toutefois à noter que ce sont surtout les dépenses d’investissement qui ont permis de faire ces économies, affichant un recul de plus de 4 milliards de DH, au moment où les dépenses liées au fonctionnement ont baissé de 3,7%. Autre précision importante, l’évolution des salaires ne connaît pas de répit, progressant de plus 13%. À ce sujet, les statistiques du ministère des Finances montrent que les salaires servis à fin février 2012 ont atteint 16,9 milliards de DH contre 14,9 milliards de DH une année auparavant, en raison notamment, explique-t-on, de l’impact des recrutements et des promotions opérés durant cette période ainsi que de la hausse des salaires de 600 DH décidée dans le cadre du dialogue social, avec effet à partir de mai 2011. Les salaires servis par le Centre national des traitements (CNT) se sont établis à 14 MMDH, en progression de 18,3% par rapport à leur niveau à fin février 2011, en raison de l’accroissement de la masse salariale structurelle et des rappels de 17,5% et de 36,1%, respectivement.

Les charges de compensation restent également incompressibles, elles se chiffrent à près de 10 milliards de DH, marquant une hausse de 2,7 milliards de DH comparée aux deux premiers mois de 2011. Cette évolution des rentrées et des dépenses de l’État s’est traduit par une baisse du rythme d’évolution du déficit budgétaire qui s’est établi à 11,3 milliards de DH au titre des deux premiers mois de l’année 2012, en amélioration de plus de 2 milliards de DH par rapport à fin février 2011. En ce qui concerne le solde ordinaire, il a ainsi été déficitaire de 9,8 milliards de DH, soit le même niveau enregistré en février 2011. Pour le déficit de caisse, il a atteint 15,3 milliards de DH, au lieu de 14,5 milliards au terme de la même période de l’année précédente, compte tenu de la réduction du stock des arriérés de 3,9 milliards de DH en deux mois, ainsi que du solde positif des comptes spéciaux du Trésor de 5,4 milliards de DH. Dans ce contexte, le Trésor a eu recours surtout aux ressources intérieures pour se financer, avec un flux net de 16,8 milliards, au moment le financement extérieur est en baisse de 1,5 milliard.

D’après le ministère des Finances, le financement intérieur résulte notamment du recours net au marché des adjudications pour 12 milliards de DH, de la baisse des dépôts au Trésor pour 1,9 milliard de DH et de la reconstitution des disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour un montant de 718 millions de DH. La dette intérieure s’est établie, d’après les statistiques du ministère des Finances, à 326,5 milliards de DH à fin février 2012, l’encours de la dette intérieure étant en augmentation de 3,8% par rapport à son niveau à fin décembre 2011. Concernant les charges en intérêts de la dette, elles ont atteint 3,7 milliards de DH à fin février 2012, en léger recul de 0,8%, qui s’explique essentiellement par la diminution des charges en intérêts de la dette intérieure de 2,8%. 

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